A peine une petite année et demi après son premier E.P., le groupe australien
Sewercide retrouve le chemin des studios pour son premier album, le bien-nommé
Immortalized in Suffering. Si
Severing the Mortal Cord avec un thrash/death convaincant a pu mettre l'eau à la bouche des fans d'un
Demolition Hammer, le label Unspeakable Records a pris cette fois les choses en mains pour doter son jeune poulain d'une distribution plus professionnelle.
C'est avec des riffs plus purement death metal que nous amène la doublette "For Those About To
Rot" / "A
Dying Dream", à mi-chemin entre les riffs typiquement sortis de chez
Immolation et une forte odeur d'obédience
Morbid Angel dans sa globalité ("Snares Of
Carnality", décoiffant, que l'on croirait tiré d'un
Blessed Are The Sick). Surprise donc que cette évolution significative en à peine 18 mois. La mise en place, carrée et implacable, rend justice à des compositions drôlement bien construites, justifiant ainsi le parti pris du groupe. L'interlude attendu ("Interlude In
Agony") laisse place rapidement à une seconde partie de disque tout aussi brutale où blasts et riffing acéré se taillent la part du lion ("Pierced With Sentient Trepidity" ou "Infinifixion" et son riff d'intro pachydermique) mélangeant parties brutales et moments plus torturés (le final "
Eternal (In
Spirit)").
Toutefois, le syndrome
Derogatory (l'album Above All Else des Californiens pourtant fort réussi souffre de la même tare, dans un style comparable) fait son apparition, avec un son étouffé, âpre, et ne mettant pas assez en valeur la puissance de feu du groupe. Egalement, le chant de Watson, rauque, pourra être un sujet de discorde, pas franchement growlé, mais suffisamment âpre pour convenir tout de même au deathmetal de
Sewercide. Des cendres du thrash / death, il reste des breaks nombreux à l'intérieur de chaque titre, des structures et quelques riffs assez typiques du style ("Megalithic Tomb" et ses accélérations), amenant une diversité bien sentie parfois.
Loin d'être ridicule, bien au contraire,
Sewercide sort un disque qui, s'il ne peut être élu comme album du mois par les deathsters purs et durs, saura convaincre les fans de
Morbid Angel qui auraient été sevrés de leur groupe fétiche depuis trop longtemps et qui ne sont pas contre un chant rauque sans growls, avec quelques racines encore un peu présentes death / thrash de bon aloi. Passées outre les influences très présentes, compte tenu de l'âge du groupe, on pourra décerner sans problème le titre d'album du jour à ce
Immortalized in Suffering, bien foutu, agréable à l'écoute, tout sauf redondant, et pas générique pour un sou.
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