Igneo

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Nom du groupe Zu
Nom de l'album Igneo
Type Album
Date de parution 2002
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. The Elusive Character of Victory 2:18
2. Solar Anus 3:52
3. Eli, Eli, Elu 6:27
4. Arbol de la Esperanza Mantente Firme 2:31
5. Monte Zu 4:54
6. Untitled Samba for Kat Ex 2:16
7. Muro Torto 5:02
8. Tikkun Olam 2:12
9. Mar Glaciale Artico 10:29
Total playing time 40:01

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Zu


Chronique @ Ultima_Zeroth

27 Octobre 2010
Attention OVNI en approche…

Vous connaissez ces albums qui sans forcément être la meilleure chose que vous ayez entendu de toute votre vie vous font dire que là pour le coup vous avez vraiment affaire à quelques chose de nouveau dans votre spectre musical. En général à la fin de la première écoute vous ignorez encore complètement si vous aimez ou détestez cette musique alors dans le doute vous le réécoutez une deuxième fois sans forcément être plus avancé.

Veuillez me croire cet album est de ceux-là.
Jugez plutôt…
Comme ne le précise pas sa classification, Zu est un groupe de Jazz Metal. Mais rien à voir avec Diablo Swing Orchestra et sa musique entrainante, ici le Jazz se fait beaucoup plus free et l'inspiration Metal vient du Mathcore. S'il fallait trouver des cousins à ce groupe on pourrait légitimement penser à Naked City ou Shining (2 autres OVNI d’ailleurs…).

Sous le mystérieux nom de Zu se cache en réalité un trio italien formé en 1997 par Luca Tommaso Mai (saxophone baryton), Massimo Pupillo (basse électrique, contrebasse) et Jacopo Battaglia (batterie). Tous les trois sont des inconnus, excepté dans l’intimité de la scène avant-gardiste free jazz metal. Autres caractéristiques du trio : l’absence de chant et la présence quasiment sur chaque album et lors des prestations scéniques d’invités (pouvant éventuellement palier à la précédente caractéristique). Ainsi pour ne citer qu’eux le groupe a déjà collaboré étroitement avec Mike Patton (Faith no More, Fantômas) ou le groupe barré The Melvins.

Après cette ennuyeuse mais néanmoins utile présentation contextuelle passons à la galette qui nous intéresse.
Igneo est un album sortit en 2002, enregistré au Electrical Studio (Chicago) par Steve Albini (figure majeure de la scène rock indépendante et producteur sur des galettes de Nirvana ou encore Neurosis pour ne citer qu’eux). Ici personne ne vient prêter sa voix au groupe, l’album est 100% instrumental.

L’introduction se fait plutôt dans le calme mais déjà un violoncelle (joué par Fred Lonberg-Holm) complètement torturé nous laisse entrevoir le monde complètement libre de Zu. Libre mais du coup étrangement hermétique tant l’inventivité des italiens rend leur musique déstructurée.
L’étrange « Solar Anus » nous ouvre alors complètement les portes alors qu’arrive le saxo du Sieur Mai. Cette fois l’effet bordélique est seul au rendez-vous même si au fur et à mesure des écoutes chaque son semble devenir logique. Peu à peu on comprend qu’on s’était planté sur toute la ligne. Cet album n’est pas bordélique mais profondément déstructuré, schizophrènique. Alors on se met à penser (légitimement) à The Dilinger Escape Plan tant ce saxophone semble refuser tout net d’aligner 3 notes mélodieuses, tant cette batterie change incessamment de rythme.
Des envolées guillerettes de la première moitié de « Eli, eli, elu » à l’inquiétante puis folle « Monte Zu » rien ne respecte les codes structuraux préétablis dans une volonté de liberté créative totale et assumée.
Le saxophone de Mai joue le rôle central dans cette déstructuration tant l’effet déjanté qu’il produit est efficace. Le jeu de batterie de Battaglia quand à lui se montre d’une précision absolument phénoménale malgré la complexité des partitions jouées. En effet au vu de la richesse sonore absolument phénoménale qu’il nous offre on imagine aisément les bras tentaculaires de ce batteur virevolter au dessus de ses toms et de ses cymbales. Un des atouts certains de cet album… La basse quand à elle est nettement plus sobre, toujours saturée et en général assez galopante comme une base saine sur laquelle la folie des autres instruments viendrait s’agripper

Mais cela pourrait lasser en 40 minutes alors parfois Zu sait se montrer moins complexe dans sa composition comme lors de cet étrange break au milieu de « Eli, eli, elu ». La basse, archi-saturée, reste alors seule rescapée, accompagnée d’étranges murmures comme si un rat se baladait sur le manche d’une guitare électrique la disto au max. L’effet ainsi rendu rappelle le drone de Sunn O))) avant que la batterie puis un saxo désincarné reprennent leurs droits pour achever le morceau dans une ambiance angoissante.
On retrouve également un break plus structuré bien lourd basse/batterie à la fin de « Monte Zu »
Enfin sur « Muro Torto » le saxophone part, après un étrange solo, dans un jeu très galopant, accompagné d’une section rythmique qui semble enfin accepter de jouer un vrai rythme (j’entends par là structuré).

Sorte de conclusion synthétique en 9 minutes « Mar Glaciale Artico » voit Maï rejoint par les géniaux Ken Vandermark (Saxophone tenor) et Jeb Bishop (Trombone) : 2 noms de la scène d’improvisation de Chicago. L’effet schizophrénique de la musique se retrouve de ce fait encore accru. Ici la richesse rythmique et sonore s’accroit encore d’un niveau pour atteindre une sorte d’explosion anarchique des cuivres à partir de la seconde moitié du morceau alors que la section rythmique ralentit à l’extrême pour un effet doomesque vraiment convaincant. Puis peu à peu les cuivres s’effacent, ne manifestant leurs tourments plus que de façon sporadique tels les derniers soubresauts d’un mourant avant l’ultime râle.

Me voici arrivé à la fin de l’album et je suis toujours bien en peine de pouvoir donner un avis subjectif et une note. Car non ce CD ne m’a pas procuré de puissantes émotions mais il a éveillé mon attention comme un certain Gojira quand je découvris From Mars To Sirius il y a quelques années déjà. Alors finalement cela n’est-il pas du au fait que depuis ma naissance je n’ai jamais entendu ça ?...
Et dans ce cas une mauvaise note n’aurait pas plus de valeurs que l’avis de ma mère concernant ma (je cite) « musique de sauvage ». Alors si vous êtes à la recherche de nouveaux territoires musicaux à découvrir jetez une oreille à cet album.
Moi j’y retourne car même si cette musique est extrêmement difficile d’accès, elle transpire le génie et la passion il se pourrait bien que dans quelques mois j’y sois complètement accro.

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