Liste des groupes Black Atmosphérique Nazxul Iconoclast

L’Australie est un des pays qui héberge les meilleurs groupes de Black Metal (Woods Of Desolation, Abyssic Hate, Destroyer 666). Dans les années 90, ce pays a donné naissance à un groupe bien étrange et mystique. En 1993 se forme Nazxul un groupe pas comme les autres, un groupe de Black Symphonique atypique qui mêle symphonie et Black Metal de manière intelligente. Après deux ans d’activité le groupe sort son premier album Totem en 1995. Cette œuvre peu commune offre un mélange habile entre Black Metal Symphonique et Black Brutal et se révèle être très efficace. Le tout nous dévoile un album original, directe et hyper malsain. Même si le groupe est catalogué dans le Black Symphonique, Totem ressemble plus à un album de Black Atmosphérique mais certains morceaux possèdent déjà ce côté Symphonique que l’on trouve sur Iconoclast.

Après cet album c’est le flou total. A croire que le groupe a disparu de la circulation d’un seul coup. Puis en 1998 un MCD sort, en 2002 un Live puis quelques splits et en 2005 une compilation. Et là je me suis dit merde c’est fini. Ce groupe qui aurait pu percer a fini par jeter l’éponge. Toujours sans donner la moindre nouvelle et à la surprise générale, le groupe revient en 2009 avec un nouvel album. Même si Totem est un bon album, il lui manque quelque chose. Le petit plus qui aurait pu faire la différence et faire de lui un album excellent. Avec une semi déception même si j’ai apprécié Totem, j’ai attendu Iconoclast au tournant parce que si le groupe s’est absenté si longtemps il y a intérêt que leur nouvel album soit bon.

Déjà à la première écoute la chose qui saute aux yeux dès les deux premiers morceaux c’est la production. La vache c’est hyper bien produit. Rien à dire, tout s’emboîte très bien. Les symphonies et le chant sont légèrement en avant mais tout est audible même la basse qui souvent est trop mise en retrait dans le Black Metal s’entend vachement bien. Après si techniquement l’album nous propose quelque chose de pas très compliqué, c’est hyper efficace. Les symphonies sont simples mais crées une atmosphère très religieuse et très chaotique. Les riffs de guitares sont très carrés et suivent les claviers. Du côté de la batterie il y a beaucoup de blast et de double pédale ce qui créé une violence comparable à Totem.

L’album démarre sur Apoptosis une introduction très étrange et semblable à certains morceaux de musique contemporaine. Ce morceau est vraiment bizarre. Quand il se finit on se demande vraiment où est ce que le groupe veut nous amener. Par contre cette fois le groupe mérite bien son statut de Black symphonique avec son introduction Apoptosis et son dernier morceau Threnody. Tout le long de l’album le groupe nous plonge dans une noirceur impénétrable et quand on arrive sur Threnody qui a l’allure d’une marche funèbre on réalise enfin de quoi on revient car une fois commencé il est très difficile de se détacher de l’album. Cet opus est une vraie drogue. Une fois qu’on l’a gouté on en redemande encore et encore. Une fois l’introduction passée l’album s’engouffre tout de suite dans un univers cosmique et très noir (pouvant rappeler le génialissime Moon In The Scopio de Limbonic Art). Dragon Dispitous est un morceau très obscur. L’ambiance dégagée par ce morceau est effrayante. Sur tous les morceaux de la première partie de l’album on se croirait dans un rituel mystérieux. D’ailleurs toutes les interludes (très atmosphériques) renforcent considérablement le côté mystérieux de l’album.

Comme je l’ai dit il y a deux parties dans cet album. La première partie regroupe les 9 premiers titres. Sur cette partie les morceaux se ressemblent un peu trop. A la première écoute on s’en rend pas compte mais après voir écouté cet album une bonne dizaine de fois, le début est assez répétitif surtout dans les parties de claviers et la batterie. Bien que les morceaux ne soient pas inintéressants, les émotions sont plutôt fades et on ne ressent rien. Mais pour certains ce défaut peut être un avantage car ça apporte un côté froid à l’album et ça correspond bien à l’ambiance que veut dégager Iconoclast. A l’inverse la seconde partie en bien plus prenante et la musique prend aux tripes. Toute la seconde partie ressemble à du Dimmu Borgir de la période Enthrone Darkness Triumphant (surtout dans le son des claviers) mais sans que le groupe tombe dans le plagia. Les cinq morceaux qui restent sont plus rentre-dedans et plus recherchés à mon gout même s’il y a des similitudes avec la première partie. On retiendra quand même Oath qui est vraiment époustouflant et Stain Of Harrow. Oath n’est pas le morceau le plus violent mais il y a un fort côté nostalgique qui nous rappelle les premières œuvre du Black Symphonique. Alors que justement le Stain Of Harrow est plus directe et l’émotion très prenante (très proche du morceau Stormblast de Dimmu Borgir).

A travers d’Iconoclast Nazxul nous offre un Black Symphonique très nostalgique. On ne peut pas négliger le fait que le groupe est influencé par les pointures de l’époque comme Limbonic Art ou encore Dimmu Borgir. Certains trouveront que c’est du copié/collé mais pas du tout car si on fait attention Nazxul est apparu en même temps que ces groupes donc il ne faut pas être étonné que cet album ressemble à Stormblast ou à Enthrone Darkness Triumphant. D’ailleurs même si Dimmu Borgir est toujours un bon groupe, avec Iconoclast Nazxul reprend là où Dimmu Borgir s’était arrêté avec Puritanical Euphoric Misanthropia. Donc même après 14 ans d’absence Nazxul nous prouve qu’il est toujours en vie et que l’inspiration est toujours là.