Premier essai sur l'amour qu'on pourrait ressentir de notre fond intérieur, plus bestiale que ce à quoi notre cerveau nous fait abstraction chaque jour durant, cette demo de 2006 curieusement intitulée "I Love... My
Death" détonne et possède un aspect beaucoup plus frontal que ce qu'a produit Zyprexa Neuro par la suite (demo qualifié de Degenerated Sado Noise par ses petits soins).
S'acharnant à créer une atmosphère plus que lugubre et post-indus, sans pour autant avoir affaire à des compositions de série B (tout à fait hors de propos), cela me fait indubitablement remonter des souvenirs de ce qui prévalait sur
Silent Hill premier du nom : des pistes torturées et déshumanisées au possible. La progression y est lente (de longs morceaux introspectifs s'étalant de 9 à 11 minutes mutuellement), une rigueur quoi de plus naturelle afin que l'on parvienne tous ensemble à un même état de sénilité, sans possibilité de retrouver cette naïveté somme toute naturelle que l'on possédait alors.
- Que vous soyez sur le point d'étouffer - étriqué, vos tympans heurtés en permanence par un fracas assourdissant d'antiques roulements d'une ère industrielle révolue sur "I Love... My
Dying Breath",
- en train d'hurler de psalmodier que tout cela cesse sur "I Love... My
Void",
- qu'une folie naissante et votre foi religieuse embryonnaire vous susurre d'étranges actes à accomplir sur "I Love... My Madness",
- que l'envie de tout saccager vous submerge avant un calme trompeur sur "I Love... My
Hate",
- que votre flux sanguin trahit votre présence - mais vous préserve de ces ombres aux traits désincarnés que vous distinguez on ne peut plus mal sur "I Love... My
Blood",
- que ces rapaces imaginaires, du haut de ces structures rouillées et grinçantes, vous scrutent, plus qu'intensément, d'un appétit conséquent de part l'odeur âcre que vous ne parvenez plus à dissimuler sur "I Love... My Decrepitude" (suivi d'une brève coupure à 11:34),
- et que, pour clôre le spectacle, vous n'aviez d'autre choix que de vous extirper de ce Paradis autrefois si douillet sur "I Love... My
Shit" en ne laissant derrière vous que vos rejets en ultime témoignage de votre valeur intrinsèque, et que la propagation inexorable d'une fureur sans frein aucun sera par la suite disséminée tout au long de sa longue et putride vie car... c'est ainsi que "I Love... My
Death" fut -conçu- et -adopté-
D'une durée de plus d'une heure, cette galette est difficile d'accès car plus oppressante que ce à quoi vous êtes habitué... alors, soit cette demo ne vous laissera pas indifférent(e), ou bien vous la délaisserez volontiers, allant de ce fait vers certes des endroits où vous vous complaisez... mais est-ce qu'il en sera toujours ainsi ?
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Quand votre environnement immédiat perd peu à peu son bel apparât bienveillant...
Apophis2036 / Summonight
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