Birth A.D., originaire de Austin, au
Texas, est un trio signé chez Unspeakable
Axe Records, et dont le second effort est sorti fin mai 2013 en CD. La sortie LP, identique au niveau du contenu musical, sort aussi chez
War On Music, et date du 18 février 2014.
Si les influences citées par le label (S.O.D.,
Municipal Waste, D.R.I. et
Suicidal Tendencies) donnent l'eau à la bouche, c'est malheureusement trop souvent pour se retrouver en face d'un ersatz dénué de personnalité et se contentant de reproduire les clichés devenus éculés des groupes phares du mouvement crossover. Parfois mal, qui plus est.
L'album contient 18 morceaux, tous plutôt courts, et clairement dans une veine thrash/crossover conforme aux gangs cités par le label. Sont ainsi développés phrasés dans le plus pur style Billy Milano (du moins pendant son heure de gloire, soit la période 1985 - 1987 et les albums "Speak English Or
Die" et "U.S.A. for M.O.D."), riffs agressifs lorgnant tant vers
Slayer que vers les groupes de crossover des années
1980 (
Gang Green,
Ludichrist,
Cryptic Slaughter et la clique des groupes US de cette scène), vocaux scandés lors des refrains, mosh-parts, et couplets à hurler le poing levé avec les rangers (ou baskets) aux pieds. Les rythmiques parfois trop proches de
Slayer amènent la touche thrash qui plaira sans aucun doute aux fans de ce style (les riffs Hannemannesques de "
Postmortem" comme sur "Popular
War", par exemple, mais c'est loin d'être le seul ; le riff des premières secondes ouvrant l'album étant, à ce titre, flagrant).
Comme il est délicat de dégager un titre plutôt qu'un autre de cette avalanche de riffs brise-nuque (allez, le très
Suicidal première époque "I Blame You", ou le DRIesque "Violent
Retribution" -clin d'œil- et sa rythmique endiablée, ou l'entraînant "
Kill Everybody"), la vidéo du titre "Parasites
Die", en complément de ces quelques lignes, donnera une idée plus précise aux novices qui n'auraient pas connu l'émergence de ce style dans les eighties.
Pas de morceaux réellement faibles, une pochette bien dans l'esprit, originalité zéro, un son percutant mais bien typé oldschool, le cas Birth A.D. est d'école.
D'un côté, ça déboîte bien, c'est fort bien fait, les breaks sont bien pensés (celui de "Bring Back The
Draft" est digne de "We'll Give It To You" de
Gang Green et son fameux clip avec skates à gogo) et on se surprendrait à hurler et à pogoter dans le salon ; d'un autre, cela pourra paraître terriblement daté d'un autre siècle, et dénué de personnalité.
En tout cas, Birth A.D. a la recette et la méthode pour réaliser un très bon album de crossover d'appellation contrôlée, cuvée 1987, cépage M.O.D./
Gang Green, et ne demande qu'à acquérir le même statut que les groupes de cette scène cités ci-dessus. Il n'en est pas moins très efficace et saura recouvrer des saveurs peut-être oubliées chez certains, même si le vieillissement n'est pas ici garanti.
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