Bulldozer fut une incongruité dans le paysage italien des 80's (seul le nom de
Necrodeath, et encore, dépassait des Alpes, en metal extrême). Mené par son leader Alberto Contini aka AC
Wild (aux faux airs de Glen Benton à cette époque)
Bulldozer sort IX, son troisième album, bénéficiant d'une distribution chez le label allemand Shark Records (
Wehrmacht,
Massacra).
Les chanceux qui ont pu mettre la main dessus à sa sortie ont pu ainsi découvrir un thrash metal mâtiné d'une certaine influence Venomesque bien digérée ("The Derby"), et plutôt virtuose à ses heures (les soli de "
Desert" ou de "The Vision
Never Fades", le rythme trépidant général) agrémentant efficacement le thrash sauvage de
Bulldozer (quel nom quand même). Assez inclassable à sa sortie, avec des titres coups de poing, une bonne dose de second degré (inénarrables paroles de "Misogynists", ou de "Ilona The Very Best", par ailleurs diablement agressifs), des riffs de tronçonneuse, IX s'impose comme un OVNI sur une scène alors cadenassée stylistiquement (peu de sous-styles alors comme on les connaît aujourd'hui).
Passant à une vitesse folle, l'ensemble de la galette dépasse allégrement les limitations de vitesse (les couplets de "
Heaven's Jail"), on remarquera également le côté jouissif de rythmiques enflammées toujours au bord de la rupture, mais jamais hors-jeu, tant Andy Panigada, le guitariste, a dû s'inspirer de
Razor, ce qui n'est pas peu dire. Quelques airs d'orgue ajoutent au côté malsain de l'œuvre, et on se laisse finalement emporter par l'accroche générale d'un disque hors d'âge.
Bulldozer, pour son troisième album, a conçu son disque référence. Abrasif.
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