Feigur est fondé en 2007 par Graf
Von Feigur (
Dementia Ad Vitam, ex-Sombre Présage), et un an après sort sa première démo,
I, Pestilence, chez
Occultum Productions. Il quitta ensuite le label pour signer chez
Drakkar Productions, label du grand Noktu Geistmortt (
Celestia,
Gestapo 666,
Mortifera), LA référence de label français en matière de Black underground (
Alcest,
Epheles,
Hiver Noir,
Hirilorn, Mütiilation,
Nuit Noire et bien d'autres). Deux ans après la première démo,
Feigur sort son premier full-length (à la pochette classique au possible, un arbre dans le Black, ouah), II, Désolation. J'aimerais préciser tout d'abord que le packaging est très bien foutu, comme toujours chez
Drakkar. Je ne vais pas faire durer le silence plus longtemps :
Feigur, c'est du Black Atmosphérique Dépressif.
True Blackeux incapable d'écouter quelqu'un pleurer sur son disque, passez votre chemin et restez-en à
Impiety. Ce genre est parfaitement assumé, et ce dès le premier titre, le long (comme les autres) Posthumous
Remorse. Une intro symphonique grésillante qui nous met déjà dans l'ambiance du disque : ça va être noir et dépressif. Et alors la musique commence. Non, lâchez ce couteau s'il vous plaît, finissez au moins d'écouter ce disque. Taillage de veines après, svp. Le hurlement désespéré au possible de Graf
Von Feigur nous accueille, secondé par des guitares lancinantes, ressassant sa tristesse par le biais de mélodies dépressives, semblant jaillir d'un sombre matin d'hiver. La batterie, organique, lointaine, remuant le couteau dans la plaie (elle était facile celle-là, je l'avoue), enfonçant le clou. Posthumous
Remorse vous mettra dans le bain de l'album : une sphère sombre, où seuls règnent désespoir, tristesse, pleurs, hiver et noirceur (comme le dit si bien Graf
Von Feigur au début de Désolation).
On sent les influences
Xasthur,
Silencer et
Leviathan encore un peu trop présentes, même s'il y a de la personnalité. On enchaîne sur le meilleur titre de l'album à mon goût,
Night Pulls All Perception. Ce titre résume bien l'album, avec ses ambiances glauques, noires. Une atmosphère toute particulière se dégage de cet album. Malgré l'hétérogénéité du tout, mélangeant les deux premiers titres extrêmement dépro, le changement auguré par la mélodie mélancolique de Naissance, la nostalgie de Désolation, l'outro minimaliste et pourtant si parfaite de
Die Herrschaft Des Eises/Leichenschmau, les atmosphères sont semblables. A travers les guitares répétant leurs riffs simplement destinés à vous plonger dans cette abîme boueuse de désespoir, cette batterie lointaine et pourtant si douloureuse, cette voix oppressante, sanglotante, hurlant tout ce que Graf a sur le cœur, les ambiances ténébreuses vous retrouvent toujours. Un album difficile à décrire sinon par des sentiments, car il faut l'écouter avec le cœur, et alors vous vous rendrez compte de son excellence, et ce malgré le fait qu'il soit bien court.
Kairos
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire