ID. Entity

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18/20
Nom du groupe Riverside
Nom de l'album ID. Entity
Type Album
Date de parution 20 Janvier 2023
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1.
 Friend or Foe?
 07:29
2.
 Landmine Blast
 04:50
3.
 Big Tech Brother
 07:24
4.
 Post-Truth
 05:37
5.
 The Place Where I Belong
 13:16
6.
 I’m Done With You
 05:52
7.
 Self-Aware
 08:43

Bonus
8.
 Age of Anger(instrumental)
 
9.
 Together Again(instrumental)
 
10.
 Friend or Foe?(single edit)
 
11.
 Self-Aware(single edit)
 

Durée totale : 53:11

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Riverside


Chronique @ Groaw

24 Fevrier 2023

Entre le passé et le présent, il n’y a qu’un pas à franchir

Silencieux depuis près de cinq ans, freinés également par l’épidémie mondiale ainsi que par les récents événements de leur voisin ukrainiens, les Polonais de Riverside ont fêté leur vingtième anniversaire dans des conditions éprouvantes. Même les années qui ont précédées toutes ces péripéties ont été rudes pour le groupe avec la perte colossale de leur guitariste Piotr Grudzinski. Alors en trio à ce moment, la formation polonaise a réalisé un splendide hommage avec l’album Waste7and, un disque empli de douleur et de mélancolie qui fait suite au controversé et expérimental Love, Fear and the Time Machine. L’œuvre aura permis au combo de repartir sur le droit chemin et d’exprimer toutes leurs pensées négatives.

Depuis, l’histoire s’est développée pour les Polonais avec l’intégration définitive dans leurs rangs du guitariste Maciej Meller, ancien musicien remarqué lors de son passage dans le groupe de rock progressif Quidam. C’est donc avec ce nouveau membre fraîchement intégré que notre quatuor affronte l’avenir avec une huitième pièce intitulée ID.Entity. Une fois n’est pas coutume, le collectif s’est formidablement bien entouré avec un enregistrement et un mixage dans deux studios, à savoir The Boogie Town Studio à Otwock avec Paweł Marciniak ainsi qu’au studio Serakos à Varsovie avec Magda et Robert Srzedniccy, déjà aux commandes sur les précédentes réalisations de la formation et sur les derniers travaux de Lunatic Soul. La production est quant à elle signée Mariusz Duda, leader du groupe.

Comme sur l’EP Anno Domni High paru en 2009, ID.Entity explore les thèmes de la technologie et ses textes approfondissent les réflexions sur les relations humaines ainsi que sur notre déconnexion de la réalité. A contrario de leurs deux derniers opus, les Polonais reviennent sur des sonorités plus métalliques, moins atmosphériques sans pour autant tourner le dos à sa formule 70’s/80’s et à ses couches de synthétiseurs. De même, le quatuor ne se défait pas de ses multiples inspirations parmi lesquelles nous pouvons citer Pink Floyd, The Police ou encore A-Ha. En ce sens, la pochette et les sept titres qui l’accompagnent est un parfait équilibre entre nostalgie et modernité, le tout sans aucune parodie ou faute de goût.

Parmi un large éventail de références, seules quelques-unes ont été citées. L’empreinte du groupe Rush flotte au sein du titre Self-Aware avec une construction très mélodique et catchy, notamment par son riffing de guitare et par ses breaks. On ressent d’ailleurs une influence forte d’un des morceaux du combo canadien à savoir Vital Signs. Riverside pourrait être critiqué ici par ses éléments un peu plus pop qu’à l’accoutumé mais c’est cette différence qui crée le charme de cette composition.

Le quatuor polonais nous surprend sur des styles bien moins conventionnels à l’instar de l’ouverture de Big Tech Brother et de son travail instrumental jazzy, pétillant. La progression, la transition entre les différentes sections sont totalement fluides, malgré des intensités parfois radicalement différentes. Ainsi, nous retrouvons des couplets tout en sensibilité, en désolation suivis de refrains bien plus explosifs, à la limite de la colère et de la révolte. La construction musicale est relativement similaire aux œuvres d’Opeth mais le passage caractérisé par le chant plaintif de Mariusz Duda et les quelques notes au clavier s’apparente davantage à Porcupine Tree sur sa période Fear Of A Blank Planet. Le titre se clôture par une omniprésence de couches au synthétiseur et sur une certaine violence, comme si la technologie était en train de nous dévorer.

Mais que serait ce ID.Identity sans sa pièce la plus grandiloquente à savoir The Place Where I Belong. Long de plus de treize minutes, le morceau s’approche d’une pseudo-balade, dans l’ensemble assez lente dans sa démarche, songeuse et émotionnelle, où les claviers s’accordent à une esthétique enjouée et libératrice sur la première partie du titre avant un penchant un peu plus inquiétant en seconde.
Les cassures rythmiques sont nombreuses et il ne sera pas rare de passer d’instants dynamiques à des instrumentaux beaucoup plus posés et soucieux, principalement en milieu de mélodie. La prestation vocale de Mariusz Duda est suave, aérienne et sonne même comme une narration. Le message peint par le vocaliste est impactant, celui de l’influence des réseaux sur nos décisions et choix de vie ainsi que sur notre incapacité de s’en détacher.

La concession d’une musique plus incisive par rapport à une atmosphère épurée se fait vivement ressentir à l’écoute de I’m Done With You. Outre un instrumental et notamment un riffing endurci, on perçoit également une colère qui est resté trop longtemps sous silence splendidement exhibée par le caractère plus menaçant de notre chanteur mais aussi par plusieurs propos virulents comme les suivants :
« Why don’t you simply shut your mouth
And Take your poison from my soul
Far away »

Si ce ID.Entity se veut moins conciliant que ses deux prédécesseurs, ce huitième opus aborde pourtant la troisième décennie de Riverside sous les meilleurs auspices possibles. Toujours aussi authentique sur cette scène rock/metal progressif, le quatuor polonais poursuit son aventure dans une production plus directe et énergique sans pour autant engloutir sa passion nostalgique des années 70 et 80. Nos musiciens nous proposent un disque mémorable et franc, marque de fabrique des plus grands, le tout en traitant de sujets sensibles encore d’actualité. Si ce dernier venu s’avère déstabilisant lors des premières écoutes, il affiche néanmoins toute sa beauté et sa puissance au fur et à mesure et démontre à nouveau l’incroyable musicalité des quatre artistes, un must-have en ce début 2023.

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