Les dernières sorties des monstres que sont In FLames ou encore
Dark Age auront été sujettes à controverses, divisant la communauté
Death métallique entre les puristes mécontents et ceux qui auront apprécié cette capacité à se renouveler et à adapter des sonorités beaucoup plus « alternatives » à leur musique. A près tout, les gens à la mode ne sont-ils pas ceux qui la critique ? Un tel changement de direction musicale n’est pas sans risques car il faut respecter une certaine continuité par rapport au passé et maîtriser chaque style nouvellement intégré en les articulant de la manière la plus harmonieuse possible . Ce « Melting Pot » d’influences fait de plus en plus d’émules chez les jeunes groupes suffisamment matures pour ce genre de challenge, permettant ainsi de pérenniser l'évolution d'un style.
Distance pourrait faire partie de cette génération ayant puisé leur inspiration dans les "classiques" du genre tout en manifestant cette ferme intention d’aller encore plus loin dans cette quête d’identité musicale et de versatilité. Les jeunes protégés de Mighty Music ont, en effet, intégré des sonorités atmosphériques et progressives à leur style de prédilection afin de lui donner une certaine profondeur. Jusque là rien d’original me direz-vous, en sachant que ce type d’alchimie s’est déjà avérée payante chez de nombreuses formations telles que
Soilwork, pionnier dans l’intégration de refrains imparables au sein de son death metal alambiqué.
Notre sextet espagnol a pris le temps nécessaire pour lancer son premier assaut. Ainsi ce « l » ne verra le jour qu'après trois démos et 9 ans d'existence, et ce temps aura été nécessaire afin de nous proposer un album à la fois précis, moderne et chargé en ions positifs. L’atmosphère qu’il dégage est très proche de celle du « Passage » de
Samael avec un côté moins indus (quoique…). Rien que le sublime Artwork nous invite au voyage. Quittons sans plus attendre notre quotidien prosaïque pour des contrées encore inconnues.
Ce voyage nous emmène dans l'antre d'un
Death Metal mélodique atmosphérique intégrant subtilement des sonorités Thrash, Indus et Alternatives US. Nous nous délecterons ainsi en écoutant le puissant «
Fragments » qui ouvre l’album et qui propose une bonne entrée en matière des styles pratiqués. L’excellent « Chemical Trails » entretient cette atmosphère éthérée dans lequel évolue les riffs tranchants des guitares doublées, nous rapprochant des rythmiques chères à In FLames, autre influence évidente de notre combo.
L’écoute de ce « I » trahie la maturité de la formation qui a su abandonné les plans virtuoses,trop démonstratifs, au profit d’une musique plus directe. Certes les compositions pourront être taxées de sirupeuses et pompeuses par certains, elles déploient cependant un niveau technique très intéressant, maîtrisé et personnel. Les rapides et furieux « Open
Wound » et «
Process Of Self
Destruction », proches de l’esprit de
Soilwork, sont bourrés de blasts dévastateurs dans lesquels s’intègrent harmonieusement les phases progressives. Le groupe évite de sombrer dans la facilité et plusieurs écoutes s’avèrent nécessaires afin de découvrir toutes les subtilités de ce « I », permettant de se rendre compte du potentiel de nos musiciens.
La section rythmique est puissante et précise, et il convient de mettre en avant le travail d’Homer, le bassiste, dont le jeu est mis en valeur sur le progressif «
Conception ». Cette composition, une des plus attrayante de l’album offre une cadence mid-tempo ainsi qu'un chant clair dynamique, demeure très proche du courant alternatif . «
Seeker Of
The Truth », quant à lui, montre une autre facette encore plus rock et posé … un éclectisme gage d'accessibilité pour le plus grand nombre.
Distance entame une profonde réflexion sur l’Homme, dont les racines et la destiné sont au centre du processus d’écriture. Cette force d’écriture se doit d'engager un réel lyrisme dans le chant pour lui donner une véritable profondeur... mais malheureusement, une faiblesse de taille ternit ce paysage: Morgan alterne les growls et le chant clair, ici largement moins convaincant à cause de lignes parfois trop approximatives…, « Too Late » très réussi musicalement en pâtit malheureusement … c’est dommage pour cet album qui tient ses promesses.
Une maîtrise musicale sans faille, la présence de refrains imparables, une puissance et un dynamisme que l’on retrouve intact sur chacun des 8 titres, qui sont,de surcroît, auréolés par le mixage du finlandais Samu oittinen, font de ce « I » un premier essai très intéressant.
Si une évolution se poursuit,
Distance pourrait sortir des méandres de l’anonymat…
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