I'll Find My Way

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13/20
Nom du groupe Mitsein
Nom de l'album I'll Find My Way
Type EP
Date de parution 05 Janvier 2020
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Revenge
Ecouter03:47
2.
 I'll Find My Way
Ecouter05:10
3.
 Reborn
Ecouter05:10
4.
 The Voices
Ecouter04:19
5.
 Scars
Ecouter03:55
6.
 Fighter
Ecouter06:13

Durée totale : 28:34

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Mitsein



Chronique @ ericb4

25 Octobre 2020

Un sensuel et enivrant mais classique essai livré par le combo brésilien...

Terre prolifique en formations metal symphonique à chant féminin depuis plus de deux décennies déjà, le Brésil n'a de cesse d'en enfanter, portant aujourd'hui le regard sur ce jeune combo cofondé en 2016 à Brasilia par le fin guitariste/bassiste Jeff Oliveira et la chanteuse au chatoyant grain de voix Cristienne Graciano. Encore peu popularisé dans son espace sud-américain natal, et conscient des risques encourus à chercher coûte que coûte à faire entendre sa voix, c'est avec une indéfectible détermination mais non sans afficher une certaine prudence qu'il se lance dans la fosse aux lions. Aussi, aux fins d'un travail minutieux et de longue haleine, nos acolytes n'accoucheront de leur premier bébé, le présent EP « I'll Find My Way », que quatre longues années plus tard. En quoi les six titres égrainés sur les quelque 28 minutes de la rondelle seraient-elles de nature à venir inquiéter leurs homologues générationnels, européens pour la plupart, dont certains loups aux dents longues ? A l'aune de cette introductive offrande, un nouvel espoir de cet exigeant registre metal serait-il en train de naître ?

Dans ce dessein, à bord de la petite goélette, aux côtés des deux maîtres d'oeuvre a également embarqué le batteur Aquiles Lima. De cette étroite collaboration émane un propos à la fois volontiers pulsionnel, un brin enivrant et empreint de sensualité, d'obédience rock'n'metal mélodico-symphonique, aux relents power, heavy et progressif, se plaçant dès lors au carrefour entre Lacuna Coil, Evanescence, We Are The Fallen, Ancient Bards et Nightwish (première période). Enregistré, finement mixé et mastérisé au 1234 Recording Studio, à Brasília, par Pedro Tavares, déjà sollicité par Device et Isaurian, l'opus n'accuse que peu de sonorités parasites, assure une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation, tout en conférant au message musical une belle profondeur de champ acoustique.

Enfin, un soin particulier a été apporté à sa palette graphique, miroir de la philosophie générale de cet essai. Aussi, l'artwork d'inspiration fantastique de la pochette et au trait délicat, signé Erick Lucas, en serait-il une fidèle illustration. Plaçant un modeste individu à l'entrée d'un vaste labyrinthe, par ce judicieux effet de contraste formel, le graphiste symboliserait ainsi la misérable condition de l'homme face à son destin ; parfait reflet de sa thématique, à savoir notre mode de vie, celui-ci nous amenant tantôt à de retentissants succès, tantôt à de cuisants échecs, auquel cas, tout un chacun doit se relever et continuer à se battre. Mais entrons plutôt dans la cale de la fragile embarcation en quête de pépites profondément enfouies...

C'est sur des charbons ardents que nous projettent tout d'abord nos compères, essaimant çà et là de sémillants arpèges d'accords. Ainsi, sous couvert de riffs épais adossés à une sanguine rythmique et surmonté d'un martelant tapping, l'offensif « Revenge » au confluent entre Lacuna Coil et Ancient Bards ne lâchera pas sa proie d'un iota. Ce faisant, mise en exergue par les puissantes inflexions de la sirène et incessamment réalimentée par de virulents coups de boutoir, cette grisante piste power mélodico-symphonique revêt le visage d'une ogive susceptible de laisser d'indélébiles traces dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Dans cette mouvance, on retiendra encore l'impulsif, intrigant et ''lacunacoilesque « Fighter » eu égard aux fulgurantes montées en puissance de son corps orchestral et à ses insoupçonnés et captateurs changements de tonalité. Et ce ne sont ni le fringant legato à la lead guitare ni les envolées semi-lyriques de la princesse qui nous débouteront de cette grisante livraison, loin s'en faut...

Mais c'est sur une cadence moins véloce que s'effectue le plus clair de la traversée, la troupe trouvant là encore quelques clés pour nous rallier à sa cause. Ce qu'illustre, d'une part, le ''nightwishien'' mid tempo « I'll Find My Way », tubesque effort au refrain catchy mis en habits de lumière par les limpides oscillations de la déesse, glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, voguant sur de sinueuses et enveloppantes nappes synthétiques et dotée d'un bref mais prégnant solo de guitare. Dans la lignée de We Are The Fallen, le félin « Scars », lui, distribue ses riffs épais corrélativement à une basse délicieusement ronronnante, les sensuelles patines de la belle achevant de nous convaincre de ne pas quitter hâtivement le navire. Dans cette énergie, s'inscrivent également l'orientalisant mid tempo « Reborn » tout comme l'''evanescent'' mid/up tempo « The Voices », pourvus tous deux de riffs roulants, de couplets bien customisés relayés de refrains immersifs à souhait, générant chacun une ligne mélodique certes convenue mais des plus troublantes.

A l'issue de notre traversée, force est d'observer une œuvre à la production d'ensemble plutôt soignée, aux lignes mélodiques agréables à défaut de s'avérer des plus mémorables et où s'esquisse un réel potentiel technique et oratoire. Ce faisant, le plaisant propos concède un manque de diversité atmosphérique et vocal, et des exercices de style quelque peu stéréotypés et des plus prévisibles. C'est dire que pour espérer jeter un pavé dans la mare, la formation sud-américaine se fera fort de consentir à l'une ou l'autre prise de risque et insérer dans son message musical un zeste d'originalité. Mais le jeune collectif brésilien a encore bien le temps de peaufiner ses gammes et ses arpèges, d'affûter ainsi ses armes afin de nous surprendre et stimuler plus encore l'envie d'y revenir, notamment pour un tympan déjà sensibilisé aux travaux de ses maîtres inspirateurs. Peut-être à l'aune d'un album full length ?...

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