Voilà typiquement le groupe sorti de nulle part, à l'instar d'un
Madrost, pour évoquer un compatriote de grande qualité. Non content de reproduire les gimmicks des grands anciens comme trop de groupes s'appliquent scolairement à le faire,
Insinnerator y insuffle une qualité indéniable, tout droit sortie des années 1988/89. A rapprocher de combos comme
Vio-lence, mais aussi toute la clique un peu plus brutale pas loin de
Dark Angel (
Recipients Of Death), le trio exécute des compositions très rapides, aux riffs assassins et à la dextérité implacable ("
Burned Alive" qui déboule comme un pitbull) sous l'impulsion d'un batteur hystérique et d'un chanteur qui crache ses mots à la vitesse d'un crotale mordant un animal à la gorge.
Ainsi, et avec un son suffisamment limpide pour tout comprendre (très loin des productions aseptisées à la
Nuclear Blast, attention), les cinq compositions (enfin le titre éponyme est plus une respiration à base de lignes de basse Manowaresques) défilent à toute blinde, renforcées par des backing vocals sur les refrains comme à la belle époque (le
Assassin d'Interstellar Experience rôde), et des breaks bien sentis ("Elemental
Ice Dragon", composition de près de 8 minutes, toujours inspirée), rares mais toujours bienvenus. Un thrash metal de haute volée donc, ni trop technique, ni simpliste, mais renvoyant aux réussites que furent
Eternal Nightmare ou Leave Scars (sans le côté bourre-pif de celui-ci - format oblige). Si les quelques petits défauts (le fade-out final de "
Pentagram", la pochette risible) ne rebutent pas le thrasher avide de découvertes, nul doute que celle-ci laissera bien des cicatrices.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire