Dionysus fait partie des quelques privilégiés ayant la possibilité de se trouver une place et de se faire un nom dans la petite scène pakistanaise. Formé en 2010 et guidé par les frères Ahmed, le groupe a su faire parler de lui et s'exporter hors de leur Asie natale, en témoigne cette signature chez les Suédois très respectés de
Salute Records. Le trio met en avant sa personnalité atypique avec la sortie de leur premier EP «
Hymn to the
Dying », dédié aux morts et à tous ceux qui vivent dans le déclin et la pauvreté.
L'EP s'ouvre avec un morceau acoustique, « Glimpse of the
Beloved », distillant une atmosphère fraîche et douce grâce à une mélodie limite moyenâgeuse. La qualité du son et la légèreté de l'ambiance détonnent avec le reste de l'opus, légèrement plus raw, plus brute de décoffrage et plus écrasant, emmené de bout en bout par une mélancolie pesante.
L'étiquette de « doom/death » que se donne le trio n'est pas totalement juste dans la mesure où on se retrouve davantage avec un black metal tristounet parfois épique, bercé des changements de rythme réguliers. «
Valor of the
Phoenix » ou « Bathing in
Unholy Blood » le montrent bien, avec leur rapidité, leurs riffs et leur voix écorchée typiquement black. Quelques éléments death metal s'introduisent timidement, notamment les growls, mais aussi des touches folkloriques comme une flûte traditionnelle, ou un ou deux soli épiques.
Toutefois, «
Burial Ground » et « Angels of Heaving Light » fonctionnent comme des contre exemples, car c'est bel et bien à un doom/death auquel nous avons à faire. Raw et mélancolique, il met en avant des parties lourdes embarquées par le growl caverneux de Waleed et quelques touches acoustiques. Il faut croire que les frères Ahmed sont très friands de ces incursions légères et douces, tranchant littéralement avec le pesant et le côté écorché de leurs compos. Le dernier morceau met d'ailleurs plus le paquet sur les chants clairs et les murmures, comme des prières,
Difficile de se faire un avis définitif sur le travail de
Dionysus, qui livre un EP correct, souffrant de quelques linéarités, mais personnel et bercé par les origines culturelles des frères Ahmed. «
Hymn to the
Dying » met en relief un pays dont le metal est tourné vers l'extrême et qui manque réellement de reconnaissance, la faute à certaines lois en vigueur et à un manque certain de distribution. Alors si vous ne connaissez pas la scène pakistanaise, profitez-en.
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