Cripper est un groupe allemand de thrash.
La chronique pourrait s'arrêter là. Mais non, car outre la particularité d'avoir une chanteuse en son sein (Britta Görtz - efficace),
Cripper sort son quatrième album sur
Metal Blade et bénéficie ainsi d'une exposition qui a manqué à ses trois prédécesseurs. Rares en effet, en dehors de leur Basse-Saxe natale (Hanovre, donc) sont les personnes à avoir acquis un album de ce groupe jusqu'à maintenant. L'exigence du fan de thrash, en face du nombre de sorties mensuelles, s'est accrue en quelques années, et le tri est souvent (trop ?) vite fait entre groupes proposant une musique bien faite, mais finalement dispensable, et les tueries (presque) intégrales, encore parfois confisquées par les groupes les plus établis (
Exodus,
Overkill en 2014).
C'est dans ce contexte que sort Hyena, à renfort d'encarts publicitaires chers à
Metal Blade croyant fort à son nouveau poulain. Déjà, la pochette présentant une hyène tous crocs en avant fait immanquablement penser au fabuleux "Finished With The Dogs" d'
Holy Moses (1987). N'ayant pas eu l'occasion d'écouter sur album les disques précédents de
Cripper, l'album ne sera pas ici comparé à ses grands frères, mais pris pour ce qu'il est (le DVD présentant des morceaux issus des albums précédents, on retiendra une homogénéité dans le style et la qualité entre les différentes périodes à priori, pour les curieux désirant découvrir le groupe totalement).
D'entrée, le son, concocté par le groupe lui-même, et le style musical, font aussi immédiatement penser à
Holy Moses (période Terminal Terror, pour être précis), la ressemblance vocale entre Britta et la Sabina Classen de cette période étant particulièrement flagrante (soit légèrement growlée), en sus de la lourdeur/vélocité musicale proposée. L'indice de la pochette n'est du coup pas trompeur, qu'il soit volontaire ou pas.
Les titres se succèdent de manière intelligente (du rapide, souvent, du mid-tempo, et des breaks en veux tu en voilà entrecoupant judicieusement les passages les plus furieux): "7"", "Hyena" ou "
Tourniquet" feront immanquablement leur petit effet avec une dextérité et un sens tout allemand du riff bien placé et des arrangements entre plans souvent bien sentis. Si l'ombre du
Holy Moses de la période la plus efficace ("Terminal Terror" surtout, mais aussi "World Chaos" voire "Finished With The Dogs" sans le côté techno-thrash mais avec la même fougue) est bien palpable,
Cripper n'en est toutefois pas un clone. Nos allemands développent un thrash légèrement plus agressif, sans flirter toutefois avec le death mélodique (on est assez loin de
Arch Enemy, pour situer). Les riffs du leader de la formation, Jonathan Stenger, font étalage de rapidité et de pesanteur à la fois, conférant à Hyena un aspect assez classique dans son approche, ni trop old-school, ni moderne, manquant peut-être d'accroche dans certains passages (le quelconque "Patronized") si on veut chipoter. On retiendra toutefois, en plus des titres précités situés en début d'album, l'efficace "The
Origin", le furieux "Patterns In The Sky" ou "Jackhammer" et son refrain à hurler dans le pit. Ca fait une tripotée de bons titres justifiant aisément l'achat, pour le fan d'un Dew Scented période "Inwards" par exemple. Bonne pioche donc.
Bonne idée aussi que de proposer dans sa version CD+DVD des concerts issus du 70.000 tons of metal 2014 (la croisière en paquebot), et du MetalDays 2014(dont je met un extrait ci-dessous - pluie comprise) entre trois/quatre clips vidéos moins récents. DVD pour une fois bien sympa dans son contenu, riche, et sans trop de séquences superflues. Les photos du groupe induisent une attitude simple, sourires à gogo, à l'opposé du côté "poser" de certains, raison de plus pour jeter un oreille à sa musique.
Personnellement j'adore!
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