- Non, j’ai dit non !
- Et moi je te ferais remarquer que tu n’as pas le choix.
- Ah ouais ? Et depuis quand ?
- Depuis qu’il ne sort pas un album de power tous les jours pour satisfaire tes envies de chroniques. Tu as reçu cet album des russes de
Vadikan donc au boulot.
- Bon ok…mais que veux-tu que je dise là-dessus ?
- Ce n’est pas moi le chroniqueur.
- (ton exaspéré) : Faisons-ça vite alors.
Pour faire court,
Vadikan est un jeune groupe russe qui propose aujourd’hui son premier album, intitulé…(ton dubitatif) "
Hydrargyrum"…sont fous ces russes. Bref, passons, son premier album après une demo et un ep. Une livraison venant du froid et de
Metal Scrap Records, toujours autant partagé entre sortie retentissante de groupes méconnus ou d’autres justement de combos qui ne méritent pas forcément une plus grande exposition.
C’est malheureusement encore un peu le cas de
Vadikan qui officie dans un metal gothique à chant féminin se rapprochant énormément de ses influences sans parvenir à se projeter dans une expression plus personnelle…
- Arrête d’être aussi pompeux merde, les faits ! Rien que les faits !
- Tu l’as voulu cette chronique non ? Donc tu te tais et tu me laisses continuer. Où en étais-je ? Ah oui, la personnalité du trio russe.
Voilà, on ressent clairement les influences que sont
Tristania,
Sirenia, Theatre of
Tragedy…tout ceci est encore un peu faible dans l’expression musicale et amateur dans le rendu sonore. La production sonne tout de même très cheap, le chant partagé entre anglais et russe est très léger et fluet tandis que les riffs du compositeur Vadim Pashutin ne font que très rarement parler la poudre. On part souvent d’introduction en lead mélodique pour ensuite virer vers un riff plus brut, suivi d’une descente de toms et de l’arrivée d’une mélodie de chant trop souvent banale et enfermée dans un schéma trop typé « single ».
- Typé « single » ?
- Oui tu sais, couplets/refrains, pont au milieu avec rarement un solo, on repart sur le refrain et on termine aux alentours de quatre minutes. C’est relativement lassant à la longue. "I Remembered You" essaie une approche plus directe et moderne, avec des effets de vocodeur dans les parties vocales, un riff plus appuyé (surtout au début, même si ce n’est pas bien méchant non plus) et des arrangements plus ambitieux. Mais cela reste malgré tout trop faible pour nous emporter, tout en sachant que l’on reste très loin de l’ambiance victorienne des costumes à l’intérieur du livret. Aussi jolie soit la pochette, l’album est globalement beaucoup trop fragile pour retenir l’attention sur une période prolongée.
La ballade "
Autumn Again" est très jolie mais correspondrait plus aux standards de l’Eurovision qu’au panthéon du metal gothique, car bien trop transparent pour marquer durablement l’auditeur.
- Tu as quelque chose contre l’Eurovision ?
- Tu vas me couper toutes les dix lignes constamment ? Et non, je n’ai rien contre l’Eurovision, j’ai même soutenu
Lordi en 2006, et rien n’est plus beau que le visage décomposé de Michel Drucker lors de la victoire de nos petits monstres finnois.
- HARD ROCK HALLELUJAHHHHH !!!!!
- Bref, revenons à
Vadikan. Ce n’est pas toi qui voulais tant que je parle d’eux ?
-
Excuse-moi.
- Bien…Globalement, je n’ai pas grand-chose à rajouter. L’album est tout juste convainquant, la production n’est pas extraordinaire et la composition marque de sérieuses carences, liées inévitablement au jeune âge du groupe. Rien de catastrophique, mais absolument rien non plus qui nous permette de nous pencher sur
Vadikan plutôt qu’un autre des très nombreux clones de 3e zone du genre. L’interprétation est acceptable mais on retiendra un chant encore trop timoré et timide de Julia Tikhomirova, qui semble se cacher derrière ses parties et n’apparait que spectatrice de son chant, et non actrice. C’est flagrant sur "Chestnut Candles" ou l’éponyme "
Hydrargyrum".
Le groupe a encore des progrès à faire, il faudra suivre les prochaines sorties pour en savoir un peu plus.
- Terminé ?
- Oui.
- Ce n’était pas si terrible que ça. Tu reviendras à tes amours ensuite.
- Oui, j’ai un groupe américain sur le feu, très proche de
Devin Townsend et qui m’a bluffé.
The Omega Experiment, tu verras quand j’écrirais la chronique, je pense que ça devrait te plaire.
- A la prochaine alors…
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