Heavyction est né en 2013 d'une rencontre entre Amine Andalous (
Deathronic) et Harknoia (ex-
Lethal Mind). Ces deux gars souhaitaient monter un projet hybride, réunissant leurs styles préférés dans un enrobage industriel et un concept futuriste sombre dans lequel les machines prendraient le pouvoir. Ils s'entourent alors du bassiste
Gregory Vimont et du batteur Jean-Yves
Chateaux (ex-
Mortuary), composent leurs premiers morceaux en 2016 et les font mixer et masteriser par Dan
Swanö (
Edge Of Sanity,
Bloodbath,...) aux Unisound AB Studios. Pour un premier jet, les parisiens veulent de la qualité, de la vraie.
Sur cet EP de 3 titres nommé "
Hybrid Cognition", il est difficile de trouver de réelles étiquettes pour décrire le style du groupe. Sa musique est un mélange de death / thrash mélodique, avec des pointes de black et un bonne ambiance dark et industrielle. L'aspect expérimental et le concept de suprématie des machines, maintes fois évoqué dans le domaine de l'indus, pourrait évoquer en nous l'univers du Cyber
Metal. On n'est pas vraiment dedans, mais c'est pas loin non plus...
l'EP démarre de façon inquiétante et malsaine avec "K.U.M.U.S." et des samples indus et mécaniques. Les voix et les bidouilles électroniques en arrière plan ne sont pas inquiétantes du tout, avant l'arrivée en puissance des guitares et de la batterie. On nous balance la sauce très rapidement à coups de gros growls et d'arpèges électros. Les claviers sont de la partie et œuvrent en grande partie à l'installation de l'ambiance. Les grattes se veulent tantôt bourrines, tantôt techniques, tantôt mélodiques à la suédoise, histoire d'apporter une progression. C'est catchy et groovy, sans être trop moderne.
On enchaîne avec "The Key" : beats indus, sonorités futuristes, basse en fil conducteur, avant de tomber dans quelque chose de plus death et plus technique. La suite pourra en décontenancer certains : le rythme est coupé, les guitares se décomposent, les vocaux se livrent un véritable combat entre teinte black, growls et timides chants clairs, à l'image d'un être hybride, créé de toutes pièces, qui ne sait pas qui il est véritablement. Les samples sont beaucoup moins présents, et c'est dommage car ce titre aurait peut-être eu plus d'impact avec un paysage sonore industriel plus prédominant.
Le dernier morceau, "Into Hiding", parlera à certains d'entre vous puisqu'il s'agit d'une reprise d'
Amorphis version industrielle. Heavyction a réellement cherché à imposer sa patte, avec une intro nouvelle aux arpèges électro et une suite très teintée de claviers. Ca change. Mais je vous laisse juger par vous même.
Au final, cet EP est très court : deux morceaux, une reprise, ce n'est pas vraiment suffisant pour se donner une idée de l'identité sonore du groupe, mais cela peut nous mener sur la voie. Le côté expérimental de la chose n'aide pas non plus, mais Heavyction a au moins le mérite de ne pas tomber dans la facilité.
Pas de breakdowns, pas de polyrythmies non plus, mais beaucoup de variations et des styles changeant au gré du vent. On attend le full length et là on saura vraiment ce qu'on a dans les oreilles.
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