La Russie peut compter sur bon nombre de formations cybermetalliques, comme
Illidiance,
Vergeltung ou
Digimortal. Les Moscovites ont fait leur petit bonhomme de chemin depuis 2004 en enchaînant les tournées et les concerts dans les grandes villes de leurs pays aussi en Ukraine ou en Biélorusse. En clair, ils sont assez bien réputés et ont de quoi attirer un public jeune, adepte d’un metal moderne aux sonorités cybernétiques.
Digimortal arrive avec son troisième opus «
Hundred Nights », deux ans et demi après le dernier «
Dead Planets Parade » signé chez CD
Maximum. Cette fois-ci, le quintette ne signe chez aucun label, préférant ne compter que sur lui-même. Il faut dire que le travail en solitaire est tout à fait correct, la production en home-studio est très réussie et la distribution certainement plus efficace. Reste plus qu’à savoir si musicalement ça tient la route.
Les Russes prétendent faire du heavy metal classique imbibé de passages industriels afin de faire une « version digitale du heavy metal ». C’est loin d’être vrai, dans la mesure où le metal de
Digimortal est loin de s’approcher du heavy. Il s’agit plus d’un mélange de thrash, de melo death, et de metalcore avec un enrobage cybernétique. D’ailleurs, il est nécessaire de pointer le fait que
Digimortal ne déroge pas à la règle : comme tout groupe de cyber russe qui se respecte, il insiste plus sur le côté electro/techno que sur le côté industriel, un peu à la Xe-none.
Rien de très extraordinaire à l’écoute de l’album, «
Hundred Nights » se présente comme un ensemble entendu des centaines de fois. Les guitares sont efficaces mais les riffs manquent d’inspiration, l’alternance de chant clair/chant extrême ne nous étonne même plus, et les touches électroniques « boîte de nuit » mêlées aux sonorités cybernétiques ne nous font plus d’effets. C’est du déjà vu. Même si « Pandorum » peut sonner comme un hymne, avec son refrain entêtant et ce duo de riffs/sons cybernétiques entraînants, le reste de l’opus a du mal à nous attirer que ce soit l’éponyme, qui manque de relief et de profondeur (et pourtant... le clip a été tourné dans un véritable sous-marin, le comble) ou « Many Years
Past » dont les touches techno gavent...
« Every new Day » est plus intéressant dans la mesure où l’atmosphère s’assombrit. Moins mielleux, plus tranchant, les claviers soulèvent une ambiance plus dramatique tandis que le chant et les guitares insistent sur le côté tranchant. Dommage que cela soit vite adouci par des parties plus softs et plus gnan-gnantes. Pour enfoncer le clou, on a même droit à une ballade qui endort (« Mechanical
Sunrise »)... heureusement qu’il y a « Five Shadows » pour relever le niveau, même si, une fois de plus, rien d’extraordinaire.
C’est toujours mieux que Synrah est son premier opus catastrophique.
Digimortal a beau ne rien faire de transcendant, sa musique reste potable même si on regrettera la force et la folie de leurs premiers méfaits. «
Hundred Nights » n’est pas le joyau qu’on aurait pu espérer mais comporte quelques bons passages qui auraient dû être mieux mis valeur. Dommage.
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