Humanity Despair

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12/20
Nom du groupe Lumnia
Nom de l'album Humanity Despair
Type Album
Date de parution 03 Mars 2023
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Reverie
 02:10
2.
 Breathing Space
 04:54
3.
 Humanity Despair
 04:22
4.
 Broken Glass
 04:15
5.
 Madness Interlude
 04:00
6.
 Violet
 05:13
7.
 Bitter Earth
 05:16
8.
 Constellations
 06:02
9.
 Queen of Night
 04:19
10.
 Embrace Darkness
 06:15
11.
 Beyond Pain
 03:50
12.
 Transcendence
 05:24

Durée totale : 56:00

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Lumnia


Chronique @ ericb4

09 Décembre 2024

Bien qu'avenant et plein de bravoure, ce propos reste en proie à quelque fébrilité...

Nouvel entrant dans la si foisonnante arène metal symphonique à chant féminin, ce jeune quintet brésilien a précisément pris la mesure des enjeux avant de s'y engager à son tour. Ainsi, créé en 2020, le combo sud-américain originaire de Rio de Janeiro ne sortira son introductif single, « Queen of Light », que trois années plus tard ; il s'agit là de l'une des 12 pistes de son premier album studio, « Humanity Despair », réalisé dans la foulée. Quels seraient alors les atouts de nos acolytes pour espérer opposer une farouche résistance face à leurs si nombreux homologues générationnels ? Cela étant, en quoi les 56 généreuses minutes de la bande auditive de cette auto-production constitueraient-elles une arme de jet suffisamment efficace pour permettre à nos valeureux gladiateurs de se hisser parmi les sérieux espoirs que compte cet espace metal ?

Mais avant d'aller plus loin, faisons connaissance avec nos hôtes. A bord du navire, nous accueillent : Odete Salgado, chanteuse aux cristallines inflexions, qui s'apparenteraient à celles de Stephanie ''Luzie'' Meier (Atargatis, ex-Darkwell), Hugo Carvalho à la guitare et aux growls, Marcel Gil à la guitare, Pedro Mello à la basse et aux growls, Matheus Moura à la batterie. De cette étroite collaboration naît une œuvre metal symphonique aux effluves dark gothique et metal moderne. Ainsi se dessine un propos à la fois volontiers frondeur, parfois épique, intrigant et un brin romanesque, sous-tendu par de forts contrastes oratoires, où les sources d'inspiration seraient à chercher dans les vibes de Tristania, Darkwell, Atargatis, Elis, Draconian et consorts.

Produit, mixé et mastérisé aux Valhalla Dungeon Studios par Guilherme de Siervi, pluri-instrumentiste et vocaliste (Omega Blast, Skyrion, ex-Hellsyren, ex-Vikram...) de son état, également impliqué dans la production d'albums des trois premiers groupes sus-mentionnés, l'opus témoigne d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation. S'il bénéficie d'arrangements de bon aloi, ce méfait laisse cependant entrevoir l'une ou l'autre sonorité résiduelle ainsi qu'un manque de profondeur de champ acoustique. Mais embarquons sans plus attendre à bord du paquebot pour une croisière en eaux profondes quelques peu agitées, que l'on espère parsemée d'ilots d'enchantement...

Comme souvent dans ce registre, le rideau s'ouvre sur un message musical empreint à la fois de douceur et de grandiloquence. Ce qu'atteste « Reverie », brève entame symphonico-cinématique digne d'un générique d'une grande production hollywoodienne ; ponctuée par de profonds et métronomiques roulements de tambour une minute durant, l'instrumentale offrande se voit infiltrée d'un troublant violoncelle samplé et d'un laconique mais poignant récitatif en voix féminine claire. Une grisante mise en bouche, en somme...

A la lumière de ses passages les plus abrasifs, le combo aurait quelques clés, pas toutes, pour nous aspirer dans la tourmente. A commencer par « Humanity Despair », mid tempo progressif aux riffs crochetés, à la confluence de Darkwell et de Draconia ; essaimant de virulents coups de boutoir assortis d'un martelant tapping et recelant de fulgurantes accélérations, l'offensif manifeste ne relâchera pas sa proie d'un iota. Dans cette dynamique, on pourra encore retenir l'''elisien'' mid/up tempo« Broken Glass » tout comme l'éruptif et ''tristanien'' « Beyond Pain », et ce, davantage pour leur basse résolument vrombissante et les insoupçonnées et grisantes montées en régime de leur corps orchestral que pour leur sente mélodique, en proie à de tenaces linéarités.

Quand la cadence du convoi instrumental se fait un poil plus mesurée, la troupe parvient davantage à nous retenir, un peu malgré nous. Ce qu'atteste, tout d'abord, « Breathing Space » mid tempo syncopé aux riffs grésillants, un poil brumeux, au carrefour entre Atargatis et Tristania ; mis en exergue par un duo en voix de contraste bien habité, les angéliques impulsions de la belle répondant aux growls ombrageux d'une bête revêche, et recelant un fringant solo de guitare à mi-morceau, l'énigmatique effort ne saurait être éludé. Dans cette veine, c'est sans ambage que le félin low/mid tempo « Violet » imposera ses couplets finement esquissés comme son seyant refrain, alors mis en habits de lumière par les chatoyantes ondulations de la sirène. Techniquement plus complexes, l'entraînant et ''darkwellien'' « Queen of Night » et l'intrigant « Embrace Darkness » parviendront non moins à nous rallier à leur cause, et ce, davantage pour leurs enchaînements intra piste ultra sécurisés et leur fringant solo de guitare que pour leur refrain, certes, agréable mais desservi par une tenue de note quelque peu flottante de la part de la frontwoman.

Lorsque les lumières se font plus tamisées, nos compères trouvent plus encore les arguments pour nous retenir plus que de raison. Ce qu'illustre, en premier lieu, la ''draconienne'' ballade gothique « Bitter Earth », au regard de son atmosphère crépusculaire, de ses sémillantes séries d'accords et de ses deux prégnants soli de guitare. On ne saurait davantage esquiver « Constellations », ballade classieuse et romantique jusqu'au bout des ongles, que n'aurait sans doute reniée Elis ; recelant un enchanteur paysage de notes au sein duquel viennent se lover les fluides ondulations de la maîtresse de cérémonie ainsi qu'un fin legato à la lead guitare, les quelque six minutes de la câlinante ritournelle glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis.

En dépit de ses qualités, cet effort n'ira pas sans accuser quelques irrégularités, susceptibles d'atténuer la portée de cet essai. Ce à quoi nous sensibilisent « Madness Interlude », ''darkwellien'' mid tempo aux riffs épais, au même titre que l'impulsif « Transcendence » ; ensemencés par une persistante répétibilité de leurs schèmes d'accords et par bien peu de rayonnement mélodique, ces deux propos ne sauraient prétendre à une inconditionnelle adhésion.

On l'aura compris, ce premier essai s'avère à la fois assez engageant, souvent tourmenté, parfois énigmatique et complexe. Varié sur les plans rythmique et vocal, diversifiant ses exercices de style et témoignant d'arrangements de bonne facture, l'opus se fait plus friable en ce qui a trait à sa production d'ensemble. De plus, le combo se fera fort de veiller à gommer les notes résiduelles affectant certaines lignes de chant, évacuer tout bémol susceptible d'affadir l'attention du chaland, en reconsidérant, entre autres, l'un ou l'autre sillon mélodique. Conditions sine qua non pour espérer pérenniser un projet qui, pour l'heure, témoigne, certes, d'une technicité instrumentale éprouvée, mais peine à convaincre de son rayonnement. Bref, bien qu'avenant et plein de bravoure, ce propos reste en proie à quelque fébrilité. C'est dire que nos acolytes devront élever d'un cran le seuil de leurs exigences propres, tant en matière de composition que de production, pour espérer rejoindre les sérieux espoirs de ce registre metal. Peut-être à l'aune d'un second mouvement ?...

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