Hours

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Funeral For A Friend
Nom de l'album Hours
Type Album
Date de parution 14 Juin 2005
Produit par Terry Date
Enregistré à Studio X
Style MusicalPost Hardcore
Membres possèdant cet album55

Tracklist

1. All the Rage 03:37
2. Streetcar 03:37
3. Roses for the Dead 04:06
4. Hospitality 04:44
5. Drive 05:06
6. Monsters 03:29
7. History 04:08
8. Recovery 03:31
9. The End of Nothing 03:19
10. Alvarez 04:16
11. Sonny 03:15
Total playing time 43:15

Acheter cet album

 $67.99  6,22 €  8,14 €  £5.45  $14.26  9,96 €  8,53 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Funeral For A Friend


Chronique @ Game_system

04 Janvier 2020

Une approche plus mélodique, tout en restant ancré dans l’univers musical du groupe

Funeral For A Friend a connu un immense succès suite à la sortie de leur merveilleux premier album Casually Dressed and Deep in Conversation en 2003, qui les a propulsés au sommet de la encore jeune scène post-hardcore qui a émergé au début des années 2000, avec la flopée de nouvelles formations qui vont avec. Jouant dans un post-hardcore mélodique, ce premier méfait présentait pourtant une formule relativement classique présentant toutes les caractéristiques du genre, avec des compositions oscillant entre le post-rock, le heavy et le hardcore ; ainsi que des vocaux bénéficiant d’un dualisme entre du chant mélodique et de brutaux hurlements hardcore. Mais là où la formation galloise a réussi à tirer son épingle du jeu, c’est par son impressionnante exécution, son sens de la mélodie exemplaire et son grand talent de composition, l'amenant à forger un univers musical à la fois unique et passionnant. C’est donc peu dire que les fans attendaient de pied ferme l’arrivée d’un deuxième album, dont la lourde tâche n’est autre que celle de succéder à une première production dont tous les aspects semblent avoir été réussis à leur plus haut niveau, suscitant une curiosité quant à la démarche qu’optera le groupe pour ce nouvel album.

Si globalement le style de l’album reste dans la même lignée que celui du premier, FFAF a quand même pris la peine de le conduire dans une direction relativement différente de son prédécesseur : Hours a une approche musicale nettement plus mélodique que Casually Dressed. Ils ont eu le courage de prendre un premier risque seulement dès le deuxième album, chose dont peu de formations ont osé. Nous nous retrouvons donc avec des chansons significativement plus centrées sur le chant de Matthew Davies et les mélodies de guitare de Chris Coombs-Robert, qui constituent le socle sur lequel sera construit l’ensemble de l’album, là où son grand frère offrait presque autant de mélodies que de brutalité directement issue du hardcore. Ce constat se confirme dès l’écoute des tout premiers titres qui présentent des structures à base de riffs heavy moins saturés qu’à l’habitude et une batterie moins anxieuse lors des couplets, suivie d’une mélodie de guitare prépondérante qui se répète à chaque refrain (« All the Rage », « Streetcar »). Le chant de Matthew se veut toujours aussi émotionnel et en parfaite harmonie avec les mélodies, avec des paroles décrivant divers sentiments de regret, d’espoir ou d’urgence. Les compositions ont un rythme généralement moins rapide et s’étendent sur des durées un peu plus longues (« Drive », « Hospitality », « History »).

Bon, d’accord, c’est bien de savoir tout ça, mais quid du résultat ? Si de prime abord cette déclinaison plus accessible a tous les atouts pour décevoir, il n’en est rien. Certes, les premières écoutes s’avèrent assez difficiles, surtout pour le fan du premier album l’ayant écouté et réécouté des centaines de fois, et s’étant habitué à des transitions parfois aussi brusques qu’inattendues entre les moments calmes et plus agressifs, fruit d’une forte expression émotionnelle très réussi et efficace. Mais au fil des écoutes, l’on se rend compte que Hours n’est rien d’autre qu’une œuvre parfaitement ancrée dans l’univers musical de FFAF : le travail sur la recherche mélodique reste toujours aussi soigné de sorte à ne plus sortir de nos têtes, les riffs heavy sont parfaitement enfouis sous les envolées mélodiques, le chant toujours aussi maîtrisé et caressant pour nos oreilles, et les refrains des plus entêtants qui soient. Comment écouter « Monsters » sans jamais hocher la tête au rythme de son refrain ? Comment rester de marbre face aux riffs de « Recovery » ? Comment rester insensible face aux mélodies entraînantes de « All the Rage » ?

Chaque chanson réussit à sa manière à capter l’attention de l’auditeur en jouant avec les divers éléments qui composent l’empreinte musicale de la formation. Parmi les particularités de cet album s’ajoute la présence plus fréquente de ballades, là où Casually Dressed… n’en avait qu’une seule, le très bon « Your Revolution Is a Joke ». Voilà que Hours en propose trois, dont la particularité est que chacune est abordée de manière différente, dont les plus intéressantes sont « History » et « Sonny ». La première est semi-acoustique et voit les notes de la guitare acoustique accompagnées par les mélodies de la guitare électrique, alors que la deuxième bénéficie de sonorités électroniques comme éléments musicaux ambiants s’ajoutant à la discrète instrumentation et surtout au chant somptueux de Matthew, dont la performance vocale est d'une grande intensité émotionnelle.

On est donc vite emporté par les envolées mélodiques que nous propose cet album. Mais voilà le problème : aussi réussies soient les chansons grâce à leurs mélodies subtilement intégrées dans les compositions, il faut dire que l’absence des éléments post-hardcore se fait cruellement ressentir, et c’est un fait que tout fan de la première heure ne peut que constater. L’émotion déchirante, passionnante et abrupte qui émanait de la somptueuse dualité vocale entre le chant lumineux et doux de Matthew et les hurlements pessimistes et ravageurs de Ryan manque terriblement à l’appel, sans toutefois sévèrement nuire à l’appréciation de l’album. Et pourtant, une seule chanson répond bel et bien à l’appel de détresse de retrouver l’ancienne formule, une seule : la surprenante et terriblement efficace « The End of Nothing ». Renouant avec des compositions aux inspirations hardcore, voire carrément metalcore (!), cette chanson propose des riffs définitivement metal qui brillent par leur intensité et leur rapidité, en opposition totale avec le reste de l’album, mais surtout, elle introduit le retour des hurlements de Ryan, qui s’en donne à cœur joie en plein milieu de la chanson durant l’intense break qui est bourrin à souhait, avant de repartir avec le refrain de Matthew. Oui, ça nous avait manqué. Certes, le groupe a au moins eu la sincérité d’inclure les screams uniquement là où ils le jugeaient utile, quitte à ce qu’ils n’apparaissent que sur une seule chanson.

En plus de l’absence des influences post-hardcore, s’ajoute à Hours une petite série d’imperfections. On regrettera que « Streetcar » et « Roses for the Dead », pourtant de bonnes chansons bénéficiant chacune d’un entêtant refrain (particulièrement « Roses for the Dead »), perdent beaucoup en intensité à la fin, à cause d’une baisse drastique du rythme dans les compositions, surtout après un début plutôt énergique. On regrettera aussi un « Alvarez » assez mou du genou et un « Drive » qui souffre d’une longueur excessive (5 minutes pour une ballade, ça en fait déjà plus d’une minute de trop) malgré ses qualités.

C’est un vrai risque qu’a entamé Funeral For A Friend en enregistrant Hours. Totalement dépouillé de ses influences post-hardcore ou presque, définitivement bien plus mélodique, plus posé avec ses longues chansons et ses nombreuses ballades, n’étant que leur deuxième album, il y avait de quoi se méfier. Pourtant, Hours a bien été un succès, tant critique que commercial, certes peut-être pas autant que son prédécesseur, mais suffisamment pour se hisser au rang d’une des œuvres les plus appréciées de la formation. Hours développe une approche plus mélodique, tout en restant parfaitement ancré dans l’univers musical du groupe. Il y a intérêt à ce que les fans aient aimé cette nouvelle déclinaison, car l’album suivant, lui, ira encore plus loin dans le développement mélodique…

2 Commentaires

2 J'aime

Partager
Goneo - 04 Janvier 2020:

Très déçus par cet album au début, puis finalement il est pas mal. Quand même bien loin des premiers Eps et du premier album. Le côté rock a pris le pas sur leur post hardcore fougueu, du coup j'ai trouvé le groupe bien moins interressant.

Cela va ce confirmer par la suite, ce qui va me faire lacher le groupe. Pourtant qu'est ce quil est bien leur ep Seven Ways to... une tuerie.

Ils ont fait un très bon retour avec Welcome home armaggeddon, assez inatendu, je pensais vraiment qu'on ne les reverés plus ou qu'ils deviendrais un groupe de rock mielleu.

Merci pour la chro, du coup cela ma donné envi de me remémorer un peu le groupe.

Game_system - 09 Janvier 2020:

Exactement comme moi. Lors de ma première écoute je l'ai considéré comme une grande déception, j'étais très destabilizé par le manque de parties post-hardcore plus bourrins et des hurlements du batteur. C'est en lui donnant sa chance que j'ai, très peu à peu, commencer à l'apprécier, la chanson The End of Nothing m'ayant beaucoup aidé haha.

Oui ça n'a plus grand chose à voir avec les débuts fougueux et intense, et même comme ça Hours s'en sort plutôt bien je trouve, ce qui certes bien moins le cas pour les suivants, qui sont les albums mélodiques de trop alors que le groupe aurait dû se réinventer autrement.

Tiens je n'ai jamais pensé me procurer leur EP Seven Ways..., je ne le connais pas encore, je vais si je peux facilement me le prendre. Welcome Home Armageddon est une surprise inattendue, les influences hardcore ont fait un retour tonitruant et sans être un plagiat de Casually Dressed.

Merci de m'avoir lu, et oui c'est toujours bon de se remémorer ce groupe !

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire