Lorsqu'on écoute ce second véritable opus de
Moravius, ce
Hope in Us donc, difficile de ne pas y entendre tout l'amour que ses deux principaux artisans, à savoir le chanteur Dalibor "
Panther" Halamíček (ex-
Salamandra) et le guitariste Petr Štrauch, nourrissent pour le
Power Metal Européen tant le propos ici est dans l'exacte continuité de ce que cette école aura définie comme référentielle. Et s'il nous fallait être plus précis encore et mettre quelques noms sur ceux qui, à l'évidence, auront été les plus influents dans les travaux de ces Tchèques ceux de Timmo Tolkki, de
Stratovarius et, par exemple, de
Sonata Arctica ne seraient sans doute pas ceux qui nous viendraient à l'esprit en dernier.
Au-delà de ce goût prononcé pour cette musique que les pays nordiques auront très largement (trop largement diront même certains) promue, et surtout pour cet art que les Scandinaves évoqués plus haut auront produits,
Moravius pousse aussi le vice jusqu'à affubler, parfois, son propos de refrains d'une musicalité si candide qu'elle pourrait bien faire passer les Allemands de
Freedom Call pour d'audacieux terroristes adeptes de Black
Metal pur et dur. Pour vous en convaincre, écoutez donc celui de ce morceau éponyme ouvrant les hostilités ou, peut-être, celui à peine moins naïf de celui qui le suit, ce
Moravius aux lignes de claviers désespérément caractéristiques.
On pourra donc dire assez facilement que l'entame de cet opus est plutôt poussive et n'apporte pas grand chose à un genre qui, je le crois de plus en plus, est arrivé à un moment charnière de son existence puisque ayant épuisé la source initiale de son expression il se devrait d'évoluer vers autre chose sous peine de disparaitre.
Passé ces premiers instants sans grand intérêt, la suite n'est pas vraiment plus encourageante. Quelques instants sont certes intéressants (Don't Waste Your Time par exemple) mais c'est bien le pire qui est à venir avec ce
Wings of Angels d'une vacuité sidérante. Cette ballade d'une mièvrerie consternante et d'un conformisme à toute épreuve, vient, en effet, tout anéantir sur son passage. Un champ de ruines brûlé par des flammes que le pénible For Timmo, en un hommage à la subtilité pachydermique grotesque dans lequel on reconnait aisément les mélodies piochées très ouvertement ailleurs, ne pourra pas éteindre.
Pas davantage que cette énième ballade,
Requiem, venant lamentablement clore cette démonstration en une sempiternelle frasque interminable où certains passages sans grand intérêt succèderont à d'autres tout aussi anecdotiques, peut-être même plus. Une mention spéciale devra être accordée aux soli de guitare de cette piste tant ils seront insipides et d'un conservatisme forçant le respect.
Nul doute que ces Tchèques sont animés des meilleures intentions du monde. Toutefois, nous proposer une démonstration aussi passéiste et désuète, alors que le genre a manifestement besoin d'un nouveau souffle, est navrant. Rien ici, ou presque, ne peut être sauvé d'un naufrage où les eaux montent même pour les plus talentueux. Et dès lors la question qui se pose est celle ci : comment s'en sortir là où d'autres, bien plus novateurs en leur temps et bien plus doués, n'y parviennent plus vraiment non plus? Le salut passe sans doute par une évolution, ou une révolution, mais certainement pas par l'expression de ce traditionalisme là. L'espoir est donc ailleurs. Enfin selon moi.
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