Honour & Blood

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17/20
Nom du groupe Tank (UK)
Nom de l'album Honour & Blood
Type Album
Date de parution 1984
Style MusicalNWOBHM
Membres possèdant cet album78

Tracklist

Re-Issue in 1990 by Far East Metal Syndicate
Re-Issue in 1997 by High Vaultage Records
1.
 The War Drags Ever on
 08:14
2.
 When All Hell Freezes Over
 05:56
3.
 Honour and Blood
 06:31
4.
 Chain of Fools (Aretha Franklin Cover)
 04:08
5.
 W.M.L.A. (Wasting My Life Away)
 05:17
6.
 Too Tired to Wait for Love
 04:37
7.
 Kill
 08:00

Bonus
8.
 The Man That Never Was (Re-Issues 1990 & 1997)
 04:30
9.
 T.W.D.A.M.O. (That's What Dreams Are Made Of) (Live Boston, USA. 1985) (Japanese Edition)
 05:30
10.
 Hammer On (Live Boston, USA. 1985) (Japanese Edition)
 03:32

Durée totale : 56:15

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Tank (UK)


Chronique @ largod

04 Mars 2015

Aux morts !

Le temps s’arrête et les visages se figent. Le temps du recueillement et de l’hommage unit dans un moment hanté par le silence les familles, les amis, les proches et les frères d’armes. La communion invisible de gens d’horizons différents renforce la solennité de la cérémonie, vibrant hommage rendu à celles et ceux qui n’ont pas failli à leur devoir et auront finalement rencontré leur destin. Un glas funèbre, court et profond, aussi beau s’il peut l’être que les affres de la guerre sont infiniment horribles.

Dans la catégorie des groupes montant au front et abordant le thème sanglant des conflits militaires, Tank investit le théâtre des opérations armé jusqu’aux dents avec ce quatrième album « Honour and Blood », enregistré aux Sounds Suite Studios de Londres à l’automne 1984.
Algy Ward reste le dernier membre fondateur au sein de son bataillon, désormais déserté par les frères Brabbs, Mark et Peter. On retrouve donc Graeme Crallan derrière les fûts et Cliff « the Riff » Evans au soutien de l’autre guitariste Mick Tucker déjà présent sur « This Means War ».
Les compositions sont quasiment toutes signées pas la paire Ward-Tucker à l’exception bien entendu de l’inattendue reprise d’Aretha Franklin, « Chains of Fools ». Le groove tout en déhanché de la Queen of Soul subit un lifting appliqué avec une bonne couche de testostérones. Le rythme se trouve figé au botox d’un riff rasoir hypnotique et d’une cadence de basse fermement administrée par Algy Ward, bien en voix sur un refrain revisité. Les guitares, notamment sur le solo, deviennent plus aériennes ainsi que sur les deux autres titres plus intimistes de cette galette. « Wasting my Life away » n’en reste pas moins tractée par la lourdeur de sa section rythmique et le chant clair d’amoureux déçu dégage émotion puis frustration derrière des instruments passant moins en force. Enfin, les claviers épars sur l’introduction de « Too Tired to wait for Love » accentuent un peu plus le saisissant contraste du gros riff bien gras et du jeu solide de Crallan avec la légèreté du refrain.

Mais l’essentiel ne se situe pas dans ces trois morceaux.
La sauvagerie dévastatrice de Tank se nourrit au son du canon, décuplant une inspiration fertile en textes empreints des stigmates des champs de bataille et honorant la mémoire des héros.
Le groupe attaque plein fer avec « The War drags ever on » up tempo orchestré à la sauce Tank typique. Les huit minutes sont jalonnées d’une pointe de chant nasillard et de deux ponts et soli subissant le pilonnage incessant du feu des décibels envoyés par Tucker et le maître es-riffing, Cliff Evans. L’épopée chenillée se poursuit avec « When all Hell freezes over », mid tempo lancinant au groove épais d’où s’arrache un refrain glaçant d’outre-tombe, porté par des chœurs qui feraient honneur au premier escadron de parachutistes venu.
Un combat se gagne bien souvent lorsque les pièces d’artillerie lourde ont copieusement affaibli les lignes ennemies sous un tapis d’obus destructeurs. A ce titre, le groupe peut attaquer les positions rebelles en profitant du précieux travail de préparation des deux perles de cet album. Honneur et premier sang au title-track, nerveux et saccadé comme le riffing malsain d’Evans et massif comme la basse d’un Algy conquérant et revanchard. Ne pouvant savoir si l’excitation de se frotter à cette fameuse première ligne se teinte d’une part de jouissance inconsciente, « Kill » se drape dans l’héritage du riffing de Fast Eddie Clarke. Simple, direct, efficace, le diesel se lance et explose sur un refrain déchiré par des «Kill » vengeurs et guerriers. Les magnifiques soli et les montées d’arpège ponctuent ces charges sabre au clair et l’impérieuse envie d’en découdre.

L’orgie aurait pu durer un titre de plus tant Tank maîtrise l’art de la Guerre. Cet album s’inscrit une fois de plus au Panthéon des œuvres portant haut les couleurs des groupes de la NWOBHM ayant laissé leur trace au milieu de carrières en ruine. Tank parachève une renommée naissante avec ce fleuron du heavy metal britannique, tout en hargne et en mélodie. Les sentiers de la gloire resteront pourtant semés d’embuches diverses refusant ainsi, comme souvent, aux travailleurs de l’ombre leur part de fortune au profit de breloques et considérations bien insignifiantes par rapport aux sacrifices consentis.

Une voix forte s’élève : « Aux morts ! ». Le clairon entonne alors son air funeste. L’émotion devient palpable, se trahissant par une montée de larmes contenue ou avouée comme un témoignage impuissant face à l’incompréhension. La tragédie vécue quelques jours plus tôt se rappelle aux souvenirs de 150 gaillards incorporés depuis moins de trois semaines. Et les questions sans réponse se rappellent à chacun. Pourquoi mettre fin à ses jours lorsque l’on a 18 ans ? Tout cela en valait-il la peine ? Douze mois de sa vie, cela reste court et long à la fois, mais ne justifiera jamais une issue aussi fatale. Les secondes s’écoulent et forment une chape de plomb sur des épaules luttant pour ne pas s’affaisser sous la douleur. Au bout d’une minute qui frôle l’infini, le clairon échappe dans un souffle une dernière mesure.
Le temps reprend son cours.


Didier – février 2015
Contingent 87-07, Tulle (Corrèze)

19 Commentaires

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King_Triton - 09 Mars 2015: Très belle chronique, Je connais surtout Filth Hounds et le Live, je vais me pencher sur les autres albums.
12-91 Marine Nationale, Hourtin/Toulon (Frégate Cassard)
frozenheart - 09 Mars 2015: Encore merci pour cette chronique Didier!
Tank c'est toute ma jeunesse !
Effectivement, j'avais découvert le groupe en 1983 avec le déjà très bon " This Means War " et en cette année 1984 Tank enfonçait le clou avec "Honour & Blood" Heavy et inspiré à souhait !
Un album que tout fan de NWOBH se doit d'avoir !
ZazPanzer - 10 Mars 2015: Eh ben la surdité frappe très fort dans le Nord ehe. Merci Didier pour la chronique de ce superbe disque que tu m'avait fait découvrir sur HoH, coup de foudre immédiat sur le riff monstrueux d'Honour and Blood !

Pas de contingent pour moi, antimilitariste de père en fils et fier d'avoir échappé à cette expérience, comme Papa ! "J'irai pas en Allemagne faire le con pendant douze mois,dans une caserne infâme, avec des plus cons qu'moi... J'aime pas recevoir des ordres, j'aimes pas me lever tôt, j'aime pas étrangler l'borgne plus souvent qu'il ne faut..."
Sperma_frost - 10 Mars 2015: Mais je t'em... :-)
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