Hit and Run

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17/20
Nom du groupe TSOL
Nom de l'album Hit and Run
Type Album
Date de parution 1987
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album14

Tracklist

1. It's Too Late
2. Road of Gold
3. The Name Is Love
4. Dreamer
5. Good Mornin' Blues
6. Hit and Run
7. Not Alone Anymore
8. Sixteen
9. Stay with Me
10. Where Did I Go Wrong
11. You Can Try

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TSOL


Chronique @ adrien86fr

30 Janvier 2013

I built myself a street life dressed in crime..

Maillot de coton à manches courtes ou longues en forme de lettre T, le t-shirt s’avère être le vêtement américain emblématique par excellence en compagnie du blue jean, apparaissant d’abord au cinéma au travers de son port par Clark Gable dans « New-York-Miami » (« It Happened One Night » Frank Capra, 1934) puis largement popularisé en Europe par l’arrivée des G.I.’s américain sur le Vieux Continent en 1944 dans le cadre du dénouement de la Seconde Guerre Mondiale avant d’être définitivement immortalisé une fois de plus via le Septième Art dans des mythes cinématographiques tels « Un Tramway Nommé Désir » (« A Streetcar Named Desire », Elia Kazan, 1951) avec Marlon Brando ou encore « La Fureur de Vivre » (« Rebel Without a Cause », Nicholas Ray, 1955) avec James Dean. Sujet éventuel à de nombreuses variantes de coupes et de coloris, le t-shirt peut aussi constituer le support idéal à des motifs ou inscriptions sérigraphiés à même de véhiculer d’une façon on ne peut plus efficace un message ou de faire la promotion d’une entité quelconque. Dernier usage n’étant certainement pas inconnu des passionnés et membres de groupes de hard rock/metal pour lesquels l’achat et/ou le port d’un t-shirt à l’effigie d’une entité musicale s’avère être le moyen optimal de soutenir un combo. Mais que signifient d’ailleurs les lettres Tsol présentes sur le t-shirt que porte Steven Adler dans le clip de « Sweet Child O’Mine » du légendaire Guns N’ Roses ?

Tsol aka « True Sounds Of Liberty » voit le jour en 1978 sous le soleil de Long Beach en Californie autour du chanteur Jack Grisham, du guitariste Ron Emory, du bassiste Mike Roche et du percussionniste Todd Barnes. Officiant alors dans un punk hardcore des plus en vue pour l’époque sur la côte ouest (Black Flag, Dead Kennedys, Fear, The Germs, Circle Jerks, Bad Religion…etc.), le quatuor se veut être l’un des plus actifs protagonistes de la scène punk californienne originelle et ne manque jamais une occasion d’asseoir sa réputation live au cours de gigs survoltés témoins parfois de violents affrontements entre fans et forces de l’ordre aux abords du Masque d’Hollywood, du Perkins Palace de Pasadena ou encore du Mi Casita de Torrance notamment. Après la sortie d’un premier opus de punk hardcore intitulé « Dance with Me » en 1981, Tsol initie deux ans plus tard un changement de style sur « Beneath the Shadows » voyant l’ajout au line up d’un claviériste en la personne de Greg Kuehn et le désormais quintette donner dans un rock gothique au grand dam de ses admirateurs de la première heure. Subissant son premier changement de personnel majeur en 1984 avec les départs de Kuehn mais surtout du chanteur Jack Grisham et du batteur Todd Barnes respectivement remplacés par les dénommés Joe Wood et Mitch Dean, Tsol persévère dans le sillon gothique avec « Change Today ? » avant de muter progressivement en groupe de hard rock avec l’hybride « Revenge » (1986) ainsi qu’avec l’affirmé « Hit and Run » produit par Howard Benson et disponible en record stores via Enigma Records le 11 juillet 1987.

Tsol, groupe girouette se conformant au courant musical le plus en vogue du moment ? Au vu de la dynamique spatio-temporelle inhérente à la discographie du combo, question on ne peut plus légitime qui ne peut que tarauder un auditeur pour lequel l’originalité et l’authenticité d’âme d’une entité artistique s’avèrent être primordiales pour susciter un intérêt réel et sincère en son fort intérieur. Pourquoi un tel conformisme au sein d’un courant prétendument rebelle et marginal ? Pourquoi les meilleurs albums de sleaze sont-ils sortis entre 1987 et 1989 ; pourquoi tous ces revival bands thrash et sleaze de mes couilles sortis de nulle part au même moment ? Considérations que certains trouveront inutiles à part, tâchons d’aborder ce vrai-faux premier album de hard rock du dénommé Tsol en occultant le passé de ce dernier mais en faisant confiance en ce somptueux artwork révélant quatre membres tout de cuir noir vêtus et l’air des plus condescendants ; l’attitude bad ass ultime en somme. Tsol allie la dégaine au propos musical au travers de l’introductive « It’s Too Late », morceau efficace et mid tempo de hard rock sleaze chargé de feelings permettant notamment à l’auditeur de faire connaissance avec Joe Wood, charismatique chanteur dont le timbre vocal profond, rocailleux et parfois même guttural sur certaines intonations s’avère être on ne peut plus ressemblant à celui du mythique et regretté Jim Morrison (RIP 1943-1971) des anthologiques Doors. Intense, brut et qui plus est servi par une production substantielle de rigueur pour le style signé Howard Benson, le hard rock de Tsol s’apprécie comme un bourbon whisky dénué de glace ou une femme libertine sans culotte ; relevons ainsi au chapitre d’un sleaze hard rock pur et dur la classieuse et absolue « The Name is Love », perle de nacre incontestée du disque, l’éponyme « Hit and Run » à la rythmique implacable et particulièrement marquée ou encore le couple incisif « Not Alone Anymore »/« Sixteen » voyant le fascinant et magnétique Joe Wood narrer avec conviction et nostalgie son background semé d’embuches de true hard rock motherfucking bad boy des bas fonds camés de L.A..

Premier véritable opus de hard rock d’un combo accusant de fait presque dix ans d’existence ainsi que quatre albums-studio au compteur avant la sortie de ce « Hit and Run », ce dernier constitue un full length réussi et même agréablement varié, trahissant ainsi au choix une maturité salvatrice dans la démarche de création artistique du quartette ou plus simplement un coup marketing parfaitement bien monté et étudié de la part d’un groupe connu pour sa fâcheuse propension à se diriger assez facilement vers le sens du vent malgré l’inner note quelque peu risible présente sur la paper sleeve du vinyle insistant sur la liberté totale ayant animé les quatre membres de Tsol dans le processus de conception de l’album. Quoi qu’il en soit, « Hit and Run » ne peut que frapper l’auditeur de par une variété habile et constructive : louons ainsi les mérites de la grave et hypnotique « Road of Gold » davantage proche de Christian Death que de Faster Pussycat et illustrant ainsi le sombre passé du quatuor dans tous les sens du terme mais encore ceux de la reprise de « Good Mornin’ Blues » du légendaire bluesman de Louisiane Lead Belly (RIP 1888-1949), complainte blues orthodoxe magnifiée par le saxophone de Bill Bergman permettant au combo de rendre hommage aux anciens et d’empreindre un peu plus sa cinquième réalisation discographique d’une identité roots plus que bienvenue compte tenu du style pratiqué. Malgré le caractère de mouton de panurge supposé de Tsol vivement pointé du doigt d’ailleurs par la presse spécialisée à la sortie de « Hit and Run » bien que synonyme indéniable de travail musical et conceptuel qualitatif, pas de ballades mielleuses parmi les onze pistes composant la galette, mais plutôt quelques mélopées couillues et bad ass à l’instar de « Stay with Me » et de « Where Did I Go Wrong » traitant chacune d’un amour impossible sans néanmoins jamais tomber dans la pleurnicherie émasculante donnant dès lors mille fois raison à la nana en question d’avoir pris ses distances avec un tocard estimant que faire pitié peut rimer avec reconquête amoureuse. Enfin, mention très spéciale à la conclusive et touchante « You Can Try », ballade acoustique belle et pudique dédiée à la mémoire d’un certain William Scott Emory ; frère de sang du guitariste Ron Emory tragiquement décédé en 1986 d’une overdose d’héroïne à l’âge de 29 ans.

Remarquablement inspiré et varié, « Hit and Run » de Tsol parvient à distiller avec brio un hard rock sleaze de très bonne facture notamment animé par les vocaux puissants et charismatiques du génial Joe Wood n’étant pas sans rappeler autant dans le phrasé que dans le timbre le légendaire et mystique Jim Morrison des inénarrables Doors. Garant d’un rock lourd particulièrement brut, efficace et classieux laissant cependant un espace vital à des expressions plus retenues et subtiles, ce cinquième ou plutôt premier opus de l’ex groupe punk se veut également être marqué du paradoxe intéressant de constituer un disque qualitatif et ultime signé de la patte d’un groupe à l’identité personnelle prétendument bancale et peu affirmée. Eternelle polémique inhérente au cas Tsol à part, « Hit and Run » qui atteindra en son temps une très modeste 184ème place du Billboard 200 ravira les amateurs de fucking sleaze hard rock de la bonne époque avides de combos bad ass géniteurs d’hymnes sur lesquels affirmer bruyamment sa virilité. Un must have !

14 Commentaires

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MarkoFromMars - 10 Fevrier 2013: C'est le hasard absolu pour ce groupe. Suite à mon déménagement j'avais laissé quelques cartons en stock chez mes parents. VHS déterrée au fond de l'un d'eux avec ce fameux morceau Paris Calling d'où la vidéo postée sur le mur. Album commandé dans la foulée et vraiment excellent à écouter.
ZazPanzer - 27 Fevrier 2013: J'ai fait tourner une dizaine de fois le "Strange Love" de TSOL reçu il y a quelques jours (commandé avant ce "Hit And Run" parce que trouvé pour quelques euros). Un disque bien sympa : rien d'exceptionnel mais très bien fait, m'évoquant parfois War Babies comme je l’avais indiqué précédemment je crois. Le "Hit and Run" suivra donc prochainement.
Par contre en relisant les coms, je retombe sur la comparaison avec Jim; ça ne m'a pas sauté aux oreilles, je le réécouterai avec ce parallèle en tête.
samolice - 03 Novembre 2015: Toujours aussi plaisante à lire cette chro Adrien. Encore merci. Je me suis remis le disque hier. Ca prend pas une ride! J'avais pas vu le com' de l'ami Baron d'il y a deux ans et demi mais comme il est toujours temps pour bien faire, je me permettrai de dire que "Strange Love" est très loin, à mon goût, de ce "Hit and Run" et je trouve que "Strange Love" lorgne trop vers le mielleux et manque de l'authenticité (simulée?) de ce H&R. Après les avis...
ZazPanzer - 14 Septembre 2016: J'ai réussi cet été à le trouver en CD (il coûte un bras putain), et il passe régulièrement depuis, bien sûr, super disque. Morrison oui, mais je pense encore plus à son "filleul" Ian Astbury, peut-être aussi parce que les compos m'évoquent souvent le début de carrière de The Cult.
Curieux d'écouter leur période HxC tiens, je tenterai peut-être.
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