High for a Dive, groupe de hardcore moderne, sort un EP enregistré au
Boss Hug Studio moins d'un an après sa formation, fin
2012. Mais comme les musiciens ont pas mal bourlingué avant leur réunion (
Aabsinthe, Poumon, Sorastrella entre autres), on ne peut pas dire qu'on ait entre les oreilles un enregistrement de débutant.
Très marqué par une personnalité déjà affirmée,
High for a Dive déboîte directement et sait où il veut aller, comment, et à quelle vitesse : Cela nous donne un EP qui cartonne et, tout au long de ses 31 minutes (avec une reprise des Beastie Boys "
Sabotage" comprise), on a droit à une ambiance survoltée et malsaine, bien retranscrite par la pochette ovine, faisant immanquablement penser au film irlandais de Billy O'Brien "
Isolation". Hasard ou coïncidence, la musique des
High for a Dive nous ferait plonger facilement dans cette ambiance glauque et noire, si bien décrite dans un film à ne pas mettre entre toutes les mains.
Le son est assez clair, et parfaitement adapté au hardcore criard des nos Français. Toutefois, la caisse claire paraît un peu creuse et la batterie en général, que l'on aurait aimée plus en avant dans le mix, fait perdre un peu d'impact à des compositions par ailleurs souvent recherchées ("A Social
Path" et son break acoustique).
"One
And Glorious", le premier titre, présente des guitares agressives, une voix moderne criarde, des plans jumpy, des guitares lancinantes en lead, du break hardcore, des blast beats, des arpèges, et les fameux riffs syncopés qui s'étirent rattachant le groupe à la scène post-core ou au metal moderne. Une entrée en matière parfaite pour qui veut se faire une idée précise du style du groupe.
Si l'ombre de
The Dillinger Escape Plan est bien présente (les cris de Pierre Arnoux, et une certaine violence latente), on ressent aussi quelques similitudes avec les Américains de Walls Of Jéricho ("My Name Is
Greed" et ses riffs amenant à sauter partout dans la pièce, son groove et ses mosh-parts réussies achevant l'auditeur dans un B-A-BA du hardcore moderne des années 2010).
De la personnalité,
High for a Dive en a, preuve avec la fin country de "
Unsafe", surgissant de nulle part, ou quelques breaks surprenants bien amenés (le presque Gojiresque "The
Embalmer" et sa basse bien présente, meilleur morceau et aussi le plus varié) donnant de l'épaisseur à un style trop souvent aseptisé et répétitif.
Si l'expérience en concert doit faire exploser le potentiel de
High for a Dive, il est assez difficile pour un fan des groupes précités de résister à l'agression sonore de nos Frenchies à qui nous souhaitons toute la réussite possible.
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