Il y a longtemps que j’attendais ce nouveau ExInferis, et pour tout dire mon impatience commençait à grandir quelque peu. Ayant été très emballé à l’écoute de leurs différents morceaux de leurs productions précédentes en écoute sur leur Myspace il me tardait de découvrir ce que nous avait concocté ce petit groupe. La déception fut loin d’être de mise lorsque j’ai reçu leur nouveau né, servi dans un packaging d’une beauté et d’une ingéniosité totales. Et à partir de là je me suis dit qu’ils n’étaient vraiment pas là pour plaisanter et que leur volonté de se démarquer et de percer était plus que présente.
Et il est vrai qu’ils ne sont pas non plus forcément aidés, sortis tout droit de leur minuscule contrée du Luxembourg où les artistes se comptent sur les doigts de la main et où la scène metal est, je présume, pratiquement inexistante. Dans de telles conditions, il parait déjà difficile de s’imposer face à une scène européenne qui elle impose de sa puissance par une tripotée de groupes sortant de nulle part et soi-disant plus créatifs les uns que les autres. Là au moins, on sait d’où vient ExInferis et on aurait pas de mal je pense à trouver leur studio de répétition. Malgré tout, ExInferis ne baisse pas les bras car cela fait maintenant dix ans que le groupe à prit vie, sortant au passage une démo en 2000, 2 split ainsi qu’un album courant 2005 qui déjà suscitaientt l’intérêt de quelques chroniqueurs enthousiastes quant au futur du combo. "Hidjama" débarque donc pour prouver aux oreilles avides de brutalité qu’ExInferis veut se faire un nom auprès de cette scène parfois trop marginale.
Au-delà du packaging et de l’artwork mystérieuse dont je m’interroge autour de sa signification, tout autant que le nom de l’album, il est difficile de rigoureusement classer la musique d’ExInferis. Il est clair que le groupe surf sur une vague de son moderne dans une lignée metalcore, mais différentes influences viennent à nous taquiner les oreilles empêchant celle-ci de cataloguer ExInferis dans un genre précis. Car au-delà de ce son metalcore, on y trouve des variantes différentes comme le death metal et le black metal. Et ce n’est pas "
Heed The
Devious" qui nous prouvera le contraire, démarrant sans aucune concession sur une rythmique au blast qui fait cligner des yeux. Et à partir de là on croit avoir à faire à un groupe de black metal, la caisse claire grésillant et frappée robotiquement par David rappelant ce que pourrait donner un
Gorgoroth énervé. En réalité, le combo n’a pas dévoilé tout ses secrets de fabrication car il dérive tantôt sur des bases death metal, tantôt sur des bases metalcore. Ce qui donne en résultat à cette accouplement un deathcore agrémentés d’une pincé d’arrangements subtiles lorsque l’on tend l’oreille. On notera en particulier le titre phare "
Seven Days
Six Kills" au chant entêtant, et qui s’inscrit justement dans cette mouvance grâce entre autre à un break relancé par une petite mosh parts qui ne peut laisser indifférent les adeptes du genre. Le sauvage "
Blackened By Daylight" montre toute la technicité du groupe et montre un habile mélange d’influences, tandis que "Sweet
Venom" (hommage?) ferme ce MCD sur un aspect beaucoup plus mélodique et par conséquent accrocheur, ce qui fait de lui un titre qu’on ne se lasse pas de repasser en boucle.
On constate au final qu’ExInferis n’a pas fait semblant et envoit du très lourd dans ce MCD d’une durée d’ailleurs tout à fait honorable de presque 30 minutes. On ne s’ennuit pas même s’il peut arriver que l’on décroche parfois, il aurait fallu pour cela que le groupe soit un chouïa plus varié. Je ne vais cependant pas crier au loup pour cela, ce symptôme touche tellement de groupes (même les plus grands), et cette remarque est loin d’être un alarmant conseil. Enregistré en
Octobre dernier au Rape Of Harmonies Studios en Allemagne (qui a aussi accueilli
Heaven Shall Burn ou
Maroon), "Hidjama" jouit d’une parfaite production, critère dont on peut remarqué était en retrait sur "
Defunctus in
Heresi". Grâce à cela, chaques instruments trouvent sa place tous abusés d’une technique imparable et impeccablement professionnelle, et où le chant de Fabrice sait s’imposer mais aussi se faire comprendre. Bien qu’ExInferis ne révolutionne rien, le petit plus y est et il ose au moins apporter sa pierre à l’édifice dans un genre (je parle du deathcore s’il fallait classer le combo) qui propose rarement quelque chose de neuf. Alors ne tardez plus à découvrir ExInferis, vous pouvez vous jeter les yeux fermés, la déception est loin d’être au bout du tournant croyez moi.
Blackpsychoz
Extrait du webzine www.metalsickness.com
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire