Depuis un certain moment déjà quelques faiseurs de musique d’outre-tombe prônent un retour à une musicalité old-school, capable de donner du mordant et un réel cachet authentique à un assemblage suintant la naphtaline.
Rien de très surprenant, donc, de constater que Masada s’engouffre dans un death d’obédience old-school, dont la production passéiste et particulièrement caverneuse (comprendre du fin fond des chiottes) renvoi à un certain
Broken Hope. Conçu dans les entrailles poisseuses de Chris Milewski en 2008, ce dernier fut notamment rejoint dans sa folle entreprise par Craig Smilowski (ex-
Immolation). On nage donc ici dans un death primaire et sale comparable à Demilish et conjuguant la « subtilité » d’un
Crusher.
Pour autant, Masada ne tire jamais réellement son épingle du jeu sur ce maxi-single prénommé «
Hideous Rot ». Pire même, il semble se complaire à sonner comme la plupart des groupes amateurs de death old-school, sans jamais faire étalage d’un certain professionnalisme engrangé. Entendons par là que, malgré le traditionalisme assumé, rien ne semble vraiment dépasser des contours vaseux de la formation.
On accueillera surtout avec un certain optimisme la tonalité particulièrement grasse des riffs ; ce grain de guitare baveux et si particulier est la raison pour laquelle le premier morceau, « Hideous Cerebral Pulp », emportera malgré tout l’adhésion du public. A travers une rythmique effrénée sautant aux oreilles et s’enrobant autour de vociférations nébuleuses, les américains livrent du moins un single plaisant, au souffle ténébreux, quasi-diabolique.
La deuxième clameur de l’opus viendra contre toute attente refroidir notre enthousiasme en s’érigeant comme la plus belle faute de goût qu’on est vu dans un album de death. « Fluteotherapy » se pose dès lors comme un instrumental ambiant et serein voyant l’intervention d’un flutiste de session. Inutile tout simplement.
Le death metal de Masada ne se montre qu’en de très rares occasions portées sur la technicité, privilégiant les rythmiques nuancés et véloces, où la basse se fraye un chemin occasionnellement, à l’image de « Toxic Unreality », morceau présent sur leur ancienne démo, à l’atmosphère radicale mais à la coloration déjà entendue maintes fois ailleurs.
Pour le moment, Masada dispose de bien peu d’atouts pour parvenir à assouvir nos basses pulsions, d’autant plus que le milieu pullule de groupes de cette trempe. Quoiqu’il en soit, rien n’empêche l’auditeur de ce faire un avis sur l’objet, pour lequel on notera un certain effort de composition. Ce maxi ne transcendera sûrement personne, mais se laissera écouter sans déplaisir. Ce n’est déjà pas si mal.
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