Liste des groupes Power Metal Dominum Hey Living People

Fondé en 2023 par Felix Heldt, un visage bien connu du cirque Heavy Metal, qui a notamment travaillé par le passé comme auteur-compositeur pour Feurschwanz, Freedom Call ou encore Visions Of Atlantis ; Dominum est un nouveau groupe venu d’Allemagne qui emmène les vivants dans le monde des revenants en racontant des histoires de zombies, de survie et de faim insatiable en créant sa propre réalité intense et captivante. Prenant par la même occasion le pseudonyme de Dr. Dead, il ose désormais se lancer sur scène accompagné de ses créatures afin de nous offrir dans la foulée sa première opération ayant pour nom : « Hey Living People », qui, en plus d’être produite par notre bon docteur, est enregistrée en collaboration avec Jacob Hansen (Amaranthe, Arch Enemy, Katatonia, Delain, Evergrey pour ne citer qu’eux) qui a mixé et masterisé l'album.

Aussi, pour une grande majorité, la musique de Dominum sera décrite comme étant du Hard Rock ou du Heavy/Power Metal ; cependant, le groupe n'est pas assez traditionnel, rythmé et brut pour être qualifié de Hardrocker, tout en n'ayant pas non plus la complexité, l'énergie, et l'image pour être qualifié Heavy. Enfin, il manque également de vitesse et de compétences techniques pour s’adapter à n’importe quel genre de Power Metal.
 Ce faisant, il serait judicieux de dire qu’une grande partie de ce matériel chevauche plutôt un mélange moderne de matériels qui regorgent de refrains accrocheurs, de touches d'orchestrations au clavier, ainsi que de guitares accordées au-delà d'un travail de section rythmique lourd et plutôt émouvant ; alors que sur le plan des paroles, il s'agit bien évidement d’une thématique des morts-vivants couplées d’histoires putrides.

Une fois cela compris, il est temps de franchir le pas de la porte du cabinet de notre bon docteur afin de découvrir son sérum "Immortalis Dominum" contenant des claviers Synthwave des années 80 qui ont la particularité de posséder le premier des nombreux refrains ridiculement contagieux qui composent ce disque. En effet, sous l’effet de la piqûre, la plupart de ses "Patient Zéro" auront du mal à résister au groove mid-tempo puissant et au refrain semblable à un chœur sur ce titre qui se transforme ensuite en un jeu plus cinématographique et dramatique dans un format semi-ballade. Dans la foulée, les flacons "Danger Danger" et "Half Alive" convaincront par leur instrumentation habile et leur scénario à travers une voix explosive. A l’inverse, la potion titre est plus maussade et possède une mélodie effrayante qui ressemble étrangement au thème musical du film d’horreur « City of the Walking Dead » sorti en 1980 aux USA.

Si, cependant, vous voudriez découvrir de prime abord ce qu’il y a de mieux dans l’arsenal de ce chirurgien de la mort, dirigez-vous sur les morceaux (humains) de "Cannibal Corpses" et sur le Lordi-esque "Better Shoot Yourself" qui se démarquent du reste grâce à leurs solos pointus et leurs refrains chantants. Par ailleurs, la première citée ne doit pas être confondue avec un groupe au nom similaire qui pourrait amener l’auditeur à penser qu’il va y trouver le Brutal Death Metal, qu'il suggère alors qu’il est plus proche de la Pop Rock classique des années quatre-vingts.

Au fond du cabinet, vous trouverez une seconde pièce qui contient une litanie sombre et légèrement ironique intitulée "We All Taste the Same" qui s’inscrit dans la même veine que celle d’Alice Cooper, tandis que le monstre de "Frankenstein" se rapproche plus de l’artère Sabaton-iène. Enfin, la fiole "The Chosen Ones" n'offre pas grand-chose de neuf par rapport à ses sœurs, mais elle ne se démarque pas non plus négativement.

Du reste, en plus de ses flasques originales, notre bon docteur et ses ouailles se permettent de revitaliser l'engouement pour la Pop des années quatre-vingts en reprenant en mode Résident Evil trois morceaux bien connus de cette décennie légendaire tels que : "You Spin Me Round (Like a Record)" de Dead Or Alive, "Bad Guy" de Billie Eilish, et "Beds are Burning" du groupe de Rock australien Midnight Oil, dans lesquels le chant et les guitares rauques permettent au groupe de s’approprier tous ces titres épiques comme s’ils étaient les leurs.

En définitive, bien que notre cher docteur et ses créatures n'aient réinventé la chirurgie musicale ni en genre ni en concept, ce « Hey Living People » reste malgré tout agréable à écouter (surtout la première moitié), et ce malgré les reprises bien réalisées. A l’évidence, ce disque n'a pas beaucoup de profondeur (voire pas du tout), et il pourrait être perçu comme disparaissant de lui-même en termes de perception conceptuelle. Néanmoins, dans sa livraison, il parvient tout de même à conserver un bon sentiment de plaisir et d'amusement qui se transmettront au patient.

Assurément, il reste à voir si ce nouveau groupe de morts-vivants autour de ce docteur de la mort peut s'établir comme un incontournable dans un futur proche (ou lointain). Bref, si vous recherchez juste le disque parfait pour les fêtes d'Halloween ou les festivals gothiques, achetez cet album et amusez-vous au maximum, mais, à l’inverse, si vous voulez quelque chose de plus sérieux, passez votre chemin.