Hexerei im Zwielicht der Finsternis

Liste des groupes Dark Ambient Aghast (NOR) Hexerei im Zwielicht der Finsternis
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18/20
Nom du groupe Aghast (NOR)
Nom de l'album Hexerei im Zwielicht der Finsternis
Type Album
Date de parution Mars 1995
Style MusicalDark Ambient
Membres possèdant cet album52

Tracklist

1.
 Enthrall
Ecouter01:36
2.
 Sacrifice
Ecouter05:37
3.
 Enter the Hall of Ice
Ecouter05:02
4.
 Call from the Grave
Ecouter06:03
5.
 Totentanz
Ecouter05:24
6.
 The Darkest Desire
Ecouter05:12
7.
 Das Irrlicht
Ecouter03:58
8.
 Ende
Ecouter03:32

Durée totale : 36:24

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Aghast (NOR)



Chronique @ Vinterdrom

23 Novembre 2010
Un feu follet à la lueur glauque survenu aussi soudainement que disparu … Voici comment l'on pourrait qualifier en une phrase le bref passage des norvégiennes de Aghast sur notre Terre, matérialisé par le dénommé "Hexerei im Zwielicht der Finsternis".
Un feu follet nous conduisant directement, infortunés voyageurs nocturnes, dans l'antre de Nacht et Nebel, adeptes de sorcellerie terrées au plus profond d'une contrée reculée, loin, très loin du monde des vivants, aux tréfonds d'un bois hanté dissimulant un lieu de culte maudit dont les portes s'ouvrent avec les nappes et notes minimalistes mais néanmoins inquiétantes de "Enthrall" sur l'effroyable vision d'un autel où se tiennent les deux prêtresses, entamant par leurs gestes sacrificiels et leurs incantations solennelles l'étape initiatique d'un rituel shamanique voué aux esprits damnés des défunts en proie à un maelström de peine et de tourments ("Sacrifice").

Invoquant les plus pernicieuses puissances par son dark ambiant résolument enraciné dans un occultisme païen, Aghast déploie son art en une aura profondément sinistre et glaçante. Loin des gimmicks introspectivo-contemplatifs que produisent la majorité des artistes du genre, la singularité de la chose stupéfie de prime abord, de même que l'usage des voix, non pas en simple juxtaposition du substrat instrumental, mais en faisant totalement corps avec lui.
Non pas des voix, le terme en serait bien trop revêtu d'une apparence humaine … non, "phonations" serait plus juste … des phonations jouant bel et bien le rôle d'instruments d'angoisse et de supplice, se faisant soupirs mortuaires ("Enter the Hall of Ice"), ricanements perfides dépeignant les plus diaboliques intentions ("Das Irrlicht"), susurrements rauques manifestant l'irrépressible désir de sang et de chair rongeant les créatures qui les exhalent ("The Darkest Desire"), psalmodiant mille et un sortilèges en des clameurs lancinantes ("Call from the Grave") ou impérieuses ("Das Irrlicht").
Le charme sépulcral agit insidieusement jusqu'à culminer sur l'état de transe de "Totentanz", où les cris d'exaltation s'élèvent de toutes parts et se mêlent aux battements caverneux d'un tambour mortuaire, intensifié par des résonances naturelles résultant de l'usage adapté du field recording et produisant l'effet de se sentir cerné par un souffle d'outre-tombe, englouti en des ténèbres insondables ne laissant aucune échappatoire si ce n'est le vide … le néant … la seule issue lorsque se volatilisent les ultimes crissements éraillés d'un violon plaintif, tandis que se referment les portes du lieu maudit, tels les battants d'un caveau suffoquant ("Ende").

Possédée par une entité éminemment malfaisante, des tréfonds de son cortex jusqu'au bout de ses crocs acérés comme des lames de poignard, l'hydre bicéphale Aghast injecte son venin d'un noir de jais et, sans employer la moindre corde de nature électrique, pourrait bien parvenir à méduser certains adeptes de black cru et primitif par ses sonorités organiques et ses textures altérées, suintant une pure authenticité sans aucune once de surfait.

Après avoir scellé en 1995 cet unique pacte avec Roger Karmanik, gourou de Cold Meat Industry et grand spécialiste du genre dark ambiant, accouchant d'une perle rare n'ayant que peu d'équivalents (si ce n'est les travaux de Wilt, Profane Grace ou les premiers Archon Satani), Tania "Nacht" Stene concentrera son influx créatif sur ses chères expérimentations electro, tandis que Andrea "Nebel" Meyer Haugen établira les dogmes de son projet pagan folk Hagalaz' Runedance, laissant pour seule marque de leur alliance un pur cauchemar comme il est rarement donné d'en connaître.
Une œuvre obscure, dont chaque nouvelle écoute produit la sensation d'exhumer un antique grimoire, d'en décrypter les formules sibyllines, révélatrices des plus terribles secrets, enterrés et condamnés à l'oubli des siècles durant …

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King_Sathanas - 25 Fevrier 2011: Excellente chronique ! C'est un album à posséder absolument.
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Commentaire @ Kuroikarasu

02 Fevrier 2005
Cet album est le seul et unique "méfait" de ce duo féminin composé des "ex" de Samoth (Emperor) et Fenriz (Darkthrone); celles-ci répondant aux doux noms de Nacht et Nebel (oui oui, il s'agit bien de LA Nebel d'Hagalaz'Runedance pour les amateurs de dark folk). Il s'agit donc d'une curiosité avant tout, mais attention, la musique présente est très intéressante et ça vaut le coup de récupérer ce cd. Le dark ambiant déployé ici est assez obscur, très ritualiste et incantatoire. Tous les morceaux sont différents les uns des autres et très difficiles à décrire parce qu'il se dégage un mysticisme incroyable de ces compositions. Le concept de l'album semble être la description des occupations nocturnes de deux sorcières et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on est tout de suite pris dans une ambiance très surréaliste, s'imaginant facilement au beau milieu d'une froide forêt en pleine nuit, autour d'un feu païen, en train de réciter je ne sais quelle formule cabbalistique ou ode à la Nature. L'atmosphère émanant de ces morceaux est tantôt grave et menaçante, tantôt joyeuse et folklorique. On a généralement pour chaque compo une nappe de son uniforme assez neutre sur laquelle viennent se greffer différents instruments (souvent des percussions "tribales") et "bruits" naturels comme le vent, etc... Le chant se résume à des "formules récitées", à des chuchotements ou encore, sur un morceau en particulier, à des "cris" extatiques. C'est très étrange mais on se laisse facilement porter par cette musique, en étant envahi par une multitude de sentiments contradictoires tels que la peur, la joie...
Je ne pense pas que tout le monde sera facilement apte à rentrer dans ce "trip" mais l'écoute de cet album est une expérience vraiment unique et ici, le terme de dark ambiant n'est vraiment pas usurpé. Une perle païenne et naturaliste à découvrir si vous en avez l'occasion et si vous trouvez ce cd qui se fait assez rare de nos jours.

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Commentaire @ VariaMosuk

22 Avril 2011

Sorcellerie pour la pénombre dans l’obscurité

Aghast est un groupe constitué de deux femmes, dont Andrea Haugen celle de Nebelhexë et Tanja Stene qui est l'ex-femme de Fenzir de Darkthrone. Alors voilà, le style musical de ce groupe est un genre de "Ritual Dark Ambiant" qui consiste à créer une atmosphère sombre et ténébreuse dans le seul but de vous transporter dans un voyage nocturne guidé par les deux sorcières maléfiques. Aghast nous évoque un album de Dark Ambiant vraiment fabuleux et unique qui se nomme "Hexerei im Zwielicht der Finsternis". A la première écoute pas de riffs de guitares ni de la batterie, mais seulement du clavier pour créer une musique stressante et malsaine. On entre dans l'univers de l'album dès le début de l'intro (Enthral) et ce n'est pas du tout la joie de vivre. On est immédiatement accueilli par des sonorités dérangeantes et des voix fantomatiques qui murmurent à vos petites oreilles. Vous êtes prévenus ! vous voilà dans un monde froid, triste et définitivement sombre. La preuve, vous allez entendre des rythmes macabres, moments sinistres et des vocaux féminins qui appellent au rituel. Ce n'est que le début de ce long voyage ténébreux aux huit chansons toutes aussi hypnotiques les unes que les autres qui vous rendra terrorisé.

"Enter the Hall of Ice" et "Sacrifices" nous donnent un beau frisson ! cris d'angoisse, nappes de synthés terrifiantes et quelques coups de violons plaintifs (d’après ce qu'on entend) qui mettent encore la pression à l'auditeur. La musique devient cent pour cent ritualiste à partir de ce morceau "Call from the Grave", une des pistes les plus stressantes de cet album, le tempo des claviers devient dérangeant, la voix qui appelle au sacrifice et on entend l'orage grogner en plein milieu de la nuit froide... résultat nous baignons dans un "Ritual Dark Ambiant" total avec le reste des chansons de l'album (Totentanz, The Darkest Desire et Das Irrlicht), on est tout de suite guidé par les battements de tambours et surtout par les cris de tortures et de désespoir qu'on se sent vraiment obligé de les supporter et les voix planent en tous sens, sans jamais définir leurs positions.Par contre, le calme règne dans certaines pistes, mais pas ce calme que souhaite l'auditeur, litanies inconnues, murmures angoissants et les claviers créent une ambiance suffisante pour capturer l’auditeur et le plonger dans une étrange humeur pour lui faire subir une démonstration vocale de la part de nos deux sorcières maléfiques, ricanements sardoniques, cris évocateurs et psalmodies étranges qui évoquent le désespoir et le mal-être.

Malgré les moments forts que l'auditeur a vécu, il y a toujours une fin tout simplement, comme tous les autres albums. "Ende", cette piste signifie la fin d'un long cauchemar, après un mélange mystique, malsain et mélopée sombre qu'on a vécu dans notre voyage ténébreux et cauchemardesque, les portes du lieu maudit se ferment sous les crissements maudits d'un violon vagissant. Ce projet est très certainement l’un des meilleurs albums dit ambiant le plus sombre, froid et malsain, Nebel et Nacht ont vraiment du mérite de ce qu'ils ont fait, ils ont laissé une trace indélébile dans l’âme du l'auditeur qui se souviendra très longtemps de cet album unique.

18/20

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