Liste des groupes Power Metal Crystal Tears (GRC) Hellmade

Même si l'on veut évoquer de manière concise l'histoire de Crystal Tears, il nous faudra inévitablement parler du batteur Chrisafis Tantanozis qui fut l'instigateur principal de ce projet fondé quelque part au cours de cette année 1997.

Sans entrer dans une litanie de détails pas nécessairement passionnants, et pour poursuivre dans l'exposé laconique des faits les plus marquants de la destiné du quintette, parlons également de ce premier album, Choirs of Immortal, sortis en 2006 et dont l'une des particularité fut de nous laisser entendre les chants de Natasa Pandreia, une femme donc, au registre très rauque nous évoquant, par certains aspects Federica De Boni (White Skull). L’œuvre qui suivit, Generation X, sortie 4 ans plus tard, fut, quant à elle, déterminante puisque, musicalement, le groupe y concrétisait ses velléités prompt à une expression plus rugueuse en adjoignant à son Heavy Metal jusqu'alors, somme toute, assez classique une composante Thrash non négligeable. Une direction qui, disons le d'emblée, sera confirmé sur ce nouvel effort, Hellmade, qui, en cette année 2014, s'apprête à sortir. Et elle le sera d'autant plus que nos cinq musiciens auront décidé de remplacer Ian Parry (Elegy, Consortium Project) par Søren Adamsen Adamsen (ex-Artillery), dont le timbre sera évidemment plus rugueux eu égards aux travaux qu'il effectua avec Michael Stützer et ses complices. Un choix qui ira donc dans le sens de cette radicalisation délibérée.

Dès les premières écoutes de ce plaidoyer de nombreuses chansons plaisantes viendront assez rapidement nous contenter. Citons, par exemple, les très réussis Destination Zero ou The Skies Are Bleeding. Mais aussi Out of the Shadows dont les couplets, et notamment leurs crescendos, auront des faux airs de Sole Survivor d'Helloween (Master of the Rings (1994)) et dont on regrettera, aussi, que les quelques voix gutturales graves présentes ne le soient pas davantage. Parlons encore de The Devil Inside dont certains passages nous feront irrémédiablement songer à la manière dont Tobias Sammet construit parfois ces morceaux (le premier couplet posé sur une ligne de basse et une ambiance très minimaliste ne seront pas sans nous rappeler, en effet, un titre comme Superhero (Rocket Ride (2006))).

S'agissant des excellents Resurection Suicide et Violent New Me, deux pistes redoutablement virulentes, elles seront sans doute les plus convaincantes de ce manifeste. Une des explications plausibles de ce constat tenant au fait que l'aspect le plus intéressant de ce mélange à la fois âpre et mélodique tiendra surtout l'auditeur en haleine grâce à sa facette la plus agressive. Ce faisant, dès que le côté belliqueux de cette musique sera un peu moins présent, le propos de ces Grecs deviendra moins immédiatement séduisant et sensiblement plus académique (The Devil Inside, Ever Alone, le sympathique Rock N Growl...)

Dans cet étalage un peu moins glorieux, parlons aussi de Beds Are Burning. Reprise du groupe australien Midnight Oil (Diesel and Dust (1987)), l'interprétation de Crystal Tears n'aurait sans doute manqué à quiconque si Chrisafis Tantanozis et les siens s'étaient abstenus de nous la proposer ici. Par indulgence, disons juste que cette reprise n'apporte vraiment pas grand-chose et que, bien au contraire, elle dénature l'originale en lui ôtant de cette folie douce insufflée par Peter Garrett savait la faire vivre comme nulle autre. Bref...

Troisième effort de Crystal Tears, Hellmade, fort de son savant mélange de Heavy Metal et de Thrash Mélodique (en une sorte de Heavy Thrash), sans complètement s'éloigner de la partition que ce collectif nous servit sur Generation X et nous offrant quelques aspérités supplémentaires, sera donc très intéressant à défaut d'être inoubliable. Le groupe serait toutefois bien inspiré d'abandonner quelque peu ses desseins les moins virulents, les plus convenus donc, pour se consacrer, presque uniquement, à ceux plus corrosifs dans lesquels, il semble bien plus apte à nous surprendre et à nous satisfaire. Du moins, selon votre humble serviteur.