Si vous faites un rapide tour de la toile, vous trouverez les méfaits de
Drowning Pool au sombre passé. Rappelons que leur chanteur originel est mort après leur premier album, disque de platine. Mais pour faire une ébauche rapide des affinités du groupe nous pourrions citer quelques formations avec qui les trois co-fondateurs ont partagé de nombreuses scènes :
Papa Roach,
System Of A Down,
Korn, P.O.D.,
Five Finger Death Punch ou encore
Black Label Society.
Hellelujah, sixième album de son état, a reçu les soins du producteur
Jason Suecof (
All That Remains,
Trivium,...) qui a su capturer « la mauvaise attitude » du groupe comme a pu le confier Jasen Moreno, chanteur et dernier venu dans le groupe.
«
Push » démarre cet opus avec une musique aussi simple que peut l'être l'efficacité de son refrain. Sans ironie aucune, ce titre passe dans vos veines aussi facilement qu'une dose d'un alcool diablement stimulant. D'entrée de jeu, saluons la maîtrise vocale de Jasen qui fait preuve d'une fureur étonnante.
Outre le fait que ses impressionnantes cordes vocales lui ont permis, depuis
2012, de reprendre le solide répertoire du groupe, dans « By The
Blood » il prolonge le plaisir. Ce premier single nous montre la combativité qui caractérise certaines facettes de
Drowning Pool. Cette entrée en matière nous donne bon espoir que cette suite de
Resilience est peut-être un retour à l'énergie du défunt
Sinner. Maintenant que vous avez dans chaque bras de l'agressivité en perfusion, voyons si vous pouvez apprécier la suite sans sourciller.
Le refrain de « We Are The
Devil » part d'un bon sentiment (ou d'un mauvais), mais la fin du titre s'avère lourde à force de nous marteler ces quatre mots qui se veulent possédés. Mais n'est-ce pas là une certaine marque de fabrique du groupe ? Tout de même un peu dommage pour un titre qui fait la paire avec une pochette d'album sombre et écorchée. D'autant que la partie instrumentale arbore un brin d'originalité au coeur d'une telle répétition de rage. «
Snake Charmer » pourrait presque être décevant pour la même raison. Sauvé par la folie du chant qui avance un mordant non négligeable. Avant de reprendre notre plaisir là où nous l'avions laissé, finissons avec cette vague d'adrénaline quelque peu édulcorée, et «
Hell To Pay » ou « My Own Way » qui nous rappelle la « belle période » de
Drowning Pool. Du bon groove aux limites du post-grunge, et vraie ironie pour cette fois-ci, car j'entend déjà certains détracteur du style dire : « ils font là, ce qu'ils savent faire sans aucun effort ». Peut-être même que nous pourrions lire ou entendre « un peu léger pour du Néo
Metal ». En effet, ces quatre titres, nous montrent que le cocktail n'est pas encore au maximum de son efficacité. Mais pas d'inquiétude, les grosses guitares vont largement vous tenir en allène jusqu'à la suite. Attention à « Another Name », ballade de l'album si l'on en convient. Une impression de tristesse qui en appel à certains démons tout en nous balançant des « la la la ! » dans le refrain. Autrement dit, un titre presque triste et loin de la rencontre avec cette entité qui révèle nos sentiments les plus vils.
La deuxième partie de l'album nous remet sur les rails du premier sang et des guitares aux riffs hachés par un chant énervé. «
Sympathy Depleted » nous amuse les tympans avec son ouverture aux sonorités presque orientales, débouchant sur une rythmique appuyée d'un gros son dévastateur. Mais c'est surtout « Goddamn Vultures » qui excitera les plus furieux d'entre vous. Son groove brutal et sa puissance mélodique fait la part belle à la guitare. Le ton du Néo
Metal est donné avec le duo Stevie Benton à la basse et Mike Luce à la batterie. Ils nous régalent ici avec un pont ouvrant sur un chant de bataille. Tout comme sur l'intro de « Stomping
Ground » où la force et le grave se donnent rendez-vous. C.J.
Pierce nous gratifie même d'un solo brièvement jouissif. « All Saints Day » termine l'album avec un train d'enfer.
Seul le fondu final pourra arrêter la machine dans cette course folle mêlant guitare stridente et caisse claire au tempo fracassant.
Hellelujah nous propose donc de gros riffs taillés à la hache, un chant digne du genre et même des refrains qui pourraient faire bouger les moins exigeants et hargneux des Néo Metalleux. Pour donner du relief, et inspirer un certain engagement envers leur pays, ils vont jusqu'à ajouter des introductions musicales d'antan en enchaînant sur un
Metal lisse et puissant. Des titres qui pourraient enflammer certaines radios, mais, si le but est d'ouvrir les portes de l'enfer, il sera peut-être nécessaire de bruler encore quelques doses d'endorphine. Un album qui a le mérite de mélanger toute la force qui a fait le passé du groupe tout en montrant une volonté de dévorer le futur.
Bon, pour moi, l'âge d'or de Drowning Pool, c'était les six ans avec Ryan McCombs. Je pense qu'il reste le vocaliste le plus charismatique de la formation. Avec Jasen Moreno, c'est juste du hard-rock/alternatif très très classique et en maintenant deux albums avec lui, le charme n'opère toujours pas. C'est pourquoi je m'intéresse plus aux compos de Soil...
On reste d'accord sur le fond et préfère aussi largement la forme que peuvent nous donner d'autres groupes de ce genre rare dans nos chroniques. A quand la chronique du nouvel Hacktivist ?
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