A New
Horizon, premier album des Brésiliens de
Tierramystica fut une formidable découverte. Il aura enchanté votre modeste obligé fort de ce mariage prometteur entre un
Power Metal très européen et une musique andine aux instruments exotiques divers et variés (flûtes de pan, ocarina, charango, craviola (instruments à cordes inspirés de la guitare) et autres bombo (gros tambour)). Ce mélange savoureux, ce
Power Folk
Metal séduisant, demandait encore à mûrir mais laissait déjà entrevoir quelques belles certitudes. Aussi, en cette année 2013, alors que ces fils spirituels d'
Angra, ces compagnons de voyage du défunt
Toccata Magna, s'apprêtaient à poursuivre cette aventure au son d'un
Heirs of the Sun, nous proposant, d'embarquer, à nouveau, pour ces terres inconnues et mystiques nées de leur imaginaire, rien ne pouvait nous réjouir davantage.
Au sujet de ce disque, commençons donc par dire que rien n'aura véritablement changé. Du moins musicalement. On notera simplement que les influences Prog du
Power Metal Ethnique de
Tierramystica seront un peu plus présentes. Ce qui, bien évidemment, ne constitue pas un défaut en soit mais qui, tout de même, aura pour conséquence de dénaturer un peu (et insistons sur le "un peu") l'art de ces natifs des terres de braises.
Et puisque nous en sommes à énoncer certains détails, débarrassons-nous aussi du chapitre concernant la production de ce nouvel opus en précisant qu'elle s'est grandement amélioré et qu'elle offre désormais un son plus compact et plus solide à l'ensemble. Une absolue nécessité dans le
Power Metal (et ce même si l'expression de cette formation est bien plus que cela).
Ces éléments précisés, abordons maintenant ce qui, s'agissant de ce disque, demeure une réelle satisfaction. Parlons de ce mariage heureux qui, lorsqu'il fonctionne, est tout simplement délectable. Clamons hauts et forts les plaisirs qui nous emportent à l'écoute de titres aussi réussis que Vision of the
Condor, que le véloce
Essence of the Pride, Myths of
Creation, que le rapide et superbe
Gate of Gods (Hayu Marca) ou encore que The Rise of the Feathered
Serpent (Quetzacoatl).
Malheureusement, au-delà de ces qualités évidentes, ce manifeste a aussi quelques défauts, dont certains assez fâcheux. Et puisqu'il nous faut en parler évoquons en premier lieu ces quelques petites maladresses que
Tierramystica commet parfois nous offrant, par exemple, quelques constructions où les différents passages se succèdent de manière un peu trop abrupte. Citons
Essence of Pride dont le bref solo final de guitare, ponctuant un énième break dévolu aux folklores amérindiens, nous donne à entendre une étrange rupture. Un changement presque incongru.
En second lieu, disons qu'il est fort regrettable de constater que ce disque souffre, une fois encore, de quelques erreurs s'agissant de l'enchaînement de ses titres. Ces derniers ne parvenant, en effet, pas à maintenir une intensité suffisante (et surtout égale) sur la longueur d'une œuvre laissant s'enlisant doucement dans ces rythmes moins ardents et ces très (trop?) nombreux passages folkloriques. C'est d'autant plus flagrant dès lors que le morceau Myths of
Creation aura laissé s'évanouir ses dernières notes et qu'à l'instar de son prédécesseur, ce
Heirs of the Sun nous permettra de découvrir une myriade d'endroits certes beaux, certes dépaysant, certes intéressants mais désespérément paisibles ((Shine à
Once Again, Men of
Earth (Mapuche), Llanto de mi Tierra, Inti Sunset...). Non pas que le calme et la douceur de ces charmants paysages baignés de lumières vives et de verdure luxuriante soient déplaisants mais on aurait cependant préféré qu'ils soient moins nombreux, moins présents et mieux disséminés, çà et là, au cœur de ce disque.
De surcroît, il faudra aussi insister sur l'omniprésence de ces instruments ethniques car elle pourrait assurément dissuader les moins fanatiques d'entre-nous. Elle pourrait même dérouter les plus indulgents. C'est dire. Bien évidemment, ce fait n'étant pas véritablement nouveau, puisqu'il aura toujours été l'une des signature caractéristique de ce septette, il serait difficile, et injuste, de lui reprocher aujourd'hui de poursuivre sur cette voie tribale. Néanmoins là où autrefois, il savait trouver un équilibre exquis entre ces différentes aspirations, le groupe semble désormais plus emprunté. Il peine à rendre ses inspirations les plus ardentes pertinentes et balbutie bien trop maladroitement, et bien trop souvent, son
Power Metal. Dommage.
Laissant, selon votre humble serviteur, un espace bien trop conséquent à son âme andine et ne parvenant pas véritablement à offrir à sa facette la plus
Metal toute sa splendeur d'autrefois,
Tierramystica, avec ce
Heirs of the Sun, déçoit.
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