Réunissez au sein d'une même entité des personnalités aussi fortes que celle du guitariste Vivian Campbell (dont le CV ferait pâlir d'envie n'importe quel six-cordiste novice puisqu'on y retrouve des formations telles que
Def Leppard,
Thin Lizzy,
Whitesnake, mais surtout
Dio), du, regretté, bassiste Jimmy bain qui nous a quittés depuis (et dont la carrière est au moins aussi enviable, sinon plus, que celle de Vivian puisqu'il fut l'un des artisans de formations telles que
Thin Lizzy,
Rainbow,
Scorpions et surtout
Dio), du claviériste Claude Schnell (dont le cursus ahurissant nous offre quelques collectifs aussi illustres qu'Impelliteri,
Doro,
Loudness et surtout
Dio) et du batteur Vinny Appice (dont le parcours sera presque aussi étourdissant que celui des autres puisqu'on pourra y découvrir des patronymes tels que
Black Sabbath,
Heaven And Hell,
Kill Devil Hill et surtout
Dio), que, de surcroît, vous affublez ce nouveau collectif du nom du second opus de ce même
Dio, et que vous sortez un disque baptisé
Heavy Crown, et les esprits les plus aprioristes auront alors tôt fait de penser qu'il s'agira là d'une œuvre, et d'un groupe, dont l'objectif sera de rendre hommage à l'un des plus grands chanteurs que le Heavy
Metal ait jamais connu.
Perdu. Car au-delà de ces signes évidents, il y aura une différence, et non des moindres, qui distinguera ce nouveau venu de
Dio puisque il ne jouera pas vraiment dans la catégorie qui fit la renommée du groupe de Ronnie Jame mais plutôt dans celle d'un
Hard Rock à l'esprit Bluesy dans l'exacte lignée de celui qui connut un énorme succès durant ces rudes années 80. User du terme "nouveau venu" pour qualifier ces Californiens est évidemment purement rhétorique puisque l'expérience impressionnante qui caractérise ces quatre là, auxquels on pourra également ajouter un Andrew Freeman aux chants (
Lynch Mob notamment) à la voix remarquablement voilée, nous pousserait plutôt à employer celui de "vétérans". Mais passons.
Ces cartes étant désormais sur la table, le plus dur restera cependant à faire. Il me faudra, en effet, dire que ce disque, hormis certains titres vraiment séduisants que j'évoquerais plus tard, sera d'une lourdeur assez déconcertante. Et que de ces chansons aux rythmes souvent pesants, auxquelles il manquera de l'allant ou peut-être des touches suffisamment Blues pour justifier une telle densité, ne naitra pas grand chose de satisfaisant (les difficiles
Devil in Me, Starmaker, Blame it on me ou encore, par exemple,
Curse the Day).
D'autres seront à mi chemin entre cette épaisseur stérile et quelque chose d'un peu plus enlevé et efficace (
Burn This House
Down, Already
Dead ou encore les deux versions d'
Heavy Crown).
Une fois ces pistes-là mises de côté, que restera-t-il encore à cet opus pour nous convaincre? Et bien les intéressants
Martyr, I am Revolution et Orange
Glow. Presque rien en somme.
Voilà typiquement le genre d'œuvre qui, eu égard aux énormes qualités de ceux qui en sont responsables, nous fera miroiter le meilleur et qui, au final, ne sera pas vraiment à la hauteur de nos attentes.
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