Heavens Edge

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18/20
Nom du groupe Heavens Edge
Nom de l'album Heavens Edge
Type Album
Date de parution 1990
Produit par Neil Kernon
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album36

Tracklist

1. Intro 01:28
2. Play Dirty 04:31
3. Skin to Skin 03:23
4. Find Another Way 05:07
5. Up Against the Wall 03:32
6. Hold on to Tonight 06:16
7. Can't Catch Me 04:31
8. Bad Reputation 06:43
9. Daddy's Little Girl 04:33
10. Is That All You Want? 05:54
11. Come Play the Game 04:04
12. Don't Stop, Don't Go 04:50
Total playing time 55:12

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Heavens Edge


Chronique @ adrien86fr

24 Décembre 2012

Baby was sixteen but she looked like twenty one..

A l’énoncé d’albums aussi divers et variés que les légendaires « Drastic Measures » de Kansas (1983), « Sign in Please » d’Autograph (1984), « Everybody’s Crazy » de Michael Bolton (1985), « Under Lock and Key » et « Back for the Attack » de Dokken (1985 et 1987), « Rage for Order » Queensrÿche (1986), « Boys in Heat » de Britny Fox (1989), « Tough it Out » de FM (1989) mais aussi les plus sombres et surprenants « Cuatro » et « Drift » de Flotsam and Jetsam (1992 et 1994), « Nevermore », « The Politics of Ecstasy » et « Dreaming Neon Black » de Nevermore (1995, 1996 et 1999), « Dahmer » et « Murder Metal » de Macabre (2000 et 2003), « Gore Obsessed » et « The Wretched Spawn » de Cannibal Corpse (2002 et 2004), « Anatomy is Destiny » d’Exhumed (2003), « Scars of the Crucifix » de Deicide (2004) ou encore « Annihilation of the Wicked », « Ithyphallic », « Those Whom the Gods Detest » et « At the Gate of Sethu » de Nile (2005, 2007, 2009 et 2012) ; que me répondrez vous ? Vous me citerez bien évidemment le nom du producteur communs à tous ces full lengths à savoir l’expérimenté et éclectique Neil Kernon ! Producteur anglais multicarte ayant roulé sa bosse pendant près de trente ans entre le rock progressif de Kansas et le technical death metal pharaonique de Nile, Kernon a également donné naissance en studio à un petit méfait vicieux de hard rock sleaze injustement oublié de nos jours auquel il convient de rendre un hommage ultime : le premier disque éponyme du dénommé Heavens Edge.

Heavens Edge voit le jour en avril 1987 à Philadelphie via la rencontre entre le guitariste virtuose d’origine chinoise Reggie Wu et le chanteur Mark Evans. S’étoffant avec les arrivées concomitantes du second six-cordiste Steven Parry, du bassiste George « G.G. » Guidotti et du batteur David Rath, le désormais quintette pennsylvanien squatte sans relâche les planches des clubs rock locaux les plus en vue du moment tels le Empire Rock Room et le Trocadero Theatre de sa ville natale très européanisée de Phila ou encore le Galaxy Rock Club de Pennsauken dans le proche et frontalier New Jersey. Auteur de prestations scéniques flamboyantes notamment grâce aux étincelles guitaristiques du sino-américain Wu et assurant avec brio son autopromotion via une five-song demotape à succès, Heavens Edge ne tarde pas à s’attirer les faveurs inconditionnelles de nombreux followers en grande partie clitorisés, de la presse spécialisée et plus précisément du magazine britannique Metal Forces qui lui consacre alors un article louangeur dans ses pages underground mais également de sept A&R de maisons de disques ayant pignon sur rue subjugués par le talent et la classe incontestable du combo. Signant finalement le groupe après un suspens quasi insoutenable, l’écurie Columbia Records envoie Mark Evans et son gang enregistrer à domicile son premier album dans les studios Kajem/Victory de Gladwyne sous les directives de Neil Kernon. L’éponyme « Heavens Edge » sort donc en 1990 sous le catalog number C 45262.

Les innombrables heures passées minutieusement à fouiller de façon archéologique les sombres et poussiéreuses sphères du hard rock à midinettes des sacro-saintes années 80 finissent toujours par payer. Le salaire en question ? Aucun pécuniairement parlant, mais la récompense immatérielle d’avoir le plaisir inestimable de découvrir des groupes aujourd’hui oubliés dont la masse semble se foutre éperdument, certainement davantage préoccupée à rester dans sa zone de confort des entités surmédiatisées et cotées en bourse remplissant les arenas et vendant des t shirts à 50 $ sans ne jamais daigner s’intéresser à des combos similaires ayant été moins gâtés par la Providence. Dieu reconnaitra les siens… Coup de gueule contre les pseudo-passionnés mais véritables fashionistos/posers qui polluent les concerts et festivals grand public à part et en attendant patiemment la sentence divine, situons-nous justement au bord du paradis à mesure que raisonne l’introduction solennelle de ce premier effort marquée par un roulement de batterie vicelard couplé à quelques remixs de refrains de titres à venir, le tout laissant présager l’écoute d’un full length ayant probablement sorti les grands moyens pour convaincre un auditorat hair metal dont le style favori vit ses dernières heures sans vraiment trop le savoir. Premier véritable morceau du disque, le foncièrement bad ass et mid tempo charismatique « Play Dirty » révèle à la terre entière un hard rock carré et bien produit, mettant en scène des musiciens talentueux parmi lesquels le vocaliste Mark Evans dont le timbre n’est peut être pas sans rappeler ci et là celui de Ted Poley de Danger Danger mais surtout le shredder Wu dont l’aisance indéniable et la folie ne peuvent qu’interpeller l’amateur de guitar heros surdoués estampillés 80’s. Pratiquant donc un hard rock commercial inspiré et non moins efficace mais hyper conventionnel collant ainsi d’une façon on ne peut plus orthodoxe aux standards de son époque, Heavens Edge prend plaisir à assener l’auditeur de compositions à refrains plus catchy les uns que les autres à l’image du single vitaminé « Skin to Skin » sur lequel Reggie Wu équipé en bandoulière de son Ibanez 540S rouge rosée fait encore et toujours des ravages, du surprenant « Can’t Catch Me » aux accents speed/thrashy prononcés trahissant de fait le remarquable souci de variété du quintette de Philadelphie ou encore du sublime et épique « Bad Reputation » dont l’intermède six cordique solitaire du classieux chinois renverra une énième fois à leurs études les branleurs de manches Jim Harley du dimanche après-midi.

Paradoxe intéressant d’un opus enjoué mais notablement représentatif (trop ?) d’un temps glorieux et irretrouvable où l’aseptisation et le conformisme sont d’extrême rigueur pour qui veut conquérir le tube cathodique de MTV, la bande FM de KNAC 105.5, remplir en headliner les plus grandes arenas du pays et en conséquence pouvoir se la jouer rock star ultime et imprévisible, « Heavens Edge » s’avère être comme énoncé plus haut empreint d’une identité pluridimensionnelle lui permettant à juste titre de divertir l’auditeur le temps de ses douze pistes et de parvenir à sortir d’un lot où les ersatz de Mötley Crüe et de Bon Jovi sont légions. Pertinent symbole de cette variété d’influences constructive avec le rouleau compresseur « Can’t Catch Me », nous relèverons le jamming et bluesy « Is that All You Want ? » enregistré en live ou mixé comme tel, morceau sympathique voyant Wu se faire plaisir au bottleneck et rappelant ainsi les moments les plus mystiques du grand frère Cinderella. Cahier des charges et retour sur investissement de Columbia Records obligent, ce premier effort éponyme du injustement méconnu Heavens Edge contient son lot de ballades et autres complaintes à faire s’effondrer les bad boys virils et expérimentés que nous sommes tous ou presque. La fiévreuse et finalement énergique « Find Another Way » et sa magnifique intro d’harmoniques ayant le mérite de ne jamais sombrer dans le sentimentalisme niais et stérile à la Nelson d’abord, mais aussi l’indescriptiblement puissante et tamisée « Hold on to Tonight » faisant irrémédiablement dans le grave et le cristallin pour donner naissance à une mélopée urbaine et nocturne dont la solennité parait être décuplée par des nappes de synthés de circonstance que n’aurait sans doute pas renié Kasey Smith sur le premier excellent Danger Danger (1989, Epic Records). Petit bémol de l’album, l’énergique mais finalement dispensable « Daddy’s Little Girl » qu’il sera difficile de considérer tel un titre à hauteur de la facture globalement qualitative de la première galette éponyme d’un combo alors prometteur mais brisé dans son élan de conquête des charts et du monde un sinistre soir de fin 1990 où suite à un gig donné à l’Empire Rock Room de Phila juste avant de partir en tournée domestique défendre « Heavens Edge », un déséquilibré que les bouncers avait initialement poussé hors du club revint se faire justice devant la salle en tirant sur la foule et touchant à l’occasion le bassiste George « G.G. » Guidotti à la poitrine. Aucun mort, mais un groupe choqué incapable de prendre la route au grand dam de son label qui sentant de plus le vent âpre de Seattle se changer en tempête, l’éjecta manu militari de son roster. Clap de fin sous les coups de feu et les sirènes retentissantes de la Philadelphia Police Department, circulez, plus rien à voir.

A l’image de l’ultime et infaillible « Don’t Stop, Don’t Go » ayant en charge de clôturer les débats, le premier effort éponyme du flamboyant Heavens Edge constitue un album inspiré et ultra efficace d’un hard rock d’obédience sleaze dont on ne peut que louer les velléités de proposer une création originale et recherchée malgré un contexte environnant inévitable où le conformisme et l’auto plagiat entre hair bands font rage. Sublimé par une production puissante seyant à merveille des compositions pour la plupart accrocheuses dont chacun prendra plaisir à beugler les refrains le matin sous la douche, « Heavens Edge » place sous les projecteurs un chanteur charismatique en la personne de Mark Evans, mais surtout un guitariste soliste virtuose claquant des soli extra terrestres à faire pâlir les Steve Vai en herbe confondant vitesse et précipitation. Debut album fluide et varié d’un combo banni par le destin, « Heavens Edge » parviendra cependant à grimper tant bien que mal jusqu’à une 141ème place du Billboard 200 sans pouvoir être promu sur scène. Amateurs des entités légendaires et immuables du sleaze rock/hair metal de la bonne époque, vous savez ce qu’il vous reste à faire pour empreindre ce monde infect d’un peu plus de justice.

5 Commentaires

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ZazPanzer - 24 Décembre 2012: Chronique passionnée, j'attends cependant celle de Noël demain lol !
Je prendrai certainement ce disque d'ici quelques temps, peut être pour fêter le retour du printemps, ce style me parlant plus avec un peu de soleil. Je ne sais pas si c'est par ce que tu as évoqué le premier FM que j'y pense en écoutant l'extrait, notamment au niveau du rendu des chœurs, le producteur a fait du bon taff.
Enfin concernant la S540, je ne savais pas qu'elle existait en rose, ce qui est possible; je pense cependant que celle utilisée dans le clip est rouge, comme la mienne, et que "l'effet rose" vient des spots. Une guitare que j'adore, utilisée par Satriani époque "Not Of This Earth". J'avais cependant demandé à mon luthier de changer le vibrato d'origine qui manquait d'amplitude.
MarkoFromMars - 25 Décembre 2012: Me voilà de nouveau face au mur, certes pas infranchissable, de mon ignorance.
Encore une chronique bourrée d'informations détaillées et qui ne sent définitivement pas la bâclitude.
Merci Adrien.
adrien86fr - 25 Décembre 2012: Merci pour vos comms les gars ;-)

@ Didier : analyse intéressante, je placerai mon écoute sous cette perspective quand je ferai retourner le disque.

@ Zaz : Après vérif notamment sur la vidéo sur certains plans, la guitare de Reggie Wu semble bien rouge, tirant cependant vers le rose suivant l'éclairage. Je corrige ça, en coupant néanmoins la poire en deux ;-)

Je n'ai pas eu la motivation de chroniquer du shred sous le sapin, chronique d"Holiday Strings" de MAB reportée à dans un an.. Pour me rattraper néanmoins, une petite chronique d'un sleaze motherfucking rock gang bien bad ass ce soir même..
ELECTRICMAN - 15 Novembre 2014: Très bon groupe que j'ai découvert il y a peu grâce à l'excellente radio U.S HARD ROCK HEAVEN dont le fond de commerce est essentiellement composé du meilleur du hair-metal des années 80 et 90. Rien que cette semaine elle m'a fait découvrir SARAYA, COLD SWEAT, CRY WOLF, MCQUEEN STREET et WIDOWMAKER du père Dee Snider.
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