Hear the Chief Moo Downtown

Liste des groupes Metal Industriel Klymt Hear the Chief Moo Downtown
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15/20
Nom du groupe Klymt
Nom de l'album Hear the Chief Moo Downtown
Type Album
Date de parution 17 Juillet 2013
Style MusicalMetal Industriel
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Concrete Mantra
2. Impulse
3. Mother of a Trembling Heart
4. We'll Find a Use for Your Laugh
5. The Low
6. After Me, the Flood
7. Cactus
8. Roads

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Klymt


Chronique @ Eternalis

19 Août 2013

"Hear the Chief Moo Downtown" pourrait leur permettre de passer à la vitesse supérieure...

Tout est devenu si facile désormais que sortir un premier album full lenght complet est devenu l’apanage d’une multitude de combos tous plus inintéressants et peu professionnels les uns que les autres, ne faisant qu’enfoncer une certaine médiocrité ambiante que les fans et les musiciens reconnus sont les premiers à critiquer.
Composer rapidement, enregistrer en home studio, faire un artwork sur photoshop, envoyer une flopée de mails pour avoir de la promo…des dizaines s’y sont essayer et une grande partie s’y cassent les dents dès les premiers retours, alors qu’ils n’ont que quelques mois d’existence.

Pourtant, il existe encore des groupes qui font les choses « à l’ancienne », en cravachant un certain temps avant de se trouver, recherchant un son et une identité personnelle, se tentant à l’exercice de la démo avant d’attaquer véritablement un premier disque. C’est ainsi que Klymt, pourtant existant depuis 2005 et ayant à son actif deux démos, ne franchit se premier cap qu’après ces huit ans. Lorsque l’on entend le résultat, on aimerait que d’autres suivent ce chemin de sagesse et de tâtonnement intérieur car "Hear the Chief Moo Downtown" est tout sauf un disque réalisé à la va-vite et aussitôt entendu qu’il n’est déjà oublié.
Peu évident au premier abord, la musique industrielle de Klymt, tenant autant de l’indus que du noise ou de la cold wave, voir de la pop ou de l’electro, peut sembler relativement opaque et difficilement accessible. Plusieurs noms viennent à l’esprit après plusieurs écoutes, autant dans le son que dans le rendu, aussi divers et variés que Daft Punk, Kavinsky, Cliff Martinez (l’auteur de la BO de "Drive", "Contagion" ou encore le récent "Only God Forgives"), Nine Inch Nails ou parfois My Own Private Alaska pour le côté déchiré. Autant dire que le groupe ne joue ni sur la technique et encore moins sur la vitesse. Tout est question d’ambiance, d’expérimentation sonore et d’un souffle glacé et robotique qui glisse dans ces veines mécaniques et pourtant terriblement humaines et désincarnées (que de paradoxes me direz-vous !).

"Concrete Mantra" débute l’album et la première chose qui parait évidente est l’influence de Kavinsky (ayant fait un véritable carton avec la BO de "Drive" également). Le chant est complètement passé au vocodeur pour un résultat très intéressant et alternant la mécanicité d’un robot avec la tristesse désenchanté d’une âme humaine. Les synthétiseurs se paient évidement une importante part du lion, qu’ils soient électroniques ou ambiants en nappes, prenant une place prépondérante dans le spectre sonore (ces incursions de cuivres sont par exemple fameuses). Les guitares sont présentes pour apporter une épaisseur sonore supplémentaire, un mur de son rendant l’ensemble plus sombre et crasseux. Cependant, dès "Impulse", on comprend également que l’album sera varié et qu’il jouera sur une multitude de tableaux. Plus proche d’un Lycosia, ce second titre se veut donc plus pop et « chanté » (même si la technique vocale n’est pas particulièrement maitrisée), avec une grosse ligne de basse et un côté électronique moins sombre et plus dansant. "We'll Find a Use for your Laugh" est même encore plus pop puisqu’il propose un refrain beaucoup plus marquant et distinct tout en proposant des mélodies vocales plus réussies que l’on pourrait assimiler à du Depeche Mode dans tous ce qu’il peut avoir de lumineux et accessible.

A l’inverse, "After Me, The Flood" intègre des éléments plus dissonants et malsains, laissant plus de place à la guitare ainsi qu’aux riffs qui prennent ici la première place, délaissant les claviers au rang d’arrangeurs afin de distiller une ambiance lourde et suffocante. Le chant sert de point de repère dans ce dédale schizophrénique dans lequel quelques notes d’orgue viennent pointer, comme une litanie maudite et cathartique (l’impact vocal d’un Mika de MOPA n’est alors plus très loin). Le chant au vocodeur complètement déshumanisé revient de plus belle sur le génial "Mother of a Trembling Heart", très simple dans la structure mais qui décuple ses émotions par cette désincarnation vocale, cette impression qu’un esprit plutôt qu’un être humain s’adresse à vous. Il est d’ailleurs presque dommage qu’une partie plus rock s’incruste dans le centre de la composition car il apporte une chaleur pas forcément nécessaire (surtout que, encore une fois, le chant est bien moins convainquant dans ce registre). "Roads" permet de rallier ces différents mondes en une osmose musicale de sept minutes, très cohérente et permettant d’entrouvrir une porte sur l’avenir, sur ce que sera Klymt dans un prochain album qui pourrait s’avérer être celui de la révélation.
Car les français réalisent objectivement un sans-faute avec ce premier album. Nous pourrions redire sur la qualité de certaines parties vocales, sur la répétitivité de quelques plans ou sur le son de batterie par exemple mais se serait passé à côté d’un énorme travail de composition et d’interprétation. Klymt s’est mis toutes les cartes de son côté pour faire parler de lui dans un monde très underground où il est fort peu évident de percer. "Hear the Chief Moo Downtown" pourrait leur permettre de passer à la vitesse supérieure…que les amateurs des influences nommées ne se privent pas, le plaisir est à leur porte…

1 Commentaire

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MikeSlave - 19 Novembre 2013: Vu en live sur Rouen des années avant...y a rien de metal dans ce combo...c'est original, bien foutu mais ce n'est pas un groupe de metal... merci pour excellente chronique en tout cas.
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