Heal

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17/20
Nom du groupe No Terror In The Bang
Nom de l'album Heal
Type Album
Date de parution 12 Janvier 2024
Labels Klonosphere
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Hostile
 03:56
2.
 Retch
 05:51
3.
 Insolent
 04:03
4.
 Monster
 05:42
5.
 Lulled by the Waves
 04:12
6.
 Palindrome
 03:14
7.
 OD
 04:01
8.
 heal
 05:24
9.
 King with No Crown
 04:44
10.
 Warrior
 04:34

Durée totale : 45:41

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No Terror In The Bang


Chronique @ JeanEdernDesecrator

09 Fevrier 2024

Voyage intérieur en cinémascope

"There is no terror in the bang, only in the anticipation of it."
Alfred Hitchcock

Il y a des artistes dont l'originalité n'a pas besoin de se proclamer, car elle émane de leur musique comme une évidence. En quelques mesures, la première fois que j'ai découvert No Terror In The Bang, leur metal experimental et progressif aux allures de musique de film, allié à la voix de sa chanteuse Sofia, m'ont vite donné l'envie d'écouter l'album en entier...

J'étais passé à côté des premiers pas du groupe, mais il n'est jamais trop tard pour réparer cette lacune. No Terror In The Bang est né en 2019 à Rouen sous l'impulsion du batteur et multi-instrumentiste Alexis Damien (Carnival In Coal, Pin Up Went Down, Wormfood,...) et de la jeune Sofia Bortoluzzi qui oeuvrait plutôt dans le hip hop à l'époque. Des profils variés complètent le line-up avec Romain Greffe au piano, spécialisé dans les musiques de films, Etienne Cochin (ex-Aeslesya) et Clément Bernard aux guitares , ainsi que Brice Bouchard à la basse, tous musiciens confirmés de la scène rouennaise.

Après un premier LP "Eclosion" à la gestation sous confinements, c'est sans contraintes extérieures que ce nouveau disque a mûri. Alexis, jusque-là principal compositeur de NTITB, a cette fois-ci partagé cette tâche avec Sofia, Romain et tous les autres membres. Après une phase de pré-production en mode home studio, ils ont enregistré pendant dix jours au studio de Sébastien Langle, la touche finale du mastering ayant été apportée par Pierrick Noel.
C'est chez Klonosphere que les Normands posent leur deuxième jalon, ce qui marque une progression en accord avec leur univers musical sophistiqué. "Heal" est un concept album autour du du combat, qui fait suite aux thème plus introspectif LP "Eclosion", et illustré à nouveau par un artwork de Louise Dumont.

Pour qualifier leur musique, on pourrait leur coller l'étiquette de metal expérimental, qui peut dévier sur le djent, le prog avec ses mesures rythmiques impaires ("Retch"), ou l'industriel en reflets tétanos... mais aussi du jazz, du trip hop, et bien sûr les BO de films. La musique de NTITB forme un tout où les arrangements ont autant d'importance que le reste, parfois en arrière plan, parfois sur le devant de la scène. Il peut y avoir énormément de couches musicales, autant au niveau des instruments, des arrangements ou du chant. On se retrouve plongé dans des intermittences oniriques qui ne dépareilleraient pas sur une BO de Tim Burton, avec des notes de piano au millimètre délicieusement pétées ("Hostile"). La seule micro réserve que je pourrais faire est justement au niveau des notes clavier à la dissonance de film d'horreur, dégainées un peu trop automatiquement, comme sur le début de "King With No Crown", où un arrangement plus nuancé aurait bien mieux collé à mon sens.

Ce qui ressort le plus dans les tableaux dépeints dans "Heal", c'est sans conteste la voix de Sofia Bortoluzzi, aussi nuancée qu'elle est versatile, comme si Gwen Stephani (No Doubt) avait été croisée avec Bjork, une chanteuse de soul, et Lena Scissorhands (Infected Rain) ou Tatiana Shmayluk (Jinjer). Elle peut vous emmener d'un club de Jazz feutré à la porte des enfers, d'un claquement de doigts, ou de manière plus lente, comme une fée qui se transforme en louve-garou. Sa voix peut prendre presque tout l'espace, sur quelques notes, comme peut le faire Bjork, sur la première moitié de "Monster" ou "Lulled By the Waves" qui commencent de manière intimiste et dépouillée, avant d'exploser en douceur.
Les passages calmes, intenses et nuancés, tels des retours dans un cocon fœtal, sont la grande force de No Terror In The Bang, qui utilise cette énergie élastique pour démultiplier la tension qu'il laisse exploser ensuite. Le milieu de l'album est comme un voyage intérieur, qui atteint son coeur dans la beauté éthérée et étrange de "Palindrome", le questionnement d'une âme au milieu d'un univers cybernétique où flottent quelques errors clignotants.


Pour résumer simplement, "Heal" est vraiment un superbe album d'un bout à l'autre. Je ne peux m'empêcher de voir en No Terror In The Bang une évolution de Pin Up Went Down, dont j'avais adoré l'album "2 Unlimited", qui reposait sur la même association d'une musique aux contrastes extrêmes et d'une voix féminine très charismatique, celle d'Asphodel, et on trouvait justement le batteur Alexis Damien aux commandes. Le sextet a produit un superbe disque, qui sera potentiellement la deuxième partie d'un triptyque, si les Normands poussent un jour à bout leurs ambitieuses visions.




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