Il n’est plus « 6 :00 AM » pour les Manosquins de
Azyd Azylum, il est plutôt l’heure pour eux de confirmer les bons espoirs sortis du petit trois-titres précédent. Bien aidé par une production aux petits oignons chez Thibault Chaumont, habitué du
Metal Extrême pour avoir bossé, entre autres, avec
Klone,
Trepalium ou encore
Gojira, le groupe provençal se décide à libérer une nouvelle fois la bête dans un Hardcore brutal et surpuissant avec ce «
Head or Tails ».
Et alors que nous sommes en droit de vouloir headbanguer, le groupe entend poser davantage ses ambiances avec une introduction surprenante, mais pas désagréable pour autant. Très courte, « Asylum Opening » s’ouvre sur violon et violoncelle, pour une petite minute de cordes atmosphériques avant de lâcher le monstre avec la brute « Fairy’s
Hell ». Guitare acérée et agressive, batterie lourde entre simili-blast et jeu tout en puissance, duo de vocaliste rappelant les grandes heures de
Black Bomb A, avec un screameur criard et un growleur plutôt puissant, mais dont les transitions de voix seront beaucoup trop nombreuses et brouillonnes.
Mais très vite, le plaisir redescendra de plusieurs crans tant la plupart des pistes auront toujours tendance à répéter les mêmes élans musicaux, s’orientant sans cesse dans des contrées similaires, à base de rythmique Punk/Hardcore et de brefs passages
Death pour une violence toujours plus malsaine. Ainsi, sur la forme, « The
Blood Symphony of a Working Day » et «
Head of Tails »-titre se font échos du titre précédemment cité, tout comme « Unity », qui propose toutefois des growls parfois proches de la vitesse de prononciation du Hip-Hop (
Black Bomb A, vous avez dit ?) et des guitares parfois plus mélodique en même temps qu’une basse très entraînante, alors que « Body Suffering » se contentera d’apposer des atmosphères bien plus lourde, toujours très classique, essayant de brefs passages plus Punk, mais insuffisamment développé pour en être véritablement intéressant.
D’ailleurs,
Azyd Azylum tente deux percés dans des horizons plus posés. «
In Memory » démarre de façon plus délicate, les guitares montant progressivement, du plus clair jusqu’à des saturations plus atmosphériques. Si tout n’est pas forcément dans le bon ton et semble davantage ressembler à un enchevêtrement d’ambiance, la voix a clairement du mal à convaincre sur la première partie de la piste. Les hurlements ne diffèrent que trop peu, et faire du growl brute sur cette forme de douceur n’est pas franchement judicieux, alors que le scream convient vraiment parfaitement à diffuser cette ambiance plus mélancolique sur les parties plus agressives du titre. Mais dans l’ensemble, la trame tient la route. Pour finir, la présence de «
Lady Britany », titre de l’EP précédent, en version acoustique. Musicalement, tout est en détente, le duo acoustique/violoncelle fonctionne à merveille, mais les mêmes réserves se portent sur la présence, judicieuse ou non, du chant hurlé, qui apparaîtra trop souvent à la ramasse et pas suffisamment dans la diffusion d'ambiance plus céleste. Ces deux titres apparaissent au final bien plus comme des bonnes idées à exploiter et pas suffisamment comme de bonne réussite.
Un peu comme cet EP, tout compte fait. Si «
Head or Tails » n’est pas un mauvais disque, loin de là, il ne bouscule au final pas grand-chose dans le monde de la musique brutale, demeurant seulement un bon disque qui devrait trouver sans nul doute une dimension beaucoup plus imposante en live, la linéarité de la production studio et la monotonie croissante étant beaucoup plus préjudiciables sur disque.
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