D'aucuns, attirés par l'éclat du nom de celui qui, comme la plupart d'entre-nous le savent, officie en tant que batteur du plus emblématique groupe de
Hard Rock "australien" (à savoir AC/DC), pourraient bien déchanter à l'écoute de ce projet tant celui-ci est loin de tous ces poncifs établis par
Angus Young et ses comparses.
Sans entrer dans un inventaire fastidieux détaillant ces différences, parlons tout de même de l'une des plus frappantes. Les chants. Ici, ils évolueront essentiellement dans un registre médium et ils instaureront un climat très singulier octroyant à ce disque une âme particulière. Une ambiance distincte aussi mise en exergue, d'ailleurs, par des guitares et des mélodies souvent sans âpretés et sans cette intensité propre aux mouvances qui nous intéressent ici.
En réalité, la vérité crue mais pourtant indéniable que recèle cet opus concerne sa nature profonde dévolue, essentiellement, à un Rock pourvu, parfois, de quelques accents succinctement Bluesy. Rien de critiquable si ce n'est qu'il faudra que chacun ait bien conscience de ce fait à l'heure fatidique où il devra faire son choix.
Mais revenons à ces intonations Bluesy venant émailler ce manifeste, car il nous faudra insister sur une autre évidence frappante. En effet c'est dans l'expression de cette musique aux stigmates si chère aux John Lee Hooker, Muddy Waters et autres Big Joe Williams que ce trio excelle. Citons les excellents Sun Goes
Down (un titre dans lequel votre humble serviteur, esprit retord s'il en est, ne pourra s'empêcher de trouver quelques similitudes avec le Rock My
Universe des Californiens de
The Four Horsemen (Gettin' Pretty Good at Barely Gettin' by...(1996))), 40 Days, Repo Man ou encore, par exemple, When I Get My
Hands On You.
Ajoutons à cette liste un Bad Move aux guitares particulièrement saturée et dense qui parvient aisément à nous séduire.
Ces pistes, éminemment appréciables, seront, pour certaines, habillées de voix un peu plus rugueuses, nous évoquant légèrement Lemmy Kilmister.
Si certains aspects, et certaines pistes, de ce manifeste nous séduiront donc sans souci, en revanche, il n'est pas sûr que des morceaux aux mélodies aussi allègres que celles de Crazy ou à l'allure aussi délibérément Rock de certaines autres y parviendront aussi facilement. Encore une fois, tout dépendra du degré d'éclectisme de chacun.
En outre, il nous faudra encore une fois bien insister sur l'aspect très musical d'un disque sans grandes démonstrations agitées et remuantes. Ici, même si certains riffs seront bien, quant à eux, un peu plus dynamiques, l'essentiel est ailleurs.
S'agissant de
Phil Rudd, fidèle à lui-même, bien calé dans ses temps et ses mesures, il nous gratifie d'une prestation sans exubérance et très clinique. On pourrait d'ailleurs se demander quel sera l'intérêt d'un tel disque estampillé de son pseudonyme alors qu'in fine, l'artiste se sera aussi peu mis dans la lumière. Le mystère demeure.
Pas sûr donc que ce
Head Job parvienne à convaincre un large auditoire tant son visage manquant parfois d'aspérités et d'ardeurs pourrait dérouter les moins ouverts d'entre-nous. Il possède néanmoins quelques belles qualités, et notamment sa facette la plus Bluesy, qui, à défaut de nous subjuguer, seront toutefois appréciables.
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