Un logo à la old-
Sepultura, un patronyme reprenant un célèbre titre de
Slayer et une pochette affublée de codes horrifiques bien connus, le premier abord avec ce premier album d'
Aggressive Perfector ne fait pas dans la dentelle. Pourtant, point ici d'ersatz des deux anciens monstres sacrés du thrash des eighties. Tout au plus pourra t-on relever quelques réminiscences du Show No
Mercy précurseur des Californiens (le début de "
Vengeful One") au gré de quelques départs de morceaux chez
Havoc At the Midnight Hour, premier disque de la formation Mancunienne. Pour le reste, le trio lorgne plutôt du côté d'un groupe de la NWOBHM survitaminé qui aurait copulé avec le Midnight le plus traditionnel.
Les bases étant posées, ce disque contient 8 morceaux pour 37 minutes bien énergiques, entamées par un orgue tout droit sorti de la
Hammer donnant le ton d'un assemblage tout compte fait réussi. En effet, les premières écoutes pouvant faire penser à un ersatz de Midnight, avec son lot de réverb' dans les vocaux, finalement volubiles, il s'avère que l'assiduité auditive permet à la dextérité et au sens du groove de la petite bande de prévaloir et de donner à l'auditeur un album frais et assez varié (on passe par plusieurs sous-genres revisités en gros le
Venom le plus accrocheur, en piochant chez
Tank voire
Exciter et même Motörhead - sur "Chains of Black Wrath" par exemple - dans certains passages).
Le pire, c'est que sans rien inventer ("
Turbo Evil"), on se prend à taper du pied et à marquer le rythme tant le trio anglais sait marcher sur une énergie presque punk, ô combien simple et remarquable. Alors bien sûr, l'ombre et la réussite de Midnight, one-man band qui joue à peu de chose près dans la même cour, est très présente. Peut-être un peu trop ? Notons quelques passages un poil décalés (les vocalises de "
Land of
No Return" peuvent faire débat), mais aussi sur ce même titre les leads tournoyants du plus bel effet, qui donnent une dimension plus profonde à un schéma de base en apparence moins malin qu'il ne l'est en réalité. Comme chaque titre possède son propre thème fort et qu'il n'est nul besoin d'épater la galerie par des boucles et plans trop longtemps répétés mais néanmoins efficaces (la partie instrumentale jusqu'à le seconde minute incluse de "Into the
Nightmare", avant que ça s'emballe avec le break à 3'10"), l'album s'avale facilement à priori, mais possède suffisamment d'atouts pour avoir une durée de vie supérieure aux prévisions. Quelques "ouh" à la Tom
Warrior agrémentent l'ensemble manière de ne pas oublier les grands Anciens.
Finalement plus addictif et efficace qu'il n'y paraît,
Aggressive Perfector s'avale comme une bonne bière, au goût plus fin qu'il n'y paraît. Puisant sa source dans la NWOBHM la plus dure, et en y rajoutant des ingrédients nobles,
Aggressive Perfector porte finalement assez bien son nom. A condition de ne pas y avoir un clone de
Slayer, le trio réussit un petit exploit en rendant intéressante sa mixture sur un premier jet qui demande un peu d'attention pour aller au delà de l'ersatz de Midnight que le groupe anglais reste forcément, malgré tout, à cette heure. M'enfin, avec un peu de temps, et des titres de la trempe du final "
Seven Gates", tout en plans de grattes Maideniennes toute première période, gageons cette ombre là se fera moins présente à l'avenir.
Merci pour la chro. J'ai écouté le disque sur YT. Rien de nouveau sous le soleil (?) anglais mais l'ensemble comme tu l'as écris permet de passer un bon moment. Perso, j'aime bien les vocaux et ce feeling punk qui ressort parfois. Merci donc pour la découverte.
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