Infinite Spectrum est un groupe New Yorkais qui joue un metal progressif inspiré par les leaders et pionniers du genre tels que
Dream Theater,
Symphony X et
Kamelot pour leurs références symphoniques, mais aussi ceux du Rock progressif des années 70 à savoir, Yes, Pink Floyd, Gentle Giant, voire même
Rush.
Fort d'un premier album fort prometteur intitulé
Misguided paru en janvier 2013, le groupe
Infinite Spectrum nous revient 3 ans après avec un nouveau manifeste conceptuel au titre évocateur de
Haunter of the Dark. En effet, celui-ci aura pour thème l'une des nouvelles du romancier et maître de l'horreur, H.P Lovecraft. L'album nous proposera 10 pistes d'excellente facture, dont quatre longues pièces, mêlant adroitement mélodie et technique si propres au
Metal Progressif.
Le groupe sera composé du chanteur
Will Severin, au timbre vocal proche de celui de Russell Allen (
Symphony X) ou de celui de Michael Ericksen, le chanteur du groupe norvégien
Circus Maximus, d'Alex Raykin à la guitare, de Greg Schwab à la batterie, d'Alex Repetti à la basse et de Katie Pachnos aux claviers. La production, tout à fait honorable avec des instruments et un chant en parfaite osmose, sera supervisée par le producteur Chris Theis.
Sans oublier une aptitude à créer diverses atmosphères sur les différentes pistes de ce manifeste conceptuel de
Metal Progressif, on reprochera cependant au groupe une empreinte de ses aînés encore trop flagrante ainsi que certaines longueurs qui pourraient vite lasser l'auditeur non averti.
L'album commence donc par une courte introduction cinématique, narrée "Prologue:
Providence,
Winter, 1934", annonçant le second titre "Federal Hill" à l'ambiance théâtrale, orchestrale et pompeuse secondée par un chant très mélodieux. D'ailleurs, l'ambiance générale nous fera immédiatement penser aux œuvres symphoniques du groupe Rock,
Meat Loaf. Continuons avec la piste 3 "The Calling", intéressante avec ses claviers et sonorités d'orgue Hammond et interventions de guitares fluides, mais avec un chant assez linéaire. Poursuivons avec "The Church", le titre le plus long de l'opus, qui s'étendra sur plus de 18 minutes où quelques breaks, solo de claviers et guitare gorgée de feeling, viennent donner un peu de relief à ce morceau au final assez longuet où l'ennui nous guette. Dans un même registre, nous aurons aussi "2:12 AM" plage prog à tiroirs avec un magnifique pont central aux duels de guitares/claviers en parfaite adéquation.
Parmi les belles réussites de l'opus, je citerais volontiers l'éponyme et "Fear" qui dans un registre un peu plus immédiat et puissant s'avèrent être à mes yeux les meilleurs morceaux. Le premier s'entend sur un riff de guitare très Heavy accompagné d'un chant un peu plus écorché, secondé par une rythmique basse, batterie percutante. Le suivant se distingue par un rythme galopant et Rock, faisant la part belle aux guitares et aux claviers. N'omettons pas le lent "All
That We See" aux volutes de claviers et chant mélodieux, accompagné de chœurs dans un style pastoral, pour un résultat tout à fait honorable. La ballade "The
Stranger Things I've Learned", avec son chant et atmosphère cotonneuse, sera à ranger parmi les titres majeurs de l'opus.
Mes conclusions seront les suivantes :
Au final, Haunter in the
Dark, marquera quelques points pour la formation Prog New-Yorkaise. À commencer par cette ingénieuse et périlleuse idée de composer un album conceptuel basé sur une nouvelle, écrite par l'un des pères du roman fantastique HP Lovecraft. Sur cet album, le groupe nous démontrera sa grande maîtrise des instruments et son aptitude à l'écriture de morceaux alambiqués et techniques tout en privilégiant l'émotion et la finesse, plutôt que d'en mettre plein la vue dans des démonstrations stériles. Mais plus de variété au niveau du chant aurait été la bienvenue, car malgré un énorme potentiel, je trouve celui-ci trop linéaire.
En dépit de ses qualités, cet album ne suffira pas à propulser
Infinite Spectrum au niveau des groupes
Metal Prog de haut vol.
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