"Play from your fucking heart !!!"
Et c'est parti.
Feeding on the Opiate et son blast tenace déboule dans ma tête, alors que Tomas Lindberg éructe comme un malade, puis vient le riff du refrain, tuerie simpliste rappellant le
Napalm Death de la grande époque.
Le concept de base de
Lock Up est génial. Un peu dans l'esprit de cette fameuse compil de punk, "Dites-le en 3 accords". Prenez une bonne louche de
Terrorizer et de
Napalm Death (normal, vu le line-up) mixez le tout avec un chant rauque légèrement HxC, masterisez avec un son moderne énorme, et voilà la tambouille prête.
Nick Barker est forcément magistral derrière ses fûts. Sa caisse claire produit un curieux effet sur les cervicales, alors que la double se contente de speeder à 200 à l'heure sans chercher la syncop' ou la complication. Amoureux du son Grindcore des origines, tu seras comblé, car tout ici est d'une bêtise punkisante. Les riffs sont à cette image, honteusement basiques mais terriblement puissants. Les couplets de Detestation, le refrain de
Feeding on the Opiate, l'intro de Slaughterous Ways (totalement psychotique) sont des monuments du "in your face".
Cascade Leviathan s'ouvre même sur un vieux riff hardcore, alors que
Dead Seas Scroll
Deception tape dans le massif
Napalm Deathien. Bref, cet album est une usine à riffs autant qu'une usine à blast.
Et c'est bien ce qui fait tout son intérêt. Car d'originalité ici point : on est très proches de
Napalm Death,
Terrorizer (voire
Brutal Truth première période). Les structures des chansons sont basiques et la technique est tout sauf omniprésente. En fait, il s'agit ici d'un album de Grindcore à la sauce Punk. Tout dans l'agression, la spontanéité, la sauvagerie incontrôlée.
Est-il utile de préciser que le tempo est continuellement relevé ? Aux mid-tempos pas très mid, où la batterie se contente du poum-tchack punk, succèdent les up-tempos (très up) où la batterie joue la même chose, mais en beaucoup plus vite - en gros, du blast velu. Les riffs déjà cités, eux, ne changent pas de vitesse. C'est du rapide, partout, tout le temps. En bref, vous l'aurez aisément compris : cet album est parfait pour une beuverie entre chevelus. Un petit défaut toutefois : si l'album commence sur les chapeaux de roue, il est tellement intense qu'une certaine monotonie se ressent sur la fin. Simple, mais un peu répétitif à la longue.
Parlons enfin du livret.
Outre le motif récurrent qu'on met en général quelques secondes à distinguer (il faut dire que les lèvres de la demoiselle sont légèrement surchargées en colifichets divers et variés, mais sans alourdir son visage) il y a un très joli petit patchwork de photos où on peut apercevoir entre autres : Nick Barker et son bong, Nick Barker et son anus, Nick Barker devant un film porno, Shane Embury nu (j'en ai rêvé,
Lock Up l'a fait), Jesse Pintado et ses lignes de coke, et un très très beau Tomas Lindberg au bord de la rupture d'anévrisme. Ah que c'est viril, ah que ça fait plaisir...
Cet album est une tuerie pour les fans du style, la prod est excellente et Nick Barker est vraiment très impressionnant derrière les fûts. Je le trouve ultra-fun, effecticement il est parfait pour descendre des canettes entre amis.
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