Hardcore Holocaust

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17/20
Nom du groupe Compilations
Nom de l'album Hardcore Holocaust
Type Compilation
Date de parution 1988
Labels Strange Fruit
Style MusicalMetal
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. STUPIDS - Heard It All Before
2. STUPIDS - Dog Log
3. ELECTRO HIPPIES - Sheep
4. ELECTRO HIPPIES - Chickens
5. ELECTRO HIPPIES - Mother
6. E.N.T. - False Profit
7. E.N.T. - Another Nail
8. E.N.T. - Carry On Screaming
9. E.N.T. - Conned Through Life
10. BOLT THROWER - Attack In The Aftermath
11. BOLT THROWER - Psychological Warfare
12. INTENSE DEGREE - Skate Bored
13. INTENSE DEGREE - Intense Degree
14. INTENSE DEGREE - Day Dreams
15. INTENSE DEGREE - Bursting
16. UNSEEN TERROR - Voice Your Opinion
17. NAPALM DEATH - Moral Crusade
18. NAPALM DEATH - M.A.D.
19. NAPALM DEATH - Divine Death
20. NAPALM DEATH - Control
21. DR AND THE CRIPPENS - Pink Machine Gun
22. DR AND THE CRIPPENS - The Garden Center Murders
23. DR AND THE CRIPPENS - Skin Tight
24. DOOM - Exploitation
25. DOOM - No Religion

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Compilations


Chronique @ Fabien

09 Août 2012

Probably the loudest record you’ll ever own!

Durant les années 80’s, le HC au sens large était sans conteste la scène la plus débridée, la plus folle et la plus extrême, en témoigne les premières réalisations cultes de Discharge, DRI, Siege ou Antisect parue entre 1982 et 1984, pour citer Hear Nothing, Dirty Rotten LP, Drop Dead et In Darkness there is no Choice. Influencé par ces formations premières, à des degrés différents selon les nouveaux prétendants, qui ajoutaient en fonction une dose de metal à la Celtic Frost ou de crust à la Amebix, le Royaume-Uni a été l’une des scènes la plus riche et prolifique durant la seconde partie de la décennie, repoussant sans cesse dans l’urgence les limites de la lourdeur et de la rapidité.

Ce phénomène extrême grandissant comptant des foyers prolifiques autour de Londres, Ipswich, Birmingham ou Nottingham s’est aussi développé sous l’impulsion de protagonistes comme Dig Pearson ou Hammy, ayant rapidement mis sur pied les labels Earache et Peaceville pour promouvoir les groupes tantôt plus HC, crust ou grind de leur contrées, sans occulter quelques écuries de moindre envergure comme Manic Ears ou Head Eruption ayant elles aussi joué un rôle non négligeable, tous ces labels regroupant de sacrées formations comme Extreme Noise Terror, Napalm Death, Heresy, Doom, Deviated Instinct, Concrete Sox, Intense Degree, Unseen Terror, Hellbastard, Axegrinder, Electro Hippies, Ripcord, Carcass ou Bolt Thrower.

Il ne faut pas non plus oublier le rôle primordial du célèbre DJ John Peel, animateur radio à la BBC et découvreur de talents depuis la fin des sixties, s’étant intéressé de près à ce phénomène extrême durant la seconde partie des années 80, subjugué par la folie incontrôlable de Napalm Death ou Extreme Noise Terror, puis par le phénomène Carcass en 1988. Quasiment tous ces jeunes groupes puissants et novateurs ont alors atterri dans les locaux de la BBC sous la coupe de l’ingénieur du son Dale Griffin, pour immortaliser leurs meilleurs titres en condition live, ressortant avec leurs fameuses Peel Sessions en main, distribuées par Strange Fruit Records. Hardcore Holocaust, c’est justement un best-of de ces sessions d’enfer, reprenant quelques morceaux de ces sacrés enregistrements.

Entre HC/punk et Crossover, les trois titres de Doctor And The Crippens sont de bonne facture, sans se hisser toutefois parmi les meilleurs morceaux enregistrés par le groupe dans les locaux de la BBC, tandis que dans la même veine, Stupids joue un HC avec une efficacité toute particulière sur deux morceaux, à coup de riffs mémorables et percutants. On gravit un échelon dans la vitesse et la brutalité avec Intense Degree et Electro Hippies, formations HC/grind que l’on retrouve dans les plus vieilles pages des catalogues Earache et Peaceville avec les albums War in my Head et The Only Good Punk is a Dead One, Electro Hippies nous gratifiant du génial morceau Mother, aussi entrainant à son début que chaotique en tirant sur sa fin.

Hardcore Holocaust prend aussi une couleur totalement crust lors des deux morceaux de Doom, les géniaux Exploitation et No Religion, dans une version plus corrosive que sur l’album War Crimes paru chez Peaceville, avec le timbre de voix si crasseux de Jon Pickering. Un pas de plus dans la lourdeur est encore franchi sur le morceau Voice your Opinion d’Unseen Terror, qui comprend notamment durant ces sessions Shane Embury à la batterie et Mick Harris au chant, le leader de Napalm Death n’éructant pas sur l’album Human Error paru chez Earache quelques mois auparavant.

La palme du groupe le plus lourd revient bien sûr à Bolt Thrower, qui n’a toutefois pas encore intégré son fabuleux growler Karl Willets, ni enregistré son premier album In Battle There is no Law pour le compte de Vinyl Solution. Le groupe de Gavin Ward et Barry Thompson ne possède pas encore les caractéristiques deathmetal plus marquées sur son premier disque, étant encore relativement ancré du côté des crusties de Sacrilege, auteurs de l’incontournable Behind the Realms of Madness en 1985. A ce titre, l’écoute des versions BBC d’Attack In The Aftermath et Psychological Warfare aux thèmes guerriers, s’avère sacrément intéressante pour comprendre l’évolution considérable du son de Bolt Thrower en deux petites années.

Hardcore Holocaust ne serait bien sûr pas aussi culte sans la présence d’Extreme Noise Terror et du phénomène Napalm Death, les deux formations les plus extrêmes du moment, qui comprennent toutes deux durant les sessions à la BBC l’impitoyable Mick Harris derrière les fûts, le batteur le plus rapide de l’époque, fort de son mitraillage révolutionnaire sur la caisse claire, et inventeur des termes blast-beats et Grindcore que nous chérissons tous. La puissance de feu phénoménale du batteur, associée à la prestation totalement folle des deux groupes en condition live, nous donnent le cocktail le plus rapide et le plus brutal jamais entendu à cette période, une version complètement débridée des fameux albums Scum et A Holocaust in your Head parus chez Earache et Head Eruption. A ce titre, on peut regretter l’absence des crust/grinders d’Heresy, dont la vélocité de leur batteur Stephen Charlesworth valait elle aussi le détour, les deux frappeurs étant auparavant entrés en compétition amicale au fameux pub Mermaid de Birmingham, lieu mythique où ce HC féroce a progressivement évolué en grind.

A l’instar de sa citation « Probably the loudest record you’ll ever own! », Hardcore Holocaust est au delà d’une simple compilation la meilleure synthèse de ces années démentielles 87-88 en Grande-Bretagne, lorsque la scène crust-HC-grind était lancée dans une course effrénée vers toujours plus de rage, de vitesse et de lourdeur, dressant déjà plusieurs passerelles vers le deathmetal pour citer Bolt Thrower ou l’impitoyable Napalm Death. Tous ces groupes ne jouaient pas exactement le même style, mais avançaient en tous cas dans la même direction. Enfin, ceux regrettant l’absence de Carcass, Deviated Instinct ou Prophecy of Doom durant cette première vague de sessions à la BBC, pourront compter sur la suite Hardcore Holocaust II de 1990, bien que la scène eût déjà perdu une partie de son insouciance et de la folie communicative de ses jeunes années.

Fabien.

6 Commentaires

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sijj - 09 Août 2012:



Merci pour ce morceau d'histoire qui permet d'envisager la suite des évènements. N'ayant pas été un fan de la 1ère heure de Bolt Thrower et Napalm Death, j'avais à l'époque privilégié la scène US ( Siege, DRI, FU'S, Ganggreen... ), en ayant côté UK une adoration sans borne pour Discharge et un faible pour Heresy et pour The Stupids et leur Peruvian Vacation. Bravo pour la chronique.

Fabien - 10 Août 2012: Cette compilation me paraît effectivement très intéressante pour comprendre les racines et le parcours de Bolt Thrower, Carcass ou Napalm Death. Elle n'est peut-être pas aussi exhaustive qu'un Master of Brutality côté deathmetal, mais reste tout à fait représentative de cette scène HC extrême britannique et de la folie qui régnait dans les locaux de la BBC ou au pub Mermaid à Birmingham, lieu où le grindcore typiquement british est né. Quant à mes quelques rédactions, j'ai bien peur d'avoir profité d'une période un peu plus clémente dans mon agenda. Wait and see. Fabien.
holocaust_in_my_head - 10 Août 2012: magnifique cette compil' on me l'avait passé à l'époque et là il y a 3 ans je l'ai retrouvée en 33t à la foire aux disques à Clermont-Ferrand je passerai sur ND, ENT, BT,pour insister sur les géniaux Stupids et Electro Hippies (où a chanté Jeff Walker) mais aussi Unseen Terror, les magnifiques Intense Degree les pratiquement inconnus et oubliés Dr and the crippens,vraiment que des groupes géniaux et cultes sur cette compil'.
Je conseille fortement l'album de la reformation des Stupids sorti il y a 2 ou 3 ans toujours aussi bon, toujours au top.
Fabien - 10 Août 2012: Oui, pour les grinders ne parvenant pas à se consoler de l'absence de Carcass sur ce premier volume, les gars d'Electro Hippies comptaient effectivement Jeff Walker dans leurs rangs autour de cette période. Leur très bon mini-LP Play Fast or Die de 1989 était d'ailleurs sorti sur Necrosis Records, le label de Jeff Walker et Bill Steer qui était distribué par Earache, et qui n'a compté en tout que quatre albums, Play Fast or Die, la réédition d'Horrified (Repulsion), Dark Recollections (Carnage) et Hallucinating Anxiety (Cadaver). Je n'ai en revanche pas la certitude absolue que Jeff Walker jouait de la gratte sur les Peel Session enregistrées le 20 juillet 1987 concernant Electro Hippies. Je pense qu'il s'était déjà barré. Si quelqu'un connait le line-up exact lors de ces sessions, il gagnera... toute ma gratitude.

En revanche, son compagnon Bill Steer chez Carcass faisait quant à lui bien partie de l'équipe Napalm Death autour de Mick, Shane et Lee Dorrian lors de la première prestation complètement folle du groupe dans les locaux de la BBC, ce terrible 20 avril 1988. Il y a donc du Carcass quelque part dans cette compilation incontournable.

Fabien.
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