Nouvelle recrue du metal mélodique à chant féminin, ce jeune quintet mexicain fondé en 2014 à Chihuhua entend aujourd'hui, en toute légitimité, marcher sur les traces de ses compatriotes d'
Anabantha,
Anna Fiori,
Fortaleza et
Nostra Morte, quelques-unes des figures de proue de ce registre metal dans son pays natal. Ce à quoi leurs débuts, alors consacrés à des reprises de titres relatifs à des jeux vidéo et films d'animation (
Pegasus Fantasy, Pokemon,
Rose, Dr. Willy Theme...), ne les prédestinaient pas nécessairement. Resté dans cette énergie, le collectif a toutefois fait évoluer son art, inscrivant dès lors de nouvelles sonorités dans ses compositions tout en affinant sa production d'ensemble. Peu à peu, l'araignée tisse sa toile...
Conscient des risques courus à chercher à précipiter les événements dans cet espace metal, ce n'est que six ans suite à sa création que le combo latino-américain réalisera son premier single, «
Antes de Que Me Atrape », qu'une année seule séparera de son successeur et alter ego, «
Chica en el Espejo ». Il faudra encore patienter une année supplémentaire avant de voir nos compères nous octroyer leur premier EP, «
Hansha », auto-production où cinq pistes, dont les deux singles sus-cités, se dispatchent sur un ruban auditif de 22 minutes. Cette modeste mais sémillante carte de visite sera-t-elle le sésame qui leur ouvrira les portes d'accès au rang de sérieux espoir dudit registre metal mélodique ?
Mais avant d'aller plus loin, quelques présentations s'imposent. A bord de la goélette, nos accueillent : Fernanda Martínez, chanteuse aux claires et puissantes inflexions, qui ne sont pas sans rappeler celles d' Ingrid Castro (Hamadria) ; Fabián Maldonado (Medialuna) et Alberto Rodríguez aux guitares ; Gabe
Rose à la basse ; Jorge Legarda à la batterie. De cette étroite collaboration émane un propos rock'n'metal mélodique à la fois pimpant, enjoué et rayonnant, intégralement entonné dans la langue de Cervantes, dans le sillage de
Fortaleza, Hamadria,
Escapist et consorts. Jouissant dores et déjà d'une qualité d'enregistrement que pourraient lui envier nombre de ses pairs, et si quelques finitions restent encore à parfaire, la rondelle se suit de bout en bout sans encombres. Embarquement immédiat pour une brève mais houleuse traversée...
C'est sur des charbons ardents que nous projettent volontiers nos acolytes, non sans trouver quelques armes pour nous faire plier l'échine. Ainsi, c'est d'un battement de cils que l'on esquissera un headbang bien senti sous le joug des puissants coups de boutoir disséminés par « Creer en un Milagro », up tempo à la croisée des chemins entre Hamadria et
Fortaleza. Livrant un refrain, certes, convenu, mais immersif à souhait et mis en exergue par les cristallines impulsions de la sirène, le pulsionnel effort ne se quittera qu'à regret. Dans une même énergie, «
Chica en el Espejo » se pose tel un pulsionnel et truculent méfait aux riffs acérés adossés à une frondeuse rythmique. Et ce ne sont ni le vibrant duo de guitare décoché à mi-morceau ni les seyants couplets encensés par les pénétrantes patines de la belle qui nous feront lâcher prise du ''tubesque'' méfait, loin s'en faut.
Lorsqu'il en vient à flirter avec le power mélodique, le combo mexicain ne s'est guère avéré plus malhabile. Ce qu'atteste «
Antes de Que Me Atrape », vibrant élan aux riffs crochetés doublés d'un martelant tapping. Au carrefour entre
Anabantha et
Ancient Bards, le tempétueux effort essaime de grisants arpèges d'accords et ne relâche son étreinte qu'en de rares instants. Autre hit en puissance à mettre à l'actif de la troupe, qui pourra à son tour laisser quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon.
Répondant à un souhait communément partagé de diversification de son offre, l'inspiré quintet nous immerge parallèlement dans un rock mélodique des plus enivrants. Ce qu'illustre, en premier lieu, l' ''hamadrien'' mid tempo syncopé« Reflejos » ; calé sur un sillon mélodique des plus avenants, encensé par les caressantes modulations de la princesse et agrémenté d'un seyant solo de guitare, l'enjoué manifeste aurait de convaincants arguments pour nous rallier à sa cause. Dans cette veine, on ne saurait davantage esquiver « Ya No Mas », plage pop rock mélodique au cheminement d'harmoniques, certes, prévisible, mais générant une énergie aisément communicative et sous-tendue d'un fin legato à la lead guitare. Et la sauce prend, in fine.
Force est d'observer que la troupe mexicaine nous livre-là un propos aussi pulsionnel qu'enjoué, bénéficiant d'une production d'ensemble plutôt soignée et d'arrangements finement esquissés. D'aucuns auraient sans doute souhaité un propos plus varié qu'il n'apparaît sur le plan vocal et concernant ses exercices de style, instrumentaux, ballades et autres duos manquant ici à l'appel. De plus, nos acolytes devront consentir à l'une ou l'autre prise de risque pour espérer se démarquer de la féroce concurrence continuant d'agiter ce registre metal. Témoignant néanmoins d'une technicité instrumentale et vocale éprouvée et de lignes mélodiques bien inspirées, la menue rondelle n'est pas sans réserver de savoureuses séries de notes, susceptibles de placer le combo parmi les espoirs que leurs pairs ne sauraient ignorer. Frugal et prévisible, ce premier méfait n'en est pas moins délicieusement pulsionnel et des plus liants...
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