Sorte de Depeche Mode salement déglingué qui aurait mélangé de la salive avec du
Ministry sous antidépresseurs , les deux joyeux compères survivants de
Skinny Puppy ( le troisième larron, Dwayne R. Goettel, étant mort d'une overdose en 1995 ), à savoir cEvin Key et Nivek
Ogre, furent les pionniers de l'indus tel qu'on l'entend aujourd'hui. Rythmiques lourdes et inquiétantes, sons froids et agressifs, voix torturées, la recette proposée par le groupe canadien, loin d'être accessible pourtant, a permis de faire (re)connaître un mouvement jusque là réservé à des initiés, et à faire du groupe un des fers de lance du genre, avant que ne déboule
Marilyn Manson et autres
Rammstein. Après une longue pause suite à la mort de Dwayne R. Goettel, les
Skinny Puppy revinrent à partir de 2004 sur le devant de la scène, avec un TGWOTR lorgnant un peu du côté des Chemical Brothers ( voir et écouter le clip de protest ), mais qui redonnait un sérieux coup de jeune a un combo que l'on pouvait légitimement croire un peu has been après 8 ans d'absence. Place donc a un
Skinny Puppy XXIeme siècle rajeuni et revigoré par les nouveaux mouvements électro qui sévissait alors à la fin des années 90 ( dub, big beat... ), retroussant ses manches pour montrer à toute la scène indus que, non, le projet
Skinny Puppy n'est pas mort, et même, qu'il a encore des choses à dire. Et HanDover en est la toute dernière manifestation
Toujours aussi malsain et torturé, le groupe a néanmoins calmé le jeu pour le début de leur nouvel album. " Ovirt " ouvre le bal sur un slow, maladif certes, mais un slow quand même. S'appuyant sur une boucle électro linéaire, le morceau s'avère étrangement calme, ressemblant plus à de l'ambient dépressif qu'à de l'indus vicieux. Il faut dire que HanDover est un album crescendo divisé en deux ; les premiers titres étant relativement tranquilles tandis que les derniers se déchaînent. Le calme avant la tempête...
Skinny Puppy prend son temps, instaure petit à petit son atmosphère, avant de cogner pour de bon. Mais accouche par la même occasion de morceaux sacrément bien foutus, dans un style qui n'est pourtant pas le sien. " Cullorblind " rappelle les meilleurs titres de Depeche Mode, " Ovirt " et " Ashas " aux rythmes lancinants et aux boucles hypnotiques ne feraient pas tâche sur un album de
Massive Attack. Mais c'est surtout l'hyper planant " Wavy " qui bluffe et impressionne. Guitare sèche mélancolique, nappes douces, rythmiques posées,
Skinny Puppy compose là un morceau beau. " Wavy ", c'est beau, ni plus ni moins.
Le calme ne durera pas. Déjà, " Gambatte " et son refrain prenant accélère le tempo. Et à partir du technoïde " Icktums ",
Skinny Puppy se remet a montrer les dents comme à la bonne vieille époque. Stressant, vicieux, " Icktums ", hymne de dancefloor pour schizos défoncés, est le début d'une longue descente en enfer. De plus en plus malsain, HanDover devient malheureusement aussi de plus en plus expérimental. Allant d'expérimentations en expérimentations,
Skinny Puppy pêche étrangement sur son propre terrain. Anecdotique sur " Point ", voire franchement pénible sur " Brownstone " et ses petits bip bip casse couilles, le groupe s'essouffle même sur son hit 2011 " Village " qui n'arrive pas à décoller du plancher des vaches, triste sort pour un hit.
Skinny Puppy devient mou, ne tape plus que sur " Vyrisus " ( le véritable hit de l'album ) et sur l'épileptique dernier titre de la galette " Noisex " ( au nom très approprié ), ou le combo s'essaye au drum'n'bass, et s'y essaye plutôt bien. Mais les 2 joyeux drilles se sont passablement endormis dessus quant à la composition des derniers titres...
Étrange constat pour ce HanDover. En sortant des sentiers battus, les deux Canadiens cartonnent avec des morceaux calmes. Mais sur ceux qu'ils maîtrisent le mieux, les voilà qu'ils s'embourbent comme des merdes. Chose assez rare pour un groupe que de devenir meilleur sur des innovations que sur sa propre recette de base. On se met à préférer
Skinny Puppy autrement que pour son indus pur et dur, malgré quelques déflagrations mécaniques à la " Icktums ". HanDover est donc un album mi-figue mi-raisin, enthousiasment au début, ennuyeux à la fin, mais qui marque peut-être le début d'une nouvelle ère pour le groupe, définitivement plus à l'aise actuellement avec les titres plus " ambient "...
Pour répondre à Lunuy, leur musique est difficiles d’accès car c'est une juxtaposition malsaine de sonorités dérangées ! j'ai mis pas mal de temps à m'y habituer car leur structures musicales sur les albums ultérieurs notamment sur Last Rights et d'autres sont complétement déboulonnées. Le chant de Nivek est passé à la moulinette et donne une voix électrisée ce qui rajoute au coté horrifique digne d'un Frankenstein sous acides ! enfin tu te feras une meilleur idée en écoutant directement leur musique !
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