L’acharnement avec lequel les acteurs du
Power Metal Européen, artistes, adeptes et maisons de disques confondus, se seront emparés de certains symboles, de certaines représentations ou auront parcouru les moindres recoins de certains poncifs artistiques, faisant même de ces divers éléments des signatures caractéristiques quasi obligatoires, aurait presque tendance à nous faire oublier que ces marques de fers rouges ne sont pas, et ne seront jamais, l’apanage unique de ce style musical-là. En d’autres termes, non, les dragons, les preux chevalier ou encore les marteaux de guerre n’appartiennent pas seulement à la mouvance citée plus haut (à l'entame de ce paragraphe pour ceux qui auraient déjà oublié).
Les Américains d’
Hammerstar, dont le nom pourrait, à lui seul, nous faire débattre des heures entières à l’aune des réflexion évoqués précédemment, en sont un bel exemple puisque à contrario de ce que pourrait laisser penser l’artwork de cet album éponyme, ils ne sont pas des compagnons d’armes des
Rhapsody,
Angra et autres
Galderia. Leur truc à eux, ce serait plutôt le Heavy
Metal à tendance
Power U.S. Celui qui lorgne si peu sur les productions du vieux continent même s’il ne s’interdit pas, chemin faisant, quelques étapes, et notamment du côté de l’Angleterre (Iron Maiden,
Judas Priest…) et du côté de cette vague NWOBHM dont il s’est tant inspiré depuis toujours (enfin du moins depuis qu’elle a eu lieu). Celui qui lorgne aussi, accessoirement, du côté du Thrash.
Formé autour du chanteur Quimby Lewis (Ex-
Skullview) et du guitariste John "Dr
Frankenshred" Remesnik (
Commandment,
Exiled,
Frankenshred) en 2020, le groupe est bientôt rejoint par le bassiste Robbie Erwin et par le batteur Tommy Higgins, tous deux oeuvrant également dans
Frankenshred. Le premier méfait de ce quatuor sort donc en 2022 via le label
Pure Steel records.
Nul besoin d’entretenir un suspense inutile, ce disque est une ôde au
Power Metal U.S. dans lequel on peut retrouver des inspirations puisées dans les travaux de groupes tels ’Iron Maiden ou
Judas Priest. Mais surtout dans lequel on peut retrouver celles soufflées par ceux de
Metal Church,
Helstar,
Vicious Rumors,
Death Dealer ou encore
Meliah Rage. Une ôde dans laquelle on trouve de la puissance, de l’âpreté et des aspérités bienvenues. Une ôde qui, en outre, ne manque pas de nuances et évite avec brio l'écueil d’une virulence à base de rythmes effrénés constant sans variation aucune du début à la fin, un écueil que ne parviennent pas toujours à éviter les groupes américains (Cage pour ne citer qu’eux). Afin d’illustrer ce propos il suffit de jeter une oreille sur l’excellent et vif
Heart of
Stone, dans lequel on a l’impression d’entendre un
Bruce Dickinson survitaminé et sur une très grande partie du très bon Rise Above the Skies lancinant et malsain jusqu’à ce dénouement superbe plus rapide. Puisque nous en sommes aux recommandations, évoquons aussi le remarquable Midnight Ride, le splendide
Path of the
Brave ou encore le somptueux
Divide and Conquer.
Pour terminer décernons une mention plus qu’honorable à Quimby dont les prestations avec
Skullview ne nous avaient laissé entrevoir le potentiel de l’artiste que très subrepticement. Il faut dire, pour être tout à fait honnête, que de ce côté de l’Atlantique les œuvres de ce groupe n’auront éveillé qu’un intérêt relativement minime. Son timbre médium-aigu, aux aspérités sublimes, est juste incroyable. Mention particulière aussi à John "Dr
Frankenshred" Remesnik dont les soli illuminent souvent des morceaux qui, soit dit entre nous, n’en ont pas vraiment besoin tant ils sont bons.
Ce premier album des Américains d’
Hammerstar est donc une très bonne surprise. Espérons qu’il y en aura d'autres…beaucoup d’autres…
Entièrement d'accord avec la critique.
C'est puissant et énergique tout en étant varié, et au final c'est diablement efficace !
Bien entendu il y aura toujours des râleurs pour dire qu'ils n'ont pas inventé la poudre ! Peu importe car ils savent s'en servir avec passion et créativité et c'est tout ce que je demande ! Belle découverte :-)
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