On a très rarement vu un groupe mélangeant le néo metal au cyber metal, à croire que ces deux styles sont diamétralement opposés.
A Dark Halo s’y était osé, sans résultats, puisqu’un seul album a vu le jour. Idem pour
Interlock en Grande-Bretagne. Pourtant le mélange peut s’avérer efficace s’il est bien exécuté et ce sont les Polonais d’
Hermetic Evolution qui réitèrent l’expérience avec leur premier album « H 2.0 Deux
Ex Machina » très tourné vers les progrès cybernétiques et le transhumanisme.
La Pologne nous a généralement habitués à des albums assez agressifs et bourrins dans le domaine du cyber comme en témoignent les
Thy Disease,
Cruentus et
Crionics.
Hermetic Evolution est beaucoup plus calme à côté de ces trois formations et tente de faire ressortir les harmonies et le côté expérimental de ses compositions. Le neo metal à la Slipknot côtoie la polyrythmie de
Meshuggah ou de
Periphery et le cybernétisme de
Sybreed ou de
Fear Factory, avec un peu plus de touches électroniques cependant. Le mélange est osé mais fonctionne plutôt bien comme sur « Prototyp » qui dévoile un combo chantant dans sa langue natale, ce qui change de l’anglais ou même du russe dans ce domaine.
Les compositions alternent chant bien rageur, growl et chant clair, peu importe l’ordre, on en a aussi bien dans les refrains que les couplets, et ce n’est pas plus mal, puisqu’on dépasse ici le traditionnel schéma employé dans la majorité des cas. « Transgresja » se dote d’un groove impeccable avec des riffs bien placés et des mélodies bien trouvées. Certains plans peuvent paraître convenus mais on accroche très vite, ne serait-ce que sur le très djent « Proxima » qui distille des sons futuristes qui s’accordent bien à l’ambiance.
Hermetic Evolution prend le temps de poser son concept sur les 4 titres « H 2.0 » situés au milieu de l’album. Rappelons que H+ est le symbole du transhumanisme et qu’ « H 2.0 » est sans doute une façon de parler de sa forme plus évoluée. Le « Prolog » est particulier puisque la narration fait place à un titre qui ne se finit par, comme une ébauche, ce qui déstabilise lors de la première écoute. Il faut attendre la suite, soit « Algorytm 21 » pour découvrir un ensemble plus sombre avec des voix distordus et des cris désincarnés. On arrive quand même à avoir du plus calme avec l’atmosphérique « Otch?ani Dno » qui pourrait rappeler les travaux des Russes de
Bog Morok. «
Omega » conclut la quadrilogie à coups de touches électroniques entêtantes et d’une alternance de riffs groovy et de riffs polyrythmiques.
La suite de l’opus possède aussi ses qualités mais aussi quelques faiblesses, un peu moins de puissance et la perte de notre attention puisque les meilleurs morceaux sont passés. Mais quand même, pour un premier full length,
Hermetic Evolution s’en sort bien et arrive à nous plonger dans son concept, certes, peu original désormais, mais bien en adéquation avec le style. S’il continue sur cette voix, il pourrait devenir le nouveau représentant du cyber néo metal dans un pays où le cyber en lui-même a déjà fait ses preuves.
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