Gyöngyvér

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14/20
Nom du groupe Dracyor
Nom de l'album Gyöngyvér
Type Album
Date de parution 27 Août 2021
Labels Scare Records
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Boromir's Letter
 00:45
2.
 Midnight Bride
 05:45
3.
 Unravelling Principles
 04:30
4.
 Lord Levente
 05:00
5.
 Uncertain Promise
 05:23
6.
 The Landscape of Her Eyes
 08:11
7.
 Insatiable Hunger
 02:05
8.
 Vampire Dance in Decadence
 05:03
9.
 Daylight Wanderer
 04:14
10.
 Shunned
 03:41
11.
 Awoken by Impure Blood
 04:01
12.
 Gyöngywer's Rising
 08:52

Durée totale : 57:30

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Dracyor


Chronique @ ericb4

20 Septembre 2021

Des premiers pas aussi frissonnants qu'évanescents entamés par le combo teuton...

Prudence est mère de sûreté, dit-on... Nouvelle figure du metal gothique à chant féminin, ce septet allemand créé en 2019 à Gelsenkirchen est précisément de ceux ayant su rester dans l'ombre le temps qu'il faut pour savamment sculpter leurs gammes et peaufiner leur production d'ensemble avant de se lancer dans la bataille. En effet, ce n'est qu'un an plus tard que naîtront leurs deux premiers singles – le mélancolique « The Ballad of the Damned » et l'arythmique instrumental « Serenade to the Night » – suivis, en mai 2021, du tonique et symphonisant « Uncertain Promise », l'une des 12 pistes de leur introductif et présent album full length, « Gyöngyvér » ; une galette généreuse de ses 57 troublantes et pénétrantes minutes signée chez le modeste label allemand Slade Records. En quoi ce nouvel arrivage permettrait-il à nos acolytes de se démarquer de leurs homologues, toujours plus nombreux à affluer, du moins suffisamment pour nous retenir plus que de raison ?

A bord du navire, nous accueille l'équipage au grand complet, à savoir : la soprano Martina Grasmück, dite ''Gyöngyvér'' ; le growler Björn Luig, dit ''Lord Levente'' (ex-Oneiros) ; l'auteur/compositeur, baryton et guitariste Marcel Schiborr, dit ''Boromir'' (Hraun, Revel In Void, Symbiontic...) ; le bassiste Daniel Bauer, dit ''Davór'' (ex-Oneiros) ; la violoniste Veronique Erdelyi, dite ''Ildikó'' (ex-Never Comes Silence) ; le claviériste Jan Schallenberg , dit ''László'' et le batteur Matt Bauer, dit ''Count Sagúl'' (Dorian Gray, Javelin, ex-Dawn Of Destiny, ex-Scanner...). De cette étroite collaboration de talents naît un projet metal gothique mêlé de touches atmosphérique, symphonique et dark, où évoluent de concert les trois vocalistes ; une orientation stylistique et oratoire conférant ainsi une pointe d'originalité à ce set de compositions inspiré, entre autres, par Draconian, Tristania, Theatre Of Tragedy, Lacuna Coil ou encore Therion. Co-produit et enregistré par le guitariste Peter Ostaszewski (Hraun) et ''Boromir'', l'opus jouit d'une belle profondeur de champ acoustique et de finitions passées au crible. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur la soute du vaisseau amiral...

C'est le plus souvent sur un tempo mesuré sur nous embarquent nos acolytes, avec quelques gemmes placées çà et là sur notre route. Aussi ne pourra-t-on passer outre l'enivrant refrain dont se pare « Unravelling Principles » ; un théâtralisant et ''tristanien'' mid tempo aux riffs crayeux, aux schèmes d'harmoniques certes en proie à une tenace répétibilité mais compensés par des arrangements instrumentaux de bon aloi et un duo mixte en voix de contraste en parfaite osmose. Dans cette énergie, on retiendra également le ''therionien'' mid/up tempo syncopé « Uncertain Promise » tant pour ses riffs saccadés et ses insoupçonnés soubresauts qu'au regard d'un duo mixte en voix claires des plus inspirés. Et comment ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses jaillissant des entrailles de « Daylight Wanderer », un engageant mid tempo doté d'un refrain immersif à souhait à la croisée des chemins entre Lacuna Coil et Theatre Of Tragedy ?

Un poil plus en retenue, quelquefois plus ténébreux, d'autres méfaits pourraient à leur tour s'inscrire durablement dans la mémoire de l'aficionado du genre. Ainsi, passée la brève et glaçante entame sous forme d'un anxiogène récitatif en voix masculine, « Boromir's Letter », c'est au ''draconien'' low tempo progressif, « Midnight Bride », de prendre le relai ; une pénétrante offrande dark gothique aux riffs épais, dotée d'un troublant violon et mise en exergue par un duo mixte en voix de contraste bien habité, les claires inflexions de la belle faisant écho aux growls caverneux de son acolyte. Sur un même modus operandi, se fait jour un récitatif dispensé par un duo mixte en voix claires sur « Insatiable Hunger », angoissant et laconique instant, prestement aspiré par un crépusculaire et prégnant low tempo dark symphonique surmonté d'un élégant clavecin dénommé « Vampire Dance in Decadence ». Dans cette lignée, s'inscrit également « Lord Levente », une proposition à la fois tourmentée, empreinte de noirceur et un tantinet évanescente, où les morsures de la bête se font plus profondes et les réponses de la belle plus éthérées, insaisissables. Enfin, c'est au cœur d'un paysage de notes délicieusement embrumé que nous plonge l'intrigant « Shunned », qui n'est pas sans nous retenir un peu malgré nous.

La troupe s'est par ailleurs attaquée à un exercice de style aussi séduisant que redouté par ses pairs, celui des pièces en actes metal gothico-symphonique. Bien lui en a pris... D'une part, dans la veine coalisée de Therion et Draconian, « The Landscape of Her Eyes » déploie fièrement ses quelque 8:11 minutes d'un spectacle aux multiples rebondissements. Aussi s'offre à nous un message musical la fois volontiers énigmatique, brumeux, parfois lascif, et fort en contrastes vocaux, à l'image de la poignante triangulation oratoire investie. D'autre part, c'est sans ambages que le ''tristanien'' « Gyöngywer's Rising » imposera ses 8:52 minutes d'une traversée en eaux limpides à la profonde agitation intérieure. Dans ce vaste champ de turbulences, un violon libertaire et des plus gracieux s'invite au bal au moment où déambulent les angéliques patines de la maîtresse de cérémonie. Sans doute la gemme de l'opus.

Est-ce à dire que le sans-faute serait au bout du chemin ? Pas tout à fait. En effet, dévoré par de persistantes répétitions d'arpèges et témoignant de tenaces linéarités mélodiques dont les couplets s'en font l'écho, laissant également entrevoir des enchaînements intra pistes peu propices à une inconditionnelle adhésion, le ''draconien'' mid/up tempo « Awoken by Impure Blood » ne pourra tirer son épingle du jeu.

En définitive, le collectif germanique nous immerge au sein d'une œuvre à la fois intrigante, empreinte de mystère, un brin éthérée et des plus troublantes, jouissant en prime d'une production d'ensemble difficile à prendre en défaut. Le propos aurait cependant gagné en épaisseur artistique si nos acolytes avaient suffisamment digéré leurs sources d'influence et consenti à l'une ou l'autre prise de risque. Diversifié, voire magnifié, sur le plan vocal, le méfait l'est en revanche bien moins en ce qui a trait à ses phases rythmiques et ses atmosphères. D'aucuns parmi les aficionados du genre auraient également souhaité un opus plus varié qu'il n'apparaît quant aux exercices de style dispensés, par l'octroi d'une ballade et/ou d'un instrumental, par exemple. Des carences toutefois compensées par une maîtrise instrumentale et vocale et des qualités mélodiques que bien de leurs pairs pourraient avoir à leur envier. Bref, des premiers pas aussi frissonnants qu'évanescents entamés par le combo teuton, laissant à penser qu'il n'est qu'aux prémisses d'une histoire qu'on lui souhaite longue. Wait and see...

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