Gryning

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16/20
Nom du groupe Midvinterblot
Nom de l'album Gryning
Type EP
Date de parution 24 Juillet 2015
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1. Gryning 04:21
2. The Feast 03:48
3. Spell of Night 04:33
4. Under the Barrel 05:04
5. Demise 04:25
Total playing time 22:11

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Midvinterblot


Chronique @ ericb4

31 Juillet 2015

Que les voix des dieux soient pénétrables pour leur insuffler une once d'inspiration supplémentaire...

Midvinterblot, octuor de Folk Metal suédois créé par la chanteuse Pamela « Trollgumma » Wasiluk et le multi-instrumentiste à vent Stefan Stolica, fait danser ses violons et autres instruments traditionnels, depuis quelques temps déjà. C'est avec aplomb que le groupe, riche d'un roboratif convoi orchestral, s'est récemment lancé le défi de venir tutoyer les gammes et les arpèges de ses illustres inspirateurs. Et ce, à l'instar de Vanir pour les growls, Cruachan sur les plans technique et harmonique, Eluveitie sur l'axe vocal féminin et concernant quelques accords, entre autres.

Suite à quelques changements de line-up, le combo refondu, issu de Stockholm, nous invite à venir installer notre tente pour écouter son message musical et oratoire, empreint de vibes venues du fond des âges, comme pour attiser la mémoire de nos ancêtres. On entre alors en communication avec une bobine patinée de vingt-deux minutes sur laquelle se distribuent cinq pistes d'égale durée d'étranges harmonies. Les compositions s'avèrent complexes dans leurs portées et le rendu qui en émane, hélas, ne peut jouir d'une belle lumière, en raison d'une qualité d'enregistrement perfectible et d'une phase de mixage peu précise, comprimant une ligne de chant par rapport à l'autre, et embrumant les instruments entre eux. Une faible profondeur de champ acoustique en résulte et quelques téléscopages entre voix et instruments peuvent se faire ouïr. Si les finitions ne semblent pas malhabiles, ni les enchaînements inter pistes, les arrangements s'avèrent, quant à eux, approximatifs, et les notes parasites qui s'en échappent, loin d'être absentes.

L'ensemble de l'oeuvre repose vocalement sur le schéma classique de la belle et la bête et sur une rythmique tonitruante, tout en évoluant parallèlement à une jolie infiltration d'instruments traditionnels à cordes et à vent. C'est dans cette mouvance que s'inscrit déjà l'éponyme entame de l'opus « Gryning ». Des riffs grincheux et un violon doucereux, tous deux empreints de sonorités de flûte et de cornemuse, nous accueillent jovialement, notamment quand une fuligineuse section rythmique se met en branle et que des grunts caverneux, assurés par Fisk, agrippent le tympan. La joyeuse sarabande n'a de cesse de poursuivre ses pérégrinations atmosphériques, se faisant rejoindre par de claires ondulations vocales féminines, la bête ne lâchant pas pour autant la belle dans ses tribulations. L'ensemble jouit d'une souriante ambiance. Dans ce titre, l'énergie est communicative et l'atmosphère troublante, même si le cheminement mélodique de ce morceau pêche quelque peu par manque de nuances modulaires. Dans cet exercice, l'outro « Demise » convainc tout autant de son efficacité. Ici, rythmique syncopée et riffs frigides s'associent aux growls pour imposer leur empreinte musicale, à peine imprégnée du délicat timbre de la déesse. On appréciera le tracé ondulatoire de la lead guitare convolant de concert avec flûte et violon sur un pont agréable, accolés à une guitare acoustique en slide, finissant sereinement en dégradé cette fringante plage.

Si une seconde série de titres témoigne de moins d'emphase harmonique, elle est loin d'être sans mérites sur les aspects techniques et atmosphériques. Commençons par « Under the Barrel », titre avenant où flûtiau, percussions légères, rythmique vivifiante, riffs graveleux et growls ombrageux sont encore inscrits au programme. Ce qui ne différencie que peu ce moment festif de ses confrères ci-dessus. Les impulsions aériennes de la sirène ont bien du mal à s'imposer face à son sauvage comparse, le mixage ne permettant qu'imparfaitement sa mise en relief. D'intéressantes gradations vocales s'observent mais suivent une route mélodiquement bourbeuse, malgré une sautillante instrumentation qui fait ce qu'elle peut pour nous retenir. Sera-ce bien suffisant ?... De son côté, « The Feast » use d'un violon enjoué et de riffs crayeux, enjolivant une cornemuse revigorante et une rythmique frondeuse. Instrumentation délivrée simultanément au corps vocal, où la belle est unie à la bête, sur une linéarité harmonique difficile à relever. Défouloir à gambettes et à claquements de mains virevoltants, ce titre infiltre l'espace d'une belle dynamique instrumentale. Mais, cette fois, avec plus de profondeur d'âme. Et ce n'est pas son voisin de bande qui démentira cette impression. Ainsi, « Spell of Night », assisté d'une flute et de riffs écorchés vif en communion, suit une rythmique revêche avec des sonorités au déroulé cyclique. La bête prend prestement le relai pour pyrograver ses rocailleux pics vocaux dans le bois de la valeureuse composition. Techniquement alerte, le jeu instrumental d'ensemble tient la distance. S'il se fait happer par quelques carences mélodiques, malgré le secours de la belle pour tenter d'aviver une flamme déjà fort humidifiée par cette torpeur liquéfiante, l'atmosphère pénétrante qui s'en dégage permet de profiter de rares moments d'émotions.

Résultat des courses : des efforts pour tenter de faire valoir leurs gammes ont été réalisés par nos acolytes, et on assiste même à quelques jolis arpèges selon les morceaux. Malgré les fêlures harmoniques émaillant la menue galette, son atmosphère aussi énigmatique qu'envoûtante, prend progressivement aux tripes. Si les carences logistiques n'aident pas non plus le combo à valoriser ses compositions, celles-ci souffrant parfois de dièses et de bémols mal ajustés sur les portées contenues dans leurs partitions, l'exercice technique ne laissera pas indifférent l'auditeur. Si une offre diversifiée sur le contenu des lignes de chant et des sections rythmiques, autant qu'un soupçon d'originalité manquent à l'appel, tel n'était sans doute pas le but ultime de cette production, volontairement calée dans des séries de notes mystérieuses et rudes. C'est dire que la profondeur d'âme se dégageant de ce message musical renvoie à d'ancestrales sonorités, à prendre dans leur jus. Même si on est encore loin des qualités de production des modèles identificatoires dont le combo se prévaut, on s'y achemine pas à pas.

On ira écouter l'oeuvre pour y apprécier une atmosphère roots, histoire de faire corps avec les esprits un instant. Toutefois, pour s'en imprégner, plusieurs écoutes seront nécessaires, ne serait-ce que pour y déceler les subtilités techniques que le propos contient. On pourra alors éprouver le plaisir de sentir le souffle brûlant du ventre de la Terre nous parcourir le corps. A condition de soigner encore les détails de production, le combo a une belle carte à jouer pour son avenir. Souhaitons-lui dès lors bonne route.

22 Commentaires

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ericb4 - 09 Août 2015: @ZazPanzer : Excuses acceptées. Cela dit, je comprends qu'on puisse ne pas adhérer à nos points de vue, nos arguments ou à notre style. Je le respecte.

Mais, je m'explique mal pourquoi il faut aller dire ce qu'on pense directement à la personne concernée si c'est pour déverser son fiel, sans que ce soit constructif pour autant. Si quelque chose ne va pas, on peut toujours en discuter calmement, et éventuellement rectifier le tir, comme c'est le cas ici.

Un auteur qui veut progresser se doit d'avoir une démarche réflexive par rapport à son travail et à lui-même. Je n'ai pas eu le recul suffisant dans les 24 heures suite à cet intense échange pour répondre comme il se doit. Une semaine de flottement s'en est suivie, faite de doutes, d'abnégation, avec une plume plus sèche qu'à l'accoutumée. Il a fallu se résoudre à continuer dans une direction plus coutumière. Mais pas de chronique cette fois, juste quelques phrases accouchées sur le papier, avant de voir enfin un texte s'organiser à tâtons, mais de façon plus fluide. néanmoins, au final, je n'ai pas laissé les interrogations en cours sans réponse.

Et voilà que je tombe sur cette intervention qui m'a stupéfait, interloqué, glacé. J'en suis resté sans voix, ne sachant pas trop pourquoi autant d'acharnement à invectiver les travaux de certaines personnes, qui, avec leur âme, leur sensibilité, y ont mis leur coeur pour offrir un regard sur l'album étudié.

Certes, nous ne prétendons pas épuiser la totalité du sens du contenu d'une oeuvre, simplement contribuer à ouvrir le champ des perspectives sur certains aspects précis, selon le point de vue développé. Certains vont plus insister sur les styles, d'autres sur la partie informative, artistique et/ou technique, dans une approche linéaire ou non, avec des comparaisons plus ou moins fournies, mais avec un souci d'impartialité, avec malgré tout, pour certains albums, un petit coup de coeur. On en tient compte dans la note.

J'espère qu'un jour tu prendras plaisir à nous lire et que tu baisseras enfin la garde. Personnellement, je n'égratigne jamais personne sur ses chroniques, et je n'aurais même pas l'idée de le faire. Dans la mesure du possible, je préfère gratifier un auteur de remerciements et un , voire de quelques mots agréables, si la chronique me donne le goût d'aller écouter un album, notamment d'un groupe ou d'un style que je connais mal. Je sais le travail que cela représente et je le respecte.

Justement, pour Frozenheart, je n'ai pas le dixième de ses connaissances en hard rock, que j'écoute parfois. Aussi, j'apprécie qu'il vienne nous informer d'un fragment de son savoir, à sa manière, avec ses mots et ses tripes. Chacun a son style, un mode d'expression qui lui est propre, ses idées, et donc, a un rôle de transmission de la connaissance à jouer. Pour le lecteur, il peut être intéressant d'avoir une, voire plusieurs chroniques sur un album pour le sensibiliser sur ce qu'il trouvera dans l'album en question. Libre à lui d'y adhérer ou non. Il pourra éventuellement aller l'écouter lui-même, et pourquoi pas, en faire une chronique ou un commentaire à son tour. Avis aux amateurs...
AlonewithL - 09 Août 2015: A la relecture, je serais presque tendance à devenir comme le père Zazer dans un état second...

"Cruachan sur les plans technique et harmonique".

Heureusement que j'ai dit que l'on retrouvait "un peu de Cruachan". Je retrouve désormais Vanir et Cruachan utilisés à toutes les sauces sur l'article "retouché". La charnière d'un groupe qui use d'un jeu assez typique de la scène suédoise se retrouve à faire du folk celtique maintenant. Puis on ne retient de Vanir que les parties growlées, alors que le growl chez Midvinterblot est quand même assez léger.

As tu pris le temps d'écouter Cruachan et Vanir (en 8 jours, en plus de tes écoutes de Leaves' Eyes) avant de te lancer dans de telles affirmations? Comme pour facebook, tu t'es contenté de reprendre les noms que j'avais cité sans à l'évidence les connaître ou savoir pourquoi je les ai cité.
ericb4 - 09 Août 2015: @AlonewithL : Il est vrai que je me suis fié à deux des trois groupes que tu as cités pour les inclure dans le texte. Désolé de ne pas avoir plus approfondi que ça la question.

Pour répondre à l'interrogation sur l'écoute, oui, cette semaine, j'ai pu écouter quelques titres de Cruachan ainsi qu'un peu de Vanir. Les growls chez Vanir me sont effectivement apparus plus puissants, violents, profonds que ceux de Midvinterblot. Je ne voyais pas à quels autres groupes je pouvais rattacher les growls, comme on peut bien les percevoir sur "Under the Barrel" ou "Gryning" par exemple.

Comme les parallèles ne sont pas satisfaisants, je vais essayer de trouver d'autres sources, par mes propres recherches, la semaine à venir. J'espère que les rapprochements seront plus affinés.

Pour les différences entre pagan et folk, j'ai cherché sur le forum du folk pour voir où tu en avais parlé, mais je n'ai pas trouvé le topic où il en était question. Merci pour les références, dont Bathory ne m'est pas totalement inconnu. Par contre, je n'ai pas encore écouté Skyclad.

Quant au folk metal moderne, qui utiliserait plus d'instruments metal que traditionnels, d'après ma représentation des différences, j'y verrais inclus, par exemple, Finntroll. Mais, je me trompe peut-être.
AlonewithL - 09 Août 2015: Skyclad = Pour le principal folklo 1 violon.

As tu jetté un oeil sur les livrets de Finntroll, pour voir les différents instrus utilisés? Puis, ce groupe de folk "moderne" a quand même plus de quinze ans pour un genre qui en a presque 25.

Un groupe comme Dalriada faisait tout sur claviers avant d'y inclure des instruments folkloriques.
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