Comment aimez-vous le black métal?
Triste et mélancolique? Dégueulasse et hérétique? Badasse et simple? Ambiant et virtuose? Dérangeant et angoissant? Ou les cinq en même temps? En tout cas, avec le très prometteur one-man band néerlandais qu'est
Nihill, je vous assure le dernier binôme. Le premier
Nihill,
Krach, que j'avais découvert un peu par hasard, m'avait tout de suite accroché par son union talentueuse d'ambiance et de black métal même si l'influence de
Leviathan est indéniable, d'ailleurs plus remarquable sur cet opus que le précédent.
Nihill fait ici brut de décoffrage : 4 chanson de plus de dix minutes, en voilà un programme chargé.
Bienvenue dans un monde démoniaque, mon frère.
Grond vous entraînera dans un monde infernal et inhumain.
Nihill réussit avec brio un black métal increvable, épuisant du début à la fin.
Nihill combine batterie frénétique (je ne sais pas si elle est vraie, mais si elle est fausse ça ne dérange pas en outre mesure), un peu en arrière dans le chaos sonore mais bien présente et implacable, bien que simple. Ajoutée à cette batterie sans arrêt se trouvent les guitares hypnotisantes mais dénuées d'harmonie,
Nihill essayant justement d'éviter tout riff harmonique comme on peut en trouver ailleurs dans l'ambiant black metal : les allées et venues des power chords 5b retirent toute humanité à la musique, en phase avec une voix black pas trop dans les aigus, profonde et gutturale bien crade.
Grond met tout de suite l'auditeur sans ménagement dans sa machine infernale avec Aard, qui forme une parfait unité malgré ses 11 minutes. A chaque fin de chansons on a le droit à notre petit passage d'ambiant (comme ça se fait de plus en plus d'ailleurs) : entre Aard et Antimoon on a le droit à des apparitions aiguës et volatiles ; entre Antimoon et
Vacuum on a le droit à un monologue funèbre qui sonne comme une dernière prière. La quatrième chanson reste un peu à l'écart des autres et se démarque du train d'angoisse et de chaos qui unissait les trois premières chansons : avec son tempo plus lent et sa sonorité un peu plus musicale (mais ô combien lugubre), la musique laisse un peu plus place à la complainte désespérée et lancinante du chanteur, comme s'il prononçait ses dernières paroles.
Même si la présence de
Leviathan (au niveau de l'ambiance, de la sonorité) est indéniable et pourrait peut-être en déranger quelques-uns, il ne reste que
Nihill persévère dans la lignée du premier album avec son ambiance infernale évoquant le chaos de la mort, et qui personnellement m'a bien plongé dans l'ambiance et qui reste pour moi un bon album (niveau note c'est peut-être un peu abusé, mais il faut dire que c'est réellement un genre de BM que j'affectionne). J'adhère!!
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