Durant le passage entre les années 80 et 90, la
Carcass-mania a connu de nombreux adeptes, pour citer les finlandais de
Xysma &
Disgrace durant leurs jeunes années, les suédois de
General Surgery ou
Necrony, les espagnols d’
Haemorrhage, les suisses d’Exulceration, les polonais de
Dead Infection, ou encore les tchèques de Murrain et de
Pathologist. Formé en 1990 et auteur la même année de la demo-tape Sexual Cadaveric Mysophilia, ce dernier est d’ailleurs l’un des premiers et plus fidèles représentants du trio culte de Liverpool, appliquant son imagerie gore & cadavérique, son langage clinique et ses codes musicaux avec une méticulosité toute particulière. Toujours logé chez le petit label M.A.B Records depuis son premier album, notre groupe articulé autour de Stanley, Cyklo et Hary enrichit ses rangs avec l’arrivée du bassiste Tom K.Miller, puis enregistre en novembre 1993 son second album, bénéficiant notamment d’une distribution de Radiation Records, division éphémère de Nuclearblast.
Si
Grinding Opus of Forensic Medical Problems multiplie les clins d’œil judicieux en direction des trois premiers albums de
Carcass, tout comme son prédécesseur, le groupe se cale cette fois plus précisément entre la période Symphonies of
Sickness et Necroticism du géant, délaissant quelque peu la sauvagerie du premier album. Il ne s’agit donc pas d’un banal groupe de goregrind désinvolte et inexpérimenté, mais bien d’un quatuor solidement ancré dans le deathmetal et maîtrisant impeccablement son sujet, nous gratifiant de rythmiques précises, de riffs incisifs & percutants, de guitares leads exquises, le tout dans une ambiance toujours grasse et saignante, aux multiples coupes anatomiques et aux forts relents de putréfaction.
Sans compter la longueur des pistes qui s’étend sensiblement, les passages tapageurs moins nombreux et un son globalement moins corrosif, les principaux changements entre Grinding Opus et son prédécesseur résident dans le chant de Martin "Cyklo" Cvilink plus dégoulinant, ainsi que dans l’approche plus mélodique des morceaux, notamment à travers les nombreuses leads de guitare (dont celle de l’excellent Cannibalistic
Disfigurement), ces caractéristiques donnant au second cru de
Pathologist ce côté plus accessible et plus facilement mémorisable, plus groovy également, tout en apportant une viscosité supplémentaire.
Bien que l’on puisse regretter le chant uniquement gras de Martin "Cyklo" Cvilink, là où
Carcass apportait un réel dynamisme par le croisement idéal entre les déjections d’hémoglobine de Bill Steer et le chant éraillé de Jeff Walker, on ne peut que reconnaitre combien
Pathologist s’en sort de nouveau avec mention, et combien Grinding Opus ne peut que ravir les amateurs du genre. Notons enfin que la compilation de
Leviathan Records de 2001, qui comprend les premières maquettes, ce fameux album et son glorieux ainé, propose une version accélérée faute au stockage limité à 80 minutes sur CD. La durée initiale de 36 minutes de Grinding Opus est donc bêtement pliée en 31 minutes sur cette réédition, tout comme son prédécesseur réduit à 28 minutes, une raison suffisante de prioriser dans la mesure du possible les premières éditions de M.A.B. Records.
Fabien.
Quoi qu'il en soit, encore merci!
Comme je l'avais écrit dans mon commentaire du "Gore Metal" (1998) d'Exhumed, Pathologist devait être le successeur légitime de Carcass (Disgrace et Xysma ayant abandonné le Death/Grind) après sa séparation en 1995 (le groupe se reformera en 2007).Or il en fut tout autrement puisque l'élève disparut deux ans avant son maître.Il faudra attendre l'arrivée de nouveaux disciples venus de différents pays comme Aborted (Belgique), Disgorge (Mexique), Exhumed (Etats-Unis), General Surgery (Suède), Haemorrhage (Espagne), Impaled (Etats-Unis), Regurgitate (Suède), et The County Medical Examiners (Etats-Unis) pour que soit repris le flambeau laissé par Carcass.
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