Liste des groupes Dark Ambient Orplid Greifenherz

Disons le sans ambages ni faux semblants, Prophecy Productions n’est pas un label sclérosé par les carcans stylistiques Métal ou par l’appât du gain engendrant chez certains de leurs concurrents une course aux groupes dits établis, plus garants de retours sur avance. En clair; Prophecy est novateur, hors des sentiers battus, risque tout, et une source sans fin à la découverte de talents hors du commun … allant de Stille Oppror aux italiens de Klimt 1918 pour ne citer qu’eux. Un panel, ou plutôt un véritable vivier de diversité dont l’unicité hautement appréciable n’est pas l’unique atout, loin s’en faut…

Orplid, par exemple est le concept solo de l’allemand Franck Machau qui réalise toutes les plages de ce Greifenherz. Un kaléidoscope de samples, claviers, guitares électriques et acoustiques agrémentent ainsi sur des tempos lents, des mélodies aux beautés magistrales, épiques, progressives, emphatiques et martiales. Un superbe travail de compositions ciselées et diversifiées, sombres et froides, tel « Schwertgesang » aux atmosphères brumeuses et évanescentes. Le chant en allemand, clair avec un soupçon de grain guttural, ajoute encore à l’ensemble une touche envoutante et poignante, la symbiose avec Uwe Nolte, auteur des lyrics, étant totale. Il en résulte une dimension saisissante et foncièrement captivante ou l’on n’est guère surpris d’apprendre que certaines plages mettent en musique des textes de poètes comme Frank Wedekind « Der Anarchist » et Rolf Schilling « Luzifer », « Gesang An Den Horusfalken ».

On pourrait craindre que ce dark ambiant doomesque ne bascule dans le côté léthargique ou ennuyeux typique à ce genre de compositions ; mais il n’en est rien bien au contraire. Chaque titre apporte son lot de surprises évitant toute monotonie ou uniformité. Ainsi, par exemple, « Myrmidonenklage » au petit thème « Xylophone » opposé à une rythmique saccadée, lourde, est saupoudré de touches pianos, ou bien encore « Totenesche » et ses claviers volatiles et son ton mortuaire, est de plus agrémenté d’un chant féminin satanique à la Nina Hagen. La tracklist regorge ainsi de découvertes à apprécier au gré de l’assimilation auditive de ce « Greifenherz », dont l’une des plus agréables est celle du timbre de voix de Sandra Fink. Claires, cristallines, limpides et pures, ses vocalises confèrent aux mélodies nostalgiques et froides proposées, une facette complainte surréaliste.

Orplid œuvre en marge de la planète Métal, dans une constellation à mi-chemin entre les « Black hole » et les pyramides de Gizeh. Un univers hautement original et appréciable ou l’esthétisme et l’exacerbation des sens, l’invitation au voyage et à la rêverie, sont les mots d’ordres. Délectez-vous de ce monde parallèle, vous ne le regretterez en aucun cas …

18/20 METALPSYCHOKILLER