Walknut, originaire de Moscou, affiche déjà une très grande notoriété avec seulement un album à son actif, et a déjà conquis de nombreux fans. Ce groupe est composé de deux membres, Stringsskald et Ravnaskrik, le premier gérant à lui seul le chant ainsi que l'ensemble des instruments et le second s'occupant uniquement de l'écriture des paroles. Ceux-ci sont également membres du groupe de Black Folklorique bien connu Temnozor. Cependant,
Walknut n'est pas un groupe festif et affiche un aspect bien plus noir et tragique, livrant avec ce premier album un Black de haute volée et qui a déjà captivé un large public, dans un certain contexte bien évidemment.
Après la brève introduction "Hrimfaxi", le ton est donné avec "Motherland Ostenvegr", l'auditeur est sous l'emprise addictive de la musique et se voit immergé dans un monde chaotique d'une aura envoûtante. Il se retrouve dans une forêt brumeuse au ciel obscurci et fait face à l'immensité des contrées forestières, dont il se voit épris et dont il ne compte pas se dépêtrer tellement la magie qui s'empare de lui est addictive.
Walknut nous sert des riffs de guitares lourds et terrassants accompagnés d'un chant perçant dont il émane un certain désarroi, s'égarant dans les confins obscurs des bois, avec en prime des claviers à l'aura envoûtante qui confèrent et accentuent l'aspect tragique de l'ensemble. La donne n'aurait pas été la même sans la présence de nappes de claviers qui ont une importance majeure dans la constitution de cette atmosphère noire et pénétrante, qui s'infiltre dans les confins de notre esprit, conférant à l'ensemble une ampleur massive et attrayante. Le chant se fond parfaitement dans la musique, tant bien au niveau de la sonorité des guitares, celles-ci ajustées au même niveau que les claviers, du chant, et également de la batterie; celle-ci s'adonne à des changements de rythmes fréquents, surtout axé sur la grosse caisse et les cymbales, et soutient le tout dans une cadence offensive.
Les riffs de guitares s'avèrent assez simples et répétitifs, voir même linéaires, mais nullement pompeux car ils, sont prenants et addictifs. Il est certain que sans la présence évidente de claviers l'album serait de bien moindre qualité, même si le chant est efficace et le rythme soutenu, avec des parties de batterie qui restent diversifiées et exécutées avec brio. Ce serait comme un Lunar Poetry de
Nokturnal Mortum sans ses magnifiques claviers qui embellissent et donnent toute leur profondeur et ampleur à la musique, juste histoire de faire une brève comparaison. Mais bon ce n'est pas le cas et fort heureusement, ces deux albums respectifs sont deux références bien qu'ils soient fondamentalement différents tant par rapport à l'atmosphère qui en émane qu'à l'esprit qui s'en dégage.
L'album comprend trois morceaux instrumentaux dont une intro, une outro, et le morceau intitulé "The Midnightforest of the Runes" qui se place au coeur de l'album. Celui-ci ne casse en rien la continuité et l'album reste fluide, sans coupures nettes. Au contraire, cet album s'inscrit dans une continuité judicieuse et l'auditeur ne s'en lasse à aucun moment car l'immersion est totale et l'atmosphère demeure prégnante et envoûtante. Au premier abord on pourrait penser à du remplissage mais ce serait se tromper lourdement, ces morceaux sans paroles étant les plus courts et n'altérant en rien l'immersion dans l'album.
La cadence est maintenue tout le long de l'album sur l'ensemble des titres, cependant certains morceaux s'avèrent plus véloces comme "Come, Dreadful
Ygg" ou "Grim Woods" par un rythme bien plus rageur, effréné et offensif, bien que les variations proposées par la batterie soient toujours de mise, évitant que l'ensemble soit rébarbatif. L'immersion est totale du début jusqu'à la fin de l'album, qui s'écoute aisément, empreint d'une saveur terriblement addictive. Ce "Graveforests and Their Shadows" s'inscrit dans les tout bons albums du genre et l'écouter inlassablement n'est point une contrainte, je dirais plutôt une nécessité car cet album fait voyager hors de cette réalité qui peut s'avérer monotone et dépourvue du moindre intérêt. Dans mon sens, un album indispensable, de très bonne facture qui demeure l'un des meilleurs du genre et qui m'a profondément marqué.
Vous l'aurez compris : cet album est une tuerie et l'écouter éperdument n'est point un fardeau mais une addiction. Un album incontournable que je recommande fortement et qui s'inscrit dans les meilleurs du genre. Un album génial dont je ne regrette absolument pas l'acquisition et qui reste l'un de mes favoris.
Cependant, je ferais une légère remarque(j'espère que tu ne prendras pas mal celle-ci), je trouve que tu répètes un peu trop les mêmes mots parfois(comme addictif).
En tout cas, lâche pas tes chroniques, car on sent bien ta passion pour le Black-Metal ! \m/
Content que tu ais eu le courage de chroniquer cette galette car elle mérite vraiment d'être connue et qu'on en parle plus.
Comme tu l'as dit, ici le point fort ce sont les claviers et l'ambiance générale, ce sentiment à l'écoute de traverser une immensité désolée, ce désespoir, cette tristesse, et le chant s'y prête à merveille.
Avis aux amateur, c'est de l'athmo, y a des claviers, mais pas du tout kitch ou pompeux, bien au contraire, ici ils sont au service d'une atmosphère lourde et plombée et le résultat est du plus bel effet !
Sinon oui, il s'agit bien de Black Atmo et les claviers jouent un rôle crucial dans la constitution de cette atmosphère.
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