Grace Submerged

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17/20
Nom du groupe Octavia Sperati
Nom de l'album Grace Submerged
Type Album
Date de parution 2007
Style MusicalDoom Gothique
Membres possèdant cet album57

Tracklist

1. Guilty Am I
2. Moonlit
3. Going North
4. Don't Believe a Word (Thin Lizzy Cover)
5. ...And Then the World Froze
6. The Final Rest
7. Deprivation
8. Provenance of Hate
9. Dead End Poem
10. Submerged
Bonustrack
11. Moonlit (Video)

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Octavia Sperati


Chronique @ Pomme

13 Juin 2013

Un assez gros caillou dans la mare du metal à chanteuse, mais on en a vite fait le tour...

L'expression "metal à chanteuse" désigne un type de metal malheureusement déshonoré, surfait, conventionnel, loin de son glorieux passé du début des années 1990, qui se compose dans le 99,9999...% des cas d'une demoiselle souvent mieux dotée physiquement que vocalement et qui est entourée de chevelus peu originaux jouant une musique pour faux romantiques - c'est-à-dire : ce qu'on entend en général par le romantisme, et non le mouvement romantique animé notamment par Hugo, Lamartine et Baudelaire à sa toute fin avant que notre bien-aimé poète ne fonde (sauf erreur) le symbolisme...

L'opus "Tears Lead In Earth" de The 3rd And The Mortal, coup d'envoi du genre, aurait-il été définitivement piétiné par des formations telles que Within Temptation ?

En 2000, la réponse est donnée : heureusement, l'espoir subsiste. En Norvège, pays berceau du black metal, naît Octavia Sperati, qui a la particularité de n'être formé que de jeunes femmes. Celles-ci nous servent un doom mélodique proche de la période Mandylion de The Gathering, groupe lui-même inspiré par The 3rd And The Mortal ; le lien tient toujours.
Pour les férus d’histoire, « sperati » veut dire « espéré(e) » en italien, et Octavia pourrait être la sœur de l’empereur romain Auguste, très estimée. Les Norvégiennes pourraient aussi avoir pensé à Claudia Octavia, fille de l’empereur Claude et première épouse de Néron, accusée de stérilité puis d’adultère par Néron avant de se voir exilée sur l’île de Ventotene (autrefois Pandataria) et contrainte de s’ouvrir les veines.
Octavia espérée. A vous de choisir laquelle, mais vu que nos Norvégiennes officient dans le doom, je penche pour la seconde…

Après une démo, "Guilty", sortie en 2002, il faut attendre trois ans avant qu'Octavia Sperati nous offre un premier album. Il se nomme "Winter Enclosure", et a pour thème l'hiver norvégien qui nous enferme dans un enclos d'immobilité, de froid, d'attente, mais sans être dénué de beauté ni d'intérêt. Dépeinte par des guitares lourdes (Bodil Myklebust et Gyri S. Losnegaard), une basse grondante (Trine C. Johannsen) et une batterie (Silje Røyseth) pas moins ravageuse que celles de pas mal de mâles d'aujourd'hui, la saison froide se pare en plus du chant de Silje Wergeland.
Chant au timbre calqué sur celui de l'Anneke van Giergsbergen de 1995, à tel point que cette première galette risque de lasser rapidement, sans trop de personnalité autre que leur spécificité à majorité féminine.

En 2007, deux ans après ce premier essai, sort donc le CD qui nous intéresse : "Grace Submerged". Déjà le visuel frappe plus fort puisqu'au lieu de la pochette approximative de "Winter Enclosure", on a droit à un superbe paysage de lac, immobile et comme en hibernation, serein, sous l’œil d'une Lune immense... L'Eau, un élément synonyme d'émotion ; la Lune, astre des choses cachées tout aussi émotif, avec un côté triste que n'a (absolument) pas le Soleil.
Musicalement, on constate une évolution par rapport à « Winter Enclosure » : le CD de la grâce submergée est plus aérien, à l’image d’un… « Nighttime Birds ». Après un démarrage rapide et pied au plancher (« Guilty I Am ») aux guitares abrasives, le premier morceau s’élève grâce à une mélodie au piano, aux relents de musique celtique.

Les morceaux, si on les considère individuellement, ont pour la plupart quelque chose qui les démarque des autres, ainsi le lourd « Moonlit » et « …And Then the World Froze » avec son introduction à la Nirvana, ou alors la ballade « Don’t Believe a Word » reprise de Thin Lizzy comparée avec « Provenance of Hate ».
Les chansons « à guitares » sont notamment contrebalancées par trois morceaux uniquement au piano : « Don’t Believe a Word », « Dead End Poem » et l’instrumentale « Sumberged » qui clôt le disque.

La prise de rapidité, la légèreté des compositions et des détails comme la ligne de basse de « Deprivation » font de ce « Grace Submerged » un virage plus rock, voire plus pop.
L’album est sympathique mais, comme pour le premier, on en a vite fait le tour ; il manque un petit quelque chose pour qu’il propulse Octavia Sperati plus loin encore, et ce, même s'il est intéressant parce que plus varié que son prédécesseur, parce qu'il se démarque plus de The Gathering période "Mandylion", et surtout parce qu'il représente un assez gros caillou dans la mare du metal à chanteuse.
Il marque aussi la fin de la collaboration avec Silje Wergeland, qui s'en ira rejoindre... The Gathering.

C'est donc sans chanteuse que nos Norvégiens se retrouvent, de par un départ qui pourrait presque se voir comme une trahison due à un désir de reconnaissance - même si je ne connais pas les détails - et on se demande s'ils vont s'en relever.

14/20.

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